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 Des fantasmes des bandes dessinées

à la réalité des grands dessins

Arrivée imminente de trois sondes autour de Mars : démonstration de puissance sur la planète rouge

La planète Mars sur une image non datée de la NASA (image d'illustration).

 

 

RT France

Mars s'apprête à accueillir autour d’elle et sur son sol trois sondes spatiales : une émiratie, une américaine et une chinoise. Quels sont les enjeux liés à l'exploration humaine de notre proche voisine du système solaire ?

«C'est parce que c'est difficile qu'il faut le faire.» Empruntée à l'alpiniste néo-zélandais Edmund Hillary (1919-2008) et à John Fitzgerald Kennedy dans son célèbre discours amorçant le programme Apollo, la formule plaît à Patrick Baudry. Deuxième astronaute français à être allé dans l'espace, c’est ainsi qu’il résume pour RT France sa vision des futurs premiers pas de l'Homme sur Mars. «On avance grâce aux progrès que l'on fait, aux technologies que l'on invente», souligne encore cet ancien pilote de chasse de l'Armée de l'air française.

Pour l'heure, à défaut de réunir les conditions de réalisation d'une mission habitée sur Mars, l'humanité multiplie les explorations de notre voisine rouge. A partir de février 2021, trois véhicules spatiaux devraient ainsi rejoindre la planète Mars. La sonde émiratie Hope doit atteindre le 9 février l'orbite depuis laquelle elle effectuera sa première mission d'observation à distance, tandis que le rover américain Perseverance et la sonde chinoise Tianwen-1 ont pour objectif d'arpenter le sol martien, notamment pour y découvrir de potentielles traces de vie.
 

«Recherche scientifique et accomplissement humain» : deux enjeux qui justifient amplement l'exploration de la planète rouge, selon Pierre Brisson, président de la Mars Society en Suisse et membre du comité directeur de l'association française Planète Mars. «Mars est la seule planète évoluée qui puisse être étudiée. L'explorer peut nous permettre de témoigner de son évolution, et ce faisant, de mieux comprendre la Terre. Cela pourrait aussi permettre à l'humanité d'envisager Mars comme une "planète B"», explique à RT France ce fervent défenseur de la conquête humaine de Mars. Cette thèse contraste avec celle défendue récemment sur le plateau d'Interdit d'interdire par l'astrophysicienne Sylvia Ekström, selon laquelle l'Homme n'a pas vocation à exploiter la planète rouge. Un argumentaire qu’elle développe dans son livre Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs (novembre 2020, Éd. Favre).

Ceux qui sont [ou s'apprêtent à être] capables d'aller sur Mars ne feront pas la courte échelle à ceux qui ne le sont pas

En tout état de cause, la course à l'exploration de Mars est semée d'embûches et compte pour l'heure un nombre restreint de compétiteurs ayant atteint leur objectif. De fait, outre l'historique mission soviétique Mars 3 grâce à laquelle l'URSS devenait, le 2 décembre 1971, la première puissance à réussir la pose d'un engin humain sur Mars (victime d'une panne quelques instants après avoir déployé ses instruments), seule la Nasa est actuellement parvenue à déployer sans dégâts des instruments à la surface martienne. Les agences russe, européenne et indienne ont pour leur part effectué des mises en orbite et des survols éloignés de notre proche voisine. Si certaines missions ont permis d'enrichir notre savoir sur Mars, la marge de progression reste donc immense, tout comme les enjeux géopolitiques qui en découlent. «Ceux qui sont [ou s'apprêtent à être] capables d'aller sur Mars ne feront pas la courte échelle à ceux qui ne le sont pas. La politique, c'est extrêmement simple : c'est le plus fort qui gagne et les autres qui prennent les miettes», confie Patrick Baudry qui, pour sa part, regrette «trop de renoncements» en la matière sur le Vieux continent.

Pour rappel, victimes de problèmes techniques non résolus, l'agence spatiale européenne (ESA) et sa partenaire russe Roscosmos ont annoncé le report de deux ans d'une mission conjointe sur Mars, baptisée Mars Express, dont le lancement était initialement prévu en juillet 2020.

Hope, première mission interplanétaire menée par un pays arabe made in UAE

La sonde émiratie devrait atteindre son orbite le 9 février, soit 205 jours après son décollage depuis la base de lancement japonaise de Tanegashima.

 

Arrivée imminente de trois sondes autour de Mars : démonstration de puissance sur la planète rouge

Décollage de la fusée portant la sonde émiratie Hope, depuis la plateforme de lancement du centre spatial japonais de Tanegashima, le 20 juillet 2020.
 

Sur son site, l'établissement en charge du programme spatial des Emirats arabes unis détaille les objectifs scientifiques de la mission Hope (espoir en français). En résumé, ceux-ci portent sur la compréhension des dynamiques climatiques de la planète et de ses évolutions météorologiques en basse atmosphère. Hope pourrait notamment permettre de progresser sur des questions cruciales comme l'échappement atmosphérique de l'hydrogène et de l'oxygène.

Sur le plan financier, la construction de la sonde et son lancement ont représenté à eux deux un coût de quelque 200 millions de dollars.

L'intérêt que portent les Emirats arabes unis pour l'aventure martienne s'est déjà traduit par le projet Mars 2117, en référence à l'année hypothétique où des colonies humaines pourraient s'établir sur la planète rouge. Dans les faits, au-delà de cette échéance d'un siècle, le pays a imaginé la construction de Sciences City, une ville de simulation spatiale visant à reconstituer près de Dubaï, grandeur nature, la vie sur Mars et qui devrait être réalisée dans la décennie.

Profitant de son statut de première mission interplanétaire menée par un pays arabe, Hope pourrait permettre aux Emirats arabes unis de conforter un statut de grande puissance régionale dans l'industrie aérospatiale. Une ambition d'ailleurs revendiquée par le Centre spatial Mohammed bin Rashid (plus connu sous son acronyme anglophone MBRSC), qui multiplie les coopérations internationales en la matière. «Les Emirats, champions de la coopération spatiale», analysait ainsi, fin 2019 dans les colonnes de La Tribune, Gérard Vespierre, chercheur associé à la Fondation d’études pour le Moyen-Orient (FEMO), dans un article retraçant les différents partenariats spatiaux engagés par le pays, notamment avec des établissements américains et européens. «La coopération s'est également établie avec la Corée du Sud pour la construction des satellites, et le Japon pour leurs lancements», expliquait encore le chercheur.

En octobre 2020, les Emirats arabes unis faisaient par ailleurs partie des huit pays signataires du traité Artemis porté par les Etats-Unis. Pour rappel, ni la Russie ni la Chine n’avaient été invitées à signer ce traité qui vantait pourtant les mérites d’une coopération dans le domaine de l'exploration spatiale, affichant notamment la volonté de définir les contours d'«une utilisation de la Lune, de Mars, des comètes et des astéroïdes à des fins pacifiques».

Fabien Rives

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https://francais.rt.com/international/83053-arrivee-imminente-trois-sondes-autour-de-mars

Tag(s) : #Spatial
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