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La signature du plan Ségur de la santé :
une imposture !

François His, secrétaire général de l’union syndicale départementale CGT à Rouen (Seine-Maritime), estime que la signature du protocole d’accord du plan Ségur de la santé par certaines organisations syndicales relève d’une « imposture phénoménale ».

Selon lui, la base n’a pas pu être concertée avant la signature de ces propositions qui « ne sont pas à la hauteur des enjeux et de l’engagement des personnels soignants. 183 euros, c’est rien ! »… Et 183 euros en deux fois, avec 90 euros versés en septembre : inacceptable pour la CGT qui n’a d’ailleurs pas paraphé le protocole d’accord, tout comme le syndicat Sud.

« Pourquoi en deux fois ? Que va-t-il se passer entre deux ? Rien n’est inscrit dans le marbre et un décret peut très bien ensuite venir modifier ce protocole d’accord », affirme François His. D’autant que, selon le représentant de la CGT, l’Allemagne est justement en train de renégocier les salaires, ce qui va créer un fossé encore plus important au niveau européen, au classement de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).

« On passe de 12 à 11 heures de repos entre deux gardes »

Ce n’est pas le seul point de ce plan Ségur de la santé que dénonce le syndicat CGT. Selon l’organisation syndicale, ce plan va mettre à mal les conditions de travail et comporte beaucoup trop de points négatifs par rapport aux aspects qui pourraient paraître positifs. Le représentant départemental de la CGT cite en exemple « la fin des 12 heures de repos entre deux gardes. Ce temps va passer à 11 heures ».

L’annualisation du temps de travail est également remis en question : « Ce qui s’est passé pendant la période Covid, comme la mutualisation entre les différents pôles, va devenir la règle. Le temps de travail sera en fonction de l’activité et ce sont les services qui décideront, l’essentiel étant que les agents aient fait leur nombre d’heures. Mais les agents en ont marre », insiste François His, inquiet de voir « les règles du privé débarquer dans la sphère publique » :

« Un manque d’attractivité de nos métiers »

Alors oui, des aspects positifs pourraient être tirés de ce plan Ségur… sauf qu’ « ils ne sont pas chiffrés et les modalités ne sont pas connues, notamment pour les passages en catégories supérieures des aides-soignants ou des infirmières », poursuit le représentant départemental de la CGT.

Pour signer le protocole d’accord, le syndicaliste estime qu’il aurait été nécessaire de préciser tous ces points et non pas demander une signature dans la précipitation, en quelques jours, sans que la base n’ait été concertée. «

On nous annonce aussi la création de 15 000 postes, alors que 7 500 déjà ne sont pas pourvus, par manque d’attractivité », déplore encore François His qui constate que ces postes supplémentaires, à condition qu’ils trouvent preneurs, ne représenteront que cinq à sept agents supplémentaires par établissement. Autant dire une goutte d’eau.

 

La signature du plan Ségur de la santé ne règle rien !
Tag(s) : #Santé, #Services publics
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