C’est une décision qui ne passe pas. Des salariés italiens du groupe automobile Stellantis ont été embauchés sur le site de Vesoul, en Haute-Saône. Une première en France dans ce centre mondial de confection de pièces de rechange. Mais sans le savoir, ces ouvriers ont pris la place de près de 300 intérimaires Français, détaille franceinfo, qui ont été remerciés du jour au lendemain. Une mesure qui ne passe pas auprès des syndicats français, la CGT dénonçant une volonté de "transformer les salariés en nomades de l’industrie automobile".
Interrogé par la chaîne ce lundi 8 novembre, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT chez Stellantis, dénonce un "vrai scandale". "Le site de Vesoul croule sous le travail, il y a un retard de production monumental", explique-t-il avant d’estimer qu’il "y a du travail pour tout le monde". Mais la venue des travailleurs italiens de Naples, dont l’usine est à l’arrêt en raison de la pénurie de semi-conducteurs, représente une "politique qui est vraiment mortelle pour nous les salariés", dénonce le syndicaliste.
Il estime ainsi que le patron de Stellantis, Carlos Tavares, mène une "véritable politique de mise en concurrence des travailleurs les uns contre les autres" pour "augmenter encore les bénéfices malgré la crise de semi-conducteurs" et "tirer les salaires et les conditions de travail vers le bas". "C’est aussi nous mettre dans la tête qu’aujourd’hui il faudra traverser l’Europe pour gagner notre croûte.