Jose Antonio Kast (extrême droite) ou Gabriel Boric (Gauche)
Nous avions laissé le Chili en avril dernier, alors qu’il venait d’élire ses représentants à une nouvelle assemblée constituante. C’était un an et demi après la révolte des jeunes Chiliens contre l’augmentation du ticket de métro, véritable détonateur d’une explosion dont le feu couvait depuis des années. Car les quelques milliers de manifestants s’étaient rapidement transformés en centaines de milliers ; aux jeunes s’étaient ajoutés les moins jeunes et aux étudiants d’autres secteurs de la vie active, auxquels s’étaient joints même des retraités. Chacun voulait sa part d’égalité sociale. Les plus jeunes avaient sonné le réveil de l’ensemble de la population contre un modèle néolibéral profondément injuste.
Le 21 novembre 2021 ont eu lieu les élections présidentielles, législatives et sénatoriales.
Participation : 47,40 %
155 postes de députés à pourvoir
27 postes de sénateurs à pourvoir
Pour le second tour des présidentielles :
Jose Antonio Kast (extrême droite) avec 27,90 % des voix
et Gabriel Boric (centre gauche) avec 25,80 %
Le second tour : 19 décembre 2021
« Nous ne pouvons pas accepter le fascisme de Kast »
Gabriel Boric, à la tête d’une vaste alliance de gauche, possède des réserves de voix naturelles : celles des candidats de centre gauche Marco Enriquez-Ominami (7,6 % ) et Yasna Provoste (11,6 %). Cette dernière a déclaré, lors de son discours de défaite : « Nous ne pouvons pas accepter le fascisme de José Antonio Kast. » Le candidat d’extrême droite devrait, lui, pouvoir compter sur une partie des voix de Sebastian Sichel (12,7 %, centre droit). Le candidat qui s’inscrivait dans la continuité de l’actuel président, Sebastian Piñera (droite), un temps pressenti comme concurrent de Gabriel Boric, a dégringolé après une campagne jalonnée d’erreurs, affecté, par ricochet, par l’image profondément ternie du président en fonction.