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Parti communiste du Québec (PCQ)

Vers l'indépendance et le socialisme !

Bien plus que ce que peuvent dire la plupart des soi-disant spécialistes de l'Ukraine, de même que de la Russie, ainsi que de toute la région de l'Europe de l'Est, il y a une chose qui pourrait grandement aider à une désescalade des tensions militaires dans cette partie du monde, en même que de contribuer aussi à un retour vers un plus grand respect des droits des peuples là-bas, mais bien peu de gens en parlent. Tout au moins pour le moment, bien malheureusement. André Parizeau explique.

Cette proposition est notamment défendue par le Parti communiste de la Fédération de Russie (PCFR-KNPO), ainsi que par plusieurs autres partis et mouvements de gauche, dans cette partie du monde. Plus de détails ci-joint.

 

 

Par André Parizeau,
Retraité

Cela fait déjà un bon moment que la situation est passablement tendue dans cette partie du monde. En fait, loin de s'arranger et plus le temps passe, et plus ces tensions semblent même augmenter. Comme si, en certains milieux, on chercherait presque par exprès, à chaque fois que les tensions pouvaient avoir tendance à plus se dissiper, à remettre encore plus d'huile sur le feu. Comme si cela faisait, au fond, plus leurs affaires d'avoir toujours un maximum de tensions, là-bas comme ailleurs dans le reste du monde aussi. Et bien sincèrement, c'est bien plus dans les corridors du Pentagone, à Washington, que derrière les portes close du Kremlin, qu'il faudrait selon moi d'abord fouiller pour savoir qui auraient le plus intérêt à ce que la situation dégénère même encore plus.

***

Pourquoi je dis cela ? Parce plus les tensions montent dans cette partie du monde et plus les États-Unis peuvent en même temps revenir à la charge sur le fait que l'OTAN, qui sert d'abord et avant tout à la promotion de leurs intérêts, et non celui de la paix, devrait demeurer comme institution, et plus les autorités américaines, à Washington peuvent aussi tenter de faire oublier à leur propre population, combien les choses chez eux vont aussi de mal en pire.

Au delà de tout ce qui peut encore se dire et s'écrire sur le sujet, souvent plus à tort et à travers, et bien avant que la Russie ne commence même à masser toujours plus de troupes, tout le long de sa frontière, des pays baltes, tout au nord, jusqu'à l'Ukraine, plus au sud, ce sont d'abord les forces des pays membres de l'OTAN qui, les premiers, que se soient dans le cadre d'exercices militaires, tenus à répétition, ou autrement, ont commencé à envoyer toutes sortes de troupes aux abord de leurs frontières d'avec la Russie.

En Ukraine, le gouvernement d'extrême-droite en place -- eh, oui, c'est effectivement un gouvernement d'extrême-droite -- ne s'en cachait même pas et tout pointait également, avec ces nouvelles concentrations de troupes ukrainiennes, vers le déclenchement d'une nouvelle et vaste offensive pour aussi reprendre, par la force, une fois pour toutes, toute la région qu'on appelle le Donbass, qui occupe en fait, tout à l'Est de l'Ukraine, une sorte de zone tampon d'avec la Russie, et qui, depuis 2014, ne reconnaît d'ailleurs plus l'autorité de Kiev sur son propre territoire et déclarait même, toujours cette année là, une sécession complète d'avec le reste de l'Ukraine, non sans que la population du Donbass, forte de quelques 600,000 habitants, et pour la plupart aussi d'origine russe, ait également voté massivement, lors de 2 référendums distincts, tenus très démocratiquement, en faveur d'une déclaration unilatérale d'indépendance.

On notera, en même temps, et au passage, que jamais il n'aura été question que le Donbass rejoigne ultimement la Russie (comme cela se passa aussi, la même année, avec la Crimée, parce que cette autre ancienne partie de l'Ukraine représente aussi un cas très particulier) (1).

Cela ne faisait alors pas partie des plans et ne le fait toujours pas, soit dit en passant; pas plus qu'il pouvait désormais être question, pour eux, de rester plus longtemps, comme partie prenante de l'Ukraine. Ce qu'il faut en même temps savoir, dans tout cela, pour mieux comprendre ce qui se passa ensuite, et qui explique aussi, dans une large mesure ce qui serait encore en train de se passer là-bas, aujourd'hui, est le fait que le Donbass était, jusqu'en 2014, une région autonome, au sein de l'Ukraine. Non seulement il s'agissait jusqu'à là d'une région autonome, mais sa population, d'origine russe, comme mentionnée plus haut, avait aussi comme langue et comme culture, la langue et la culture russe. Mais dès le début de 2014, des suites du renversement du gouvernement alors en place, qui n'était certes pas parfait -- loin de là --, mais avait au moins la particularité de ne pas tenter d'attiser les conflits entre les différentes communautés formant l'Ukraine et tentait aussi de garder un maximum de bonnes relations, autant avec la Russie qu'avec le reste de la communauté européenne, ainsi que des États-Unis, tout basculait très rapidement.

En passant aussi, c'est maintenant une chose connue que les États-Unis jouèrent alors un rôle clé dans le renversement de ce gouvernement.

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De un, le statut de région autonome, qui existait encore au Donbass, était aboli, soit disant pour mieux protéger la majorité ukrainienne, plus dans l'Ouest du pays.

De deux, l'utilisation de la langue russe, dans la région, était dès lors très largement contingentée également.

Et, en contre partie, les nouvelles autorités se prononçaient tout autant, de manière ouverte, sans véritable surprise, pour que l'Ukraine rejoigne aussi le plus rapidement possible, à la fois l'Union européenne, mais aussi les forces de l'OTAN, tout comme la Géorgie, encore plus au sud et à l'Est, mais aussi les pays baltes, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, mais aussi la plupart des ex-républiques de Yougoslavie, de même que la Bulgarie, l'avaient déjà fait ou le demandent toujours, ce qui ne pouvait, en plus, que laisser craindre encore plus de tensions dans cette région.

De trois, le Parti communiste ukrainien, dont un des principaux châteaux forts était justement le Donbass (en même temps que la Crimée d'alors) était soudainement aussi interdit. Il n'en fallait pas plus pour qu'une grande majorité des gens, dans le Donbass, longtemps associés à de très grandes luttes passées, en même temps que toujours très attachés