Au service des assurances privées
On le croyait juste un peu con, mais on sait maintenant que c’est une crapule, un mercenaire de la finance – tendance assurance. Quand il a été nommé « Monsieur Retraite », on a cru que c’était par Macron lui-même. Mais non, c’est directement le lobby de l’assurance qui la proposé à ce poste, Macron ne pouvant rien refuser à ses sponsors qui l’ont mis là pour faire le boulot. Il était membre de l’IFPASS qui est une sorte d’institut privé de formation des assurances, autrement dit un appendice du lobby assurantiel[1].
Il nous dit que c’était juste un oubli : c’est un mensonge éhonté, il ne l’a pas déclaré parce qu’il savait que cela ferait du vilain et qu’on le récuserait pour conflit d’intérêt, il pensait seulement que cela ne se verrait pas. Il dit que maintenant qu’il a été pris la main dans le sac, qu’il va démissionner. Quand l’âne est sorti, on ferme la porte. Il avance comme excuse que son poste ressortait du bénévolat.
Mais cette excuse est encore pire, parce que ça voudrait dire qu’il est cul et chemise avec les assureurs du privé qui veulent mettre la main sur le pactole des retraites. Et donc s’il est intégré au lobby des assurances, il n’y a pas de raison pour qu’il ponde une loi qui leur ferait de la peine. Il a clairement travaillé pour eux. Je rappelle que cet homme cupide – il n’est pas macronien pour rien – cumule déjà une grosse retraite et un gros salaire en tant que « Monsieur Retraite ». il est quasi certain que – tout travail méritant salaire – il touche également du côté des assureurs.
On savait que la loi sur les retraites n’avait aucune autre raison d’être que de privatiser une partie de celle-ci, tout en faisant baisser le volume des pensions. Mais là, cerise sur le gâteau, on voit que c’est directement le lobby assurantiel de l’Institut Montaigne qui est à la manœuvre, Delevoye, son employé, n’est que son porte-voix. Celui-ci vient de démissionner de l’IFPASS, « pour clore toute polémique » dit-il[2].
Mais non la polémique commence ! Il doit démissionner de son poste de haut-commissaire parce qu’il y a conflit d’intérêt. Les syndicats doivent exiger sa démission, et donc de renvoyer la réforme maudite aux calendes grecques. La position intenable de Delevoye confirme deux choses :
- la première que le gouvernement travaille exclusivement pour les lobbies ;
- qu’ils se sentent assez sûrs d’eux pour nous le cracher à la figure.
Maintenant il est possible que ce nouvel épisode intervienne pour sauver la face à Macron. En effet, face au mouvement social puissant, il ne peut pas reculer, au risque de perdre toute crédibilité auprès des ses employés, il ne peut pas avancer au risque de déclencher un conflit social majeur.
Entre ces deux solutions, il y en a une troisième, prendre le prétexte de la proximité de Delevoye avec le lobby des assurances privées pour retirer le projet, invoquant la nécessité de calmer les esprits.
On peut se demander pourquoi une telle information sort juste maintenant à la veille de la manifestation du 10 décembre qui s’annonce massive, et en plus cette information sort dans le journal de Bernard Arnault, le patron de Macron.