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Édition spéciale : Quel plan de soutien à l'économie française ...

Par le Parti de la démondialisation

Le 18 juillet 2020

 

D’abord il faut le reconnaître : l’homme est habile et sacrément inspiré par les recettes sociales libérales ! Le discours de politique générale prononcé par le Premier ministre devant l’Assemblée nationale en atteste. Hollande, sors de ce corps ! C’est le grand retour des emplois aidés pour les jeunes, la poursuite des réductions de cotisations sociales, l’augmentation de 100 000 contrats civiques… et le retour vers le futur de la création d’un Commissariat au Plan ! La situation sociale ne serait pas si grave que l’on pourrait en rire.

 

Avec le déballage de tous les mots magiques jetés dans le cornet, qui deviendront les « éléments de langage » pour les semaines à venir : une nouvelle méthode, un dialogue social renforcé avec les organisations syndicales, la glorification du bon sens des territoires contre la rigidité du national (l’État ?), l’homme à l’accent chantant semble disposer des précieuses qualités d’un DRH envoyé au feu. Objectif : faire passer la pilule des coups durs qui vont assommer des centaines de milliers de salariés dont les emplois vont être rayés d’un clic de souris et rangés dans de gigantesques tableurs.

 

Le Premier ministre nous prépare donc au pire.

 

D’autant que les prévisions ne cessent de s’alourdir : un million d’emplois devraient s’envoler en fumée d’ici le printemps 2021. Crise Covid ? Pas seulement. Certains des plans sociaux qui s’annoncent étaient déjà ficelés bien avant… Mais cela, Monsieur Castex ne le dit pas.

 

Nous n'entrerons pas aujourd’hui dans le dédale des mesures égrainées par l’homme de terrain : énarque, ex-conseiller du temps de Sarkozy, inspirateur de la T2A (tarification à l’acte) lors de son passage comme directeur des hôpitaux, etc.

 

Nous préférons mettre la lumière sur le « Commissariat au Plan » vu par Monsieur Castex.

 

En préambule il faut souligner l’essentiel : nul ne peut ignorer que l’État d’aujourd’hui est quasiment privé de tout moyen d’action en matière de planification économique. La France placée sous tutelle de l’Union européenne, dont le traité de Lisbonne est intégré à notre Constitution depuis 2008, inféodée par les directives européennes, liée par de multiples traités de libre-échange, conseillée et contrôlée par les GOPE (recommandations de l’Union européenne prescrivant annuellement à chacun des pays de l’Union les réformes à conduire), ficelée par l’euro, est devenue vassale. L’État est à la botte du néolibéralisme et à la merci du marché. Il n'y a pas d'État stratège en France !

 

Alors, que sera donc ce « Plan » sauf un instrument de gestion des 100 milliards annoncés pour combattre la « crise ». C’est-à-dire un bidule technocratique et gestionnaire à effet de communication ?

 

Monsieur Castex, nous avons le plaisir de vous présenter le ministère du Plan conçu par le Parti de la Démondialisation qui, lui, s’est inspiré de celui du CNR et du Général de Gaulle dont vous vous réclamez.

 

Nous vous en souhaitons une bonne lecture. Bien entendu, nous n’hésiterons pas à vous faire part de nos réactions lorsque votre Commissariat au Plan sera mis en place et mettra en musique l’utilisation des 100 milliards annoncés (dont 60 devraient provenir de l’Union européenne qui ne manquera pas de demander des comptes).

 

Un ministère du Plan pour planifier !

La conception de l’économie doit changer

 

Pour le Parti de la démondialisation, les politiques économiques doivent avoir pour but de développer la prospérité générale dans certaines limites collectivement admises, non seulement en préservant l’environnement, mais en réparant ce qui a été saccagé. Pour y parvenir, c’est toute la conception de l’économie qui doit changer, et qui doit même être révolutionnée.

 

En premier lieu, la propriété des grands moyens de production doit changer de mains afin de préparer efficacement la sortie du capitalisme. « L’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », pour reprendre l’expression du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), viendra compléter la nationalisation du système bancaire et financier et celle des grands médias. Elle permettra de mettre en œuvre un programme de réindustrialisation articulé à une mutation écologique, sociale et démocratique des modes de production et de consommation. Les mesures protectionnistes prises dans le cadre rénové de la Charte de La Havane de 1948 consolideront l’ensemble.

