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Une nouvelle affaire à l'Elysée : le plus proche collaborateur de Macron accusé de conflit d'intérêt

Après avoir siégé au conseil d’administration de STX France entre 2010 et 2012 en tant que représentant de l’Etat, Alexis Kohler a voulu, à deux reprises, rejoindre MSC, à chaque fois après avoir exercé des fonctions au sein de cabinets ministériels à Bercy, le ministre de l'Economie étant ...Emmanuel Macron....

Affaire Kohler : Emmanuel Macron a signé de sa main une lettre pour dédouaner le secrétaire-général de l'Elysée, quelques semaines avant le classement sans suite du dossier.

Alexis Kohler  était son directeur de cabinet à Bercy, dans des dossiers liés à l'armateur italo-suisse MSC avec lequel il entretenait d'étroits liens professionnels et familiaux

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Lire  Ca n'empêche pas Nicolas"

http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2018/08/une-nouvelle-affaire-a-l-elysee-le-plus-proche-collaborateur-de-macron-accuse-de-conflit-d-interet.html

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Affaire Kohler : un nouveau scandale d'état vise directement Emmanuel Macron

Mardi 23 juin, le président de la République a été épinglé par Mediapart. En cause, une note signée de sa main pour dédouaner son bras droit Alexis Kohler, alors que ce dernier était visé en 2019 par une enquête pour prise illégale d'intérêt. Dans cette attestation, dont l'association anti-corruption Anticor avait révélé l'existence il y a quelques jours, le chef de l'État assure qu'Alexis Kohler n'est jamais intervenu, au moment où il était son directeur de cabinet à Bercy, dans des dossiers liés à l'armateur italo-suisse MSC avec lequel il entretenait d'étroits liens professionnels et familiaux. «C'est une sorte d'attestation d'employeur (...). Ça se fait tous les jours dans des procédures en France», a défendu le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, sur RMC/BFMTV.

Un propos qui dénote avec la position de l'opposition qui, de droite à gauche, a dénoncé une infraction à la séparation des pouvoirs. «Il y a quelque chose de pourri au royaume de Macronie», a dénoncé l'eurodéputé RN Gilbert Collard, selon qui le président de la République «relève de la destitution» pour avoir «couvert un mensonge d'État». «Finissons-en avec la monarchie présidentielle», a quant à lui exhorté le député LFI du Nord Adrien Quatennens. «C'est une intervention et des questions se posent (...) sur la suite judiciaire qui sera réservée (...)», a enfin prévenu le député LR des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti.

La garde des Sceaux interpellée mardi à l'Assemblée

Bien qu'il ne soit pas directement intervenu dans le dossier, Emmanuel Macron est soupçonné d'avoir joué un rôle dans le classement sans suite. Ouverte en juin 2018, l'enquête visant à déterminer si Alexis Kohler avait dissimulé ses liens avec MSC devant la commission de déontologie a en effet été abandonnée en août 2019. Soit peu après que la note du chef de l'État, donc, initialement adressée au secrétaire général de l'Élysée et finalement transmise au PNF par l'avocat de ce dernier.

Pour expliquer le renoncement aux poursuites, les magistrats avaient alors assuré ne pas avoir pu «caractériser les infractions initialement suspectées». Évoquant «des faits particulièrement troublants» lors des séances de questions à l'Assemblée mardi, le député LFI Ugo Bernalicis a laissé entendre que les conclusions des enquêteurs s'étaient orientées vers un classement sans suite après la note du chef de l'État. «Étiez-vous au courant que le président de la République censé être garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire (...) était intervenu directement dans un dossier individuel?», a-t-il demandé à la garde des Sceaux, alors que le débat sur l'indépendance de la justice a été relancé par des «soupçons» de pression dans l'affaire Fillon. «Êtes-vous prête à ouvrir une enquête de l'Inspection générale de la justice?», a-t-il poursuivi.

 

Anticor a déposé une plainte pour tenter de relancer l'enquête

«Votre question englobe plusieurs éléments auxquels il est très difficile ici de répondre en quelques minutes, tant la confusion qui résulte des différents éléments que vous avez amenés rend une réponse claire délicate», a esquivé Nicole Belloubet, sans s'exprimer directement sur la note d'Emmanuel Macron. Contacté par l'AFP, l'Élysée n'a pas souhaité faire de commentaire. Le PNF et l'avocat d'Alexis Kohler étaient quant à eux injoignables, mardi soir, pour commenter ces informations.

Mécontente du classement sans suite, l'association Anticor avait récemment tenté de relancer l'enquête visant le secrétaire général de l'Élysée en déposant une plainte avec constitution de partie civile.

Affaire Kohler : un nouveau scandale d'état vise directement Emmanuel Macron

L’enquête avait été ouverte le 4 juin 2018 après « la publication de plusieurs articles de presse » sur un éventuel conflit d’intérêts entre les anciens postes du secrétaire général de l’Elysée dans la haute fonction publique et ses liens familiaux avec MSC, très important client de l’entreprise STX France (aujourd’hui renommé Chantiers de l’Atlantique) qui gère les chantiers navals de Saint-Nazaire.

Ces articles, initiés par le site d’information Mediapart, avaient mis en avant les liens familiaux et professionnels étroits entre Alexis Kohler et l’armateur italo-suisse, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.

Des liens familiaux jamais mentionnés

 

Après avoir siégé au conseil d’administration de STX France entre 2010 et 2012 en tant que représentant de l’Etat, Alexis Kohler a voulu, à deux reprises, rejoindre MSC, à chaque fois après avoir exercé des fonctions au sein de cabinets ministériels à Bercy.

La première fois, en avril 2014, la commission de déontologie, l’instance chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé, s’était opposée à sa demande. Mais en août 2016, quand Emmanuel Macron a quitté le ministère de l’Economie, Alexis Kohler a finalement obtenu le feu vert de la commission et rejoint MSC Croisières au poste de directeur financier. Quelques mois plus tard, il avait été nommé secrétaire général à l'Elysée en mai 2017 à la suite de l’élection d’Emmanuel Macron.

Lors de ces processus, ses liens familiaux avec l’armateur n’avaient jamais été mentionnés. Interrogé en mai 2018 par Mediapart, le numéro deux de l’Élysée avait affirmé s’être « toujours déporté » [s’être écarté des débats] quand il avait eu à connaître, comme haut fonctionnaire, des dossiers concernant MSC.

Constitution de partie civile

Une première plainte pour prise illégale d’intérêt et trafic d’influence avait été déposée le 4 juin 2018 par l'association Anticor. Cette dernière avait ensuite déposé deux autres plaintes, en août 2018 à la suite de nouvelles révélations de Mediapart, puis en mars 2019, notamment pour "faux et usage de faux" et "omission substantielle de ses intérêts".

Ce classement sans suite "est une décision à laquelle on s’attendait un peu, vu la lenteur de l’enquête et le contexte général de reprise en main de la justice", a commenté auprès de l’AFP Jean-Baptiste Soufron, avocat d’Anticor. "Nous allons nous constituer partie civile afin que la lumière soit enfin faite sur cette affaire", a-t-il indiqué. Cette démarche doit permettre de relancer l’enquête avec la désignation d’un juge d’instruction pour mener les investigations. "Etant donné l’importance et la nature des personnes concernées, on voit mal comment on pourrait se passer d’une enquête indépendante", a estimé l’avocat.

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