Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Acte LXV,, des gilets jaunes toujours présents au niveau national

Bordeaux

et consumimur igni 

 Acte LXV,, des gilets jaunes toujours présents au niveau national

Paris le 3 février 2020 

Les nouvelles de la Macronie sont très mauvaises. Le 6 février 2020, même Castaner-le-menteur a dû reconnaitre un regain de mobilisation dans la manifestation contre les retraites. Le monde pourtant journal macronien de la première heure, a bien été obligé de l’admettre[1].

0Cela a d’ailleurs fait réagir les lecteurs de ce journal qui ne comprennent pas le rejet massif des Français à l’endroit du président-fou et de son gang. Ils se mentent à eux-mêmes en laissant croire que seule une minorité de privilégiés manifeste pour défendre ses acquis.

Ce lectorat est sans doute devenu le plus réactionnaire et le moins démocratique qui soit. Ils sont pour la matraque, mais ils ne veulent pas se poser la question pourtant simple : pourquoi depuis un an et demi les manifestations sont permanentes ?

On a vu l’incongrue Nathalie Loiseau qui semble faire un concours avec elle-même de la plus grosse stupidité qu’on peut dire, avancer très imprudemment devant un journaliste britannique qu’en France il n’y avait plus de grèves[2] !

A l’ignorance et à l’incompétence, les macroniens ajoutent une bonne dose d’imbécilité. Les Britanniques savent très bien ce qui se passe en France, ils le suivent de près, et savent tout de suite que cette imbécile – je ne trouve pas d’autre mot – ment ouvertement. Il y a en plein Paris déjà, après la grève des égoutiers, une grève du personnel de traitement des déchets de l’Île de France. Et on pourrait signaler encore celle des éboueurs de Marseille. La Macronie s’enterre sous des tonnes d’ordures. C’est un signe. Ce sont les professions chargées de la propreté qui sont en pointe.

Mais il y a aussi la grève des avocats qui perdure. Les deux tiers des affaires sont renvoyés[3]. Et ça fait trois mois que ça dure. Les sondages nous disent également que les deux tiers des Français considèrent Macron comme un mauvais président et que sa politique est nulle à chier.

Également deux Français sur trois pensent qu’on devrait retirer cette réforme qui commence à coûter cher aux entreprises. Alors que depuis un an on tentait de nous faire croire que la popularité de l’exécutif se requinquait, on s’aperçoit qu’elle plonge complètement et atteint des niveaux proches de ceux de Hollande. Des niveaux dont on ne revient pas.

Mais il y a des raisons à cela. Ce n’est pas seulement que le personnel LREM est un rassemblement d’imbéciles et de têtes à claques comme on l’a encore vu avec l’histoire du congé parental. Il y a des raisons bien plus profondes.

Dans le graphique ci-dessus on voit que si le système de protection sociale a des difficultés, ces difficultés ont été la conséquence d’un basculement des cotisations sociales patronales au profit d’une intervention de l’Etat. Ça date du début des années quatre-vingts, et il ne faut pas être bien malin pour voir que cette baisse des cotisations patronales n’a eu strictement aucun effet sur le chômage et sur la croissance. Mais le plus choquant est que bon gré mal gré la productivité du travail augmente tout de même, mais que celle-ci ne se traduit pas par des hausses de salaires, ou par une baisse des durées travaillées comme c’était le cas avant la contre-révolution conservatrice.

En 1945 lorsqu’on décide de construire la Sécurité Sociale, on le réalise dans un pays exsangue, dévasté, avec une dette publique énorme de 239% du PIB. Et on voudrait nous faire croire que dans la France de 2020, bien plus riche évidemment, il serait impossible de perpétuer un système de retraite par répartition.

Le gouvernement avance qu’il faut faire baisser le poids des retraites dans le PIB. Pourquoi ? Pour investir nous dirons les économistes de l’offre, pour poursuivre la croissance. Mais la population vieillissant, il faudrait peut-être songer à faire au contraire monter le poids des pensions dans le PIB, cela serait une forme de justice sociale, les salariés retrouvant à la fin de leur vie active les gains de productivité du travail qu’on leur avait confisqués.

C’est donc bien un mensonge quand on invoque une rationalité comptable pour produire une contre-réforme de cette ampleur. Il s’agit pour faire passer autre chose, l’élargissement d’un système de fonds de pension, mais aussi un appauvrissement des plus pauvres, et un désir d’accroître les inégalités. Pourquoi accroître les inégalités ? bien entendu pour augmenter les profits, tout ce qu’on ne donne pas aux pauvres, on peut le donner aux riches.

