
C’est au son des huées de quelque 200 manifestants restés à l’extérieur de la mairie que le Conseil municipal de Vitry-sur-Seine a démarré à huis-clos ce samedi 11 juillet pour préciser notamment les délégations des adjoints et élire les conseillers territoriaux.
Après la séance d’installation sismique du 4 juillet, lors de laquelle le maire sortant Jean-Claude Kennedy (PCF), tête de la liste majoritaire, s’est fait écarter par son colistier Pierre Bell-Lloch (PCF), ce deuxième conseil de la mandature s’est tenu durant 5 heures, menant à son terme toutes les délibérations prévues après une bonne heure d’explications.
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Le Conseil municipal a ainsi démarré par la constitution des différents groupes politiques. Sans surprise, le PCF s’est divisé en deux groupes entre les pro-Bell-LLoch et les pro Kennedy. L’ancien maire, dont la liste avait remporté l’élection, a rejoint l’opposition dans le groupe Vitry rassemblée, communiste, écologiste et citoyenne.
A suivi une longue série de prises de parole revenant sur l’élection coup de théâtre de la semaine précédente. Jean-Claude Kennedy a donné le coup d’envoi en concluant par un direct appel à la démission -réélection tandis que Frédéric Bourdon (groupe écologiste Vitry en mieux) dénonçait de son côté un « coup foireux » et Emmanuel Njoh (Liste de Alain Afflatet) de la « cacophonie », un « psychodrame » et une ambiance « délétère ».
Vous avez respecté la loi mais pas l’esprit de la loi, a résumé Ryadh Sallem (liste Bourdon). « Il vous manque la légitimité. Rejouons la partie et vous aurez tout mon respect! » a-t-il enjoint. « On est tous d’accord ici pour reconnaître que ce qui s’est passé est légal. Mais avoir fait campagne sur la tête de Jean-Claude Kennedy est mensonger », a appuyé David Montava (liste Bourdon)
Les groupes EELV et PS, qui ont rejoint le nouveau maire Pierre Bell-Lloch, ont pour leur part défendu la position de ce dernier. « Le projet est le même, c’est celui sur lequel le PS a fait la campagne. Nous ne démissionnerons pas car le respect de la république, c’es aussi respecter le vote qui a eu lieu au sein du Conseil municipal », a ainsi motivé Shamine Attar (PS). « Mais que va faire la PS dans cette galère? » a réagi Karen Degouve (Liste Bourdon) qui a elle comparé l’élection du 4 juillet à celle du premier secrétaire du parti communiste du temps de l’Union soviétique.
« Seule la transparence et l’exercice réel de la démocratie vous feront sortir de la crise », a tempéré Alain Afflatet.
En réaction, Fatmata Konate, désormais adjointe à la culture et la communication, a rappelé avoir voté pour une liste avec un projet et non pour un homme et insisté sur le fait que « le projet n’était pas de virer les vieux mais de poursuivre avec eux ».
Fermant le ban, le maire Pierre Bell-LLoch a défendu le fait que les Vitriots avaient voté pour l’ensemble de la liste et témoigné des signes de sympathie dont il faisait l’objet lors de ses déambulations en ville, citant notamment le soutien du rappeur Mokobe. « Les pères fondateurs révolutionnaires avaient certainement pris le soin de créer des scrutins de liste pour empêcher les baronnies locales de prendre le pouvoir sur le peuple », a -t-il taclé.
Rappelant qu’il était toujours « vice-président » du Conseil départemental du Val-de-Marne (le retrait des délégations dont il a fait l’objet ne l’exclut pas en effet de l’exécutif), il a appuyé avoir été élu au département avec plus de voix que la liste de Jean-Claude Kennedy aux municipales et achevé d’enfoncer le clou en invitant à se demander pourquoi le maire sortant n’avait obtenu que 11 voix au sein du nouveau conseil municipal.
Concernant les priorités du mandat, il a annoncé vouloir travailler en priorité sur le logement social, la propreté, la sécurité (en organisant des rencontres entre jeunes et police), et la démocratie participative, avec l’aide d’universitaires. Il a annoncé que tous les conseils municipaux seraient retransmis sur Internet et qu’il ne remettrait pas en question le projet de mosquée à Vitry.
La séance a aussi permis d’élire les 15 conseillers territoriaux qui siégeront au Grand Orly Seine Bièvre en plus des deux conseillers métropolitains. La majorité et les trois groupes d’opposition (dont le groupe PCF pro Kennedy) ont présenté leur propre liste.
Pour rappel, les deux conseillers métropolitains qui siègent au territoire sont : Michel Leprêtre et Cécile Veyrunes-Legrain. Leur nom était fléché sur les listes lors des élections municipales. Jean-Claude Kennedy était en tête de la liste métropolitaine mais a transmis son siège à Michel Leprêtre lors du Conseil d’installation. Ce dernier devrait se représenter à la présidence du territoire ce mercredi 15 juillet.
Les 15 conseillers territoriaux élus
Pierre Bell-Lloch (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Bernadette Ebode Ondobo (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Khaled Ben-Mohamed (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Fabienne Lefebvre (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Luc Ladire (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Margot Moronvalle (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Abdallah Benbetka (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Rachida Kabbouri (Liste présentée par Pierre Bell-LLoch)
Jean-Claude Kennedy (Liste présentée par Jean-Claude Kennedy)
Isabelle Lorand (Liste présentée par Jean-Claude Kennedy)
Frédéric Bourdon (Liste présentée par Frédéric Bourdon)
Laurence Dexavary (Liste présentée par Frédéric Bourdon)
Alain Afflatet (Liste présentée par Alain Afflatet)
A noter que sur les 52 élus qui ont voté, 30 voix ont été à la liste présentée par Pierre Bell-LLoch, 10 pour Jean-Claude Kennedy, 7 pour Frédéric Bourdon et 5 pour Alain Afflatet.