/image%2F1445552%2F20150209%2Fob_1e45f9_logo-communard.jpg){kind=logo}
franceinfo, radio publique d'information, organise quotidiennement des débats, et particulièrement en soirée avec "Les Informés".
Y participent des journalistes présentés comme issus des médias de tout l'horizon politique - même récemment, y est convié de temps en temps, un rédacteur de L'Humanité - et de milieux économiques, de secteurs très souvent patronaux et ultralibéraux.
En cette période préélectorale, les débats portent souvent sur les diverses candidatures déjà officiellement annoncées ou dont on parle dans les milieux bien informés. Rien de plus naturel.
Ainsi, les "primaires" des écolos ont occupé un temps d'antenne, comme s'il s'agissait du résultat des élections d'avril prochain. Pas un propos de tel ou tel candidat Vert, le moindre sondage pour les départager ne nous a été épargné, le débat portant sur le futur gagnant.
De même, les péripéties de la partie qui s'est engagée entre potentiels ou déclarés candidats du camp LR, ceux qui ne voulaient pas d'une primaire et ceux qui la réclamaient, la moindre controverse entre eux, ont occupé des soirées qui donnaient l'illusion aux auditeurs de l'émission qu'ils étaient partie prenante du parti Républicain...
Et que dire pour "Les Informés" du cas Zemmour ? Sera-t-il oui ou non candidat ? Que penser de sa dernière prestation...Et de ses intimes convictions...De ses chances face à Marine Le Pen ? Pour qui court-il ? Et les répercussions sur la candidature d'Emmanuel Macron...
Car en toile de fond, c'est toujours de celui-ci qu'il est question. Pas un geste, pas un mot ou un non-dit du Président ne nous est épargné. On songe à une candidature officielle comme celle du prince-président. Les débatteurs des "Informés", dans leur grande majorité, en rajoutent l'un sur l'autre. On se croirait à un concours de publicité, du service après vente du produit Macron. Certes, de temps à autre, un avis critique, pas trop méchant, tend à préserver l'idée de libre expression et de neutralité...
Mais tout cela n'est rien à côté du silence profond qui entoure d'autres candidatures, depuis des semaines déclarées. Georges Kuzmanovic, par exemple. De qui vous parlez ? Le candidat qui ose proférer l'injure suprême en se déclarant partisan du Frexit ? Vous rigolez. Pas un mot, pas un commentaire sur cet énergumène...Vous voulez lui donner une audience qui lui procurerait des voix !
Mais il n'est pas le seul candidat dont on ne parle pas. Fabien Roussel ? Oh! un communiste, vous n'y pensez pas !
Et qui prononce, chez "Les Informés" le nom d'Arnaud Montebourg ?
Lui ce n'est pas "un petit candidat" : ministre de l'Economie, du temps de Hollande, il préfère quitter le gouvernement que de couvrir le scandale d'Etat que constitue la vente d'Alstom aux Américains, que signera un certain Emmanuel Macron promu ministre pour l'occasion. Pour "Les Informés", cet épisode sent trop le soufre. Et pas bon pour Macron. Des discours de Montebourg, il n'en est, aux "Informés", pas question. De son programme, des mesures qu'il propose, comme l'augmentation des salaires de 10%, de la primauté des lois fraçaises sur le droit européen, "Les Informés" ne seront pas informés...
C'est ainsi qu'on informe dans la pluralité sur les médias publics...
Jean LEVY
Le soir même, l'émission "Les Informés" a confirmé l'orientation dénoncée plus haut. Certes, un journaliste communiste a permis aux auditeurs d'entendre, pour une rare fois, un point de vue différent. Mais l'omerta concernant la candidature d'Arnaud Montebourg était éloquente : évoquant les différents représentants du spectre progressiste aspirant à la présidence de la République, si le PS, les Vert et d'autres étaient cités, Montebourg manquait à l'appel...Comme si une omerta officielle frappait ce candidat...
Faut-il noter ce matin, toujours sur franceinfo, la longue interview d'Eric Ciotti, qui n'est que l'un des candidats à la candidature en vue du congrès de décembre prochain de LR...