On sait que dans le système proposé par Macron et son gang, ce sont les plus pauvres et les femmes qui vont être le plus spoliés, tandis que les cadres supérieurs devraient s’en tirer assez bien. La réforme des retraites fait partie d’un plan d’ensemble pour appauvrir les salariés, sans doute parce qu’on pense qu’ainsi ils seront moins revendicatifs. Reliez cela à la réforme du droit du travail.

Acte LXV,, des gilets jaunes toujours présents au niveau national

 L’OFCE, boutique un peu austère, mais assez keynésienne finalement, vient de publier une étude sur les mesures fiscales prisent par Macron depuis qu’il a été malencontreusement élu à la tête du pays[4]. C’est résumé dans le tableau que je recopie ci-dessus. Nous voyons que les deux extrêmes, les 5% les plus pauvres et les 5% les plus riches, ne sont pas traités de la même façon. Les premiers verront leur niveau de vie baisser de 240 € en moyenne, tandis que les plus riches verront se même niveau de vie augmenter de près de 3000 €.

Parmi les arguments que l’OFCE avance, il y a la baisse des APL. Plus que jamais Macron est le président des riches, c’est au fond ce qui se trouvait à la base du premier mouvement des Gilets jaunes. Même si le petit peuple n’a pas toujours les moyens de comprendre les analyses économiques fouillées, il en comprend pourtant l’essentiel : il lui suffit de regarder le prix du carburant à la pompe. Cette étude de l’OFCE donne raison aux Français lorsqu’ils mettent en question la sincérité de la politique de Macron.

Quand le gang de l’Elysée charge la millionnaire Pénicaud d’annoncer au peuple que le chômage baisse grâce à la bonne politique du président-fou, c’est tout de suite la suspicion et on invoque les radiations à Pôle emploi. 

Acte LXV,, des gilets jaunes toujours présents au niveau national 

Insee, tables de mortalité, hommes, moyenne 2012-2016 

Le débat sur le chômage est obscur, mais il y a quelque chose de plus solides, ce sont les tables de mortalités. Comme on le voit dans le graphique ci-dessus qui traite des hommes, on se rend compte que plus tu es riche, plus tu as des chances de vivre plus longtemps. Il y a une inégalité devant la mort qui est choquante. Et donc on voit que la baisse des retraites est une peine supplémentaire pour les plus pauvres. Je ne parle même pas de la baisse des allocations chômage qui va être effective dans les semaines qui viennent.

Comme on le voit, les raisons de se révolter sont tellement nombreuses qu’on n’en a jamais fini de faire la liste. Et donc chacun lutte comme il peut contre la dictature macronienne. A Nice les Gilets jaunes tenaient la rue le 8 février 2020. En Avignon, c’est la permanence de l’élu macronien Tacchino qui était dégradée. Histoire de rappeler que les élections municipales sont pour bientôt et qu’il ne faut surtout pas voter pour les godillots du président-fou, car une défaite très large de la canaille macronienne montrerait assurément qu’ils sont plus illégitimes que jamais.

D’ailleurs les LREM ne peuvent plus sortir, chaque fois qu’ils tentent de se montrer, ils se font siffler, injurier, chasser. La liste des députés ou élus macronistes contestés est tellement longue qu’Olivia Grégoire a demandé qu’on les traite ave un peu plus d’humanité[5].

Certes cela peut prêter à rire, mais en tous les cas c’est le signe d’un profond désarroi et la mesure inverse de leur popularité ! 

Acte LXV,, des gilets jaunes toujours présents au niveau national 

En Avignon on continue la traque des godillots de LREM, le 6 février Frédéric Tacchino dit qu’il ne comprend pas 

Comme les macroniens se sont mis, à cause de leur stupidité abyssale, à dos la quasi-totalité de la population française, et à Sarreguemines, c’est la députée Nicole Trisse qui a eu droit à sa cargaison de fumier. Comme en plus ils se font ouvertement traiter de cons par Macron et Philippe, on comprend qu’ils aient besoin, selon l’inénarrable Claire O’Petit, d’une câlinothérapie !

Même Édouard Philippe n’arrive pas à tenir meeting dans sa ville du Havre[6]. Il ne se déplace plus qu’avec un minimum de cinquante gardes du corps ? Le 1er février, il avait dû faire en sus intervenir 200 gardes mobiles pour une réunion devant 300 personnes selon le ministère de l’intérieur et de 25 selon moi ! 

Acte LXV,, des gilets jaunes toujours présents au niveau national 

De fumier déversé par les agriculteurs à Sarreguemines devant la permanence de la macronienne Nicole Trisse   

Ce samedi 8 février les Gilets jaunes avaient décidé de manifester en plein centre de Paris, avec comme objectif de prendre l’Elysée ! Ils s’étaient donner rendez-vous, répondant d’une manière décalée à la fameuse injonction du président-fou : « Qu’ils viennent me chercher ! » avait-il crié d’une belle voix de belette écouillée. Mais chaque fois qu’on vient le chercher, il se débine, se dissimule, ou prend les jambes à son cou, car il n’est pas mieux traité que ses députés-robots. Il y avait un autre but à se rassemblement, démontrer que le droit de manifester en France, patrie des droits de l’homme est bafoué, il est interdit de manifester.