 

La planification démocratique du développement national sera organisée au sein d’un nouveau ministère dédié à cette fonction : le ministère du Plan. Sans propriété sociale des grands moyens de production, la souveraineté populaire et la souveraineté nationale ne seraient que des formules creuses.

 

La planification économique que nous voulons est basée sur un pouvoir de décision détenu par le parlement et le gouvernement à la suite d’un débat national pour choisir les grandes orientations stratégiques.

 

Les difficultés concrètes de la mise en place d'une économie planifiée ne doivent cependant pas être ignorées, notamment à partir de l’expérience des pays socialistes. Parmi les difficultés il a été observé que plus une économie nationale se diversifie, plus le nombre des produits qu’on y fabrique s’accroît, plus les procédés techniques mis en œuvre se multiplient, et plus certaines formes de centralisation risquent de devenir inefficaces car le processus de planification peut se trouver submergé par le nombre et la complexité des problèmes à résoudre et par la multitude des connaissances et des informations dont il faut disposer pour les résoudre correctement. Plus la société se développe, plus la planification doit se concentrer sur les grandes priorités stratégiques, sans entrer dans les détails au niveau national si on ne veut pas être noyé dans la complexité de l'activité humaine. C’est pourquoi la planification ne peut porter que sur les grandes orientations structurelles, le marché conservant une place afin de permettre la souplesse nécessaire. Une grande liberté doit être accordée aux collectivités locales, aux services publics, aux entreprises nationales, aux PME et TPE. Et à la parole des citoyens.

 

La solution efficace et crédible, pour nous, est la décentralisation de la planification, c’est-à-dire les décisions stratégiques relevant du parlement, et les décisions d’application plus détaillées relevant des entreprises nationales, services publics, collectivités territoriales. La planification ainsi conçue affaiblira le capitalisme car elle offre la possibilité d’utiliser pleinement les capacités productives (main-d’œuvre et équipements), permettant de construire un système plus juste et plus rationnel du point de vue économique, social, environnemental, démocratique. En outre les gains pour la population seront considérables puisque le chômage structurel disparaitra, le pouvoir d’achat augmentera grâce à un rapport de force favorable au peuple, le sentiment d’appartenir à un système plus égalitaire dynamisera les énergies.

 

Création du ministère du Plan et mise en œuvre d’une planification démocratique

 

Le Commissariat général au Plan ou Commissariat général du Plan (CGP) a fonctionné entre 1946 et 2006. Il était chargé de définir la planification économique du pays, notamment via des plans quinquennaux. Il s'est transformé en Centre d'analyse stratégique (CAS) en 2006, puis en Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) en 2013.

Dominique de Villepin l’avait supprimé en novembre 2005 après qu’il eût été progressivement étouffé depuis la disparition des lois de planification. Le Centre d'analyse stratégique (CAS) qui lui avait succédé, en mars 2006, est apparu rapidement comme un simple outil de veille, un think-tank des pouvoirs publics, ne parvenant à s'impliquer ni dans la préparation ou l'évaluation des stratégies publiques ni dans la réforme de l'État.

Le 8 janvier 2013, dans ses vœux aux corps constitués, François Hollande fit resurgir le fantôme du Commissariat au Plan. Le président de la République annonça la création d’ « un commissariat général à la stratégie et à la prospective ». Pour permettre à l'État, non pas de revenir à la planification du temps de la Libération, mais d'anticiper. Son rôle serait de « prévoir les mutations de la France et du monde, dans cinq ans, dix ans, quinze ans ». Associant les « partenaires sociaux » et « les meilleurs experts de la société », il devait porter « une vision cohérente de l'avenir »« Nous avons besoin de connaître, non pas ce qu'il va se passer, assurait M. Hollande, mais ce que nous devons faire en tant qu'État, en tant que nation, pour nous mettre en avant. »

On retiendra, par charité pour François Hollande, que l’idée de planification était alors revenue dans le débat politique. Mais entre ce projet vaporeux - qui a visiblement inspiré le nouveau Premier ministre de Macron - et les objectifs d’une vraie planification comme celle mise en place à la Libération, il y a un fossé sérieux.

 

Nos principes pour la construction d’une économie planifiée

 

POUR LIRE LA SUITE
CLIQUEZ CI-DESSOUS

https://pardem.org/actualite/1056-le-plan-de-castex-n-en-est-pas-un-c-est-un-commissariat-europeen-integre-a-l-etat-francais

 

Tag(s) : #Economie
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