Lorsque les manifestants ont été cerné par les forces de l’ordre la milice qui les avaient empêchés de sortir de la place, les a verbalisé pour manifestation illégale.

Il y avait une seconde manifestation à Paris, Porte de Saint-Cloud. On peut discuter à l’infini s’il valait mieux faire une seule manifestation au Palais Royal, avec les risques qu’il y ait de la casse, ou une seule, plus tranquille à la périphérie. C’est un facteur de division chez les Gilets jaunes Éric Rouet et Maxime Nicolle étaient au Palais Royal, on sait qu’ils sont pour une radicalisation du mouvement à la place des manifestations balisées et autorisées par le préfet.

C’est peut-être un tournant, car si la colère est toujours là, bien présente, ce samedi il n’y avait une plus faible mobilisation dans toute la France, encore qu’avec la presse qui met le black-out sur l’information il est de plus en plus difficile de donner des chiffres de l’importance des manifestations.

Y’a-t-il une lassitude ?

Est-ce le fait du trop grand nombre de manifestations dans l’hexagone depuis l’arrivée de Macron ? Certains ont avancé que depuis l’élection de ce jeune cuistre, il y avait eu 56 000 manifestations ! Je pense pour ma part que cette situation va pousser les Gilets jaunes à se renouveler, c’est-à-dire de trouver de nouvelles méthodes d’intervention. 

 

A Bordeaux il y avait pas mal de monde, mais la milice a rapidement décidé d’aller à l’affrontement. Evidemment si la foule avait été plus compacte, la milice eut été moins arrogante, encore qu’elle dût reculer plusieurs fois. Récemment, on discutait de la nécessité de la violence ou non face à la violence de la milice macronienne.

En vérité la question ne se poserait pas si la mobilisation était plus ample. Quoi qu’on pense du courage des Gilets jaunes qui sont là depuis un an et demi, il est clair que dans la rue, on n’a pas atteint la masse critique qui permet de se poser la question de la violence. On ne peut pas tenir la rue tout simplement.

En tous les cas, la détermination est toujours là et bien là. Les Gilets jaunes ont démontré que la lutte des classes au XXIème siècle ne pouvait être qu’un jeu de patience. Macron a joué depuis le pourrissement, et ça n’a pas marché. Il ne semble pas avoir les moyens politiques et intellectuels pour imaginer une autre voie. Ce serait en effet trahir le mandat de ceux qui l’ont mis à cette place, mais politiquement ce serait montrer sa faiblesse. 

Acte LXV,, des gilets jaunes toujours présents au niveau national 

Valenciennes, le 7 février 

Les réjouissances avaient en fait commencé la veille avec une manifestation aux flambeaux contre la réforme des retraites. On pouvait y voir une vraie convergence entre les Gilets jaunes et les syndicats. C’est le point positif de l’évolution de la situation sociale aujourd’hui, à part quelques vieux croutons moisis, les syndicalistes ont compris qu’entre leurs intérêts et ceux des Gilets jaunes, il n’y a qu’une épaisseur de feuille de cigarette.

A Valenciennes la milice jamais en reste pour démontrer qu’elle est un ramassis de pourris et de fainéants a abondamment gazé un cortège pourtant très calme. En chiens de garde du grand capital, ils ont manifestement choisi leur camp. A la Libération on les tondra et pendant qu’ils font les cons à matraquer le populo, leurs femmes s’envoient en l’air avec les Gilets jaunes !

Le renouveau pourrait peut-être venir du fait qu’on ne déclare plus à l’avance le parcours des manifestations. C’est ce qu’ils ont fait à Toulouse le 8 février, le préfet avait pris cependant un arrêté préventif interdisant les rassemblements sur la place du Capitole.

Ce sera cependant une position difficile à tenir, parce que cela veut dire l’affrontement direct avec les miliciens, sans pour autant être sûr que cela entrainera un mouvement de solidarité.

On peut regretter aussi qu’il y ait deux manifestations de Gilets jaunes à Paris, mais cela vient des choix politiques qui ont été. Les uns veulent rester un mouvement pacifiste, les autres pensent que sans un minimum de violence on n’arrivera à rien. En tous les cas les Gilets jaunes ont su tout de même relever le défi du temps qui passe et tenir leur rang pour ce 65ème épisode de leur grande saga. 

Tag(s) : #Gilets jaunes Où en est-on ?
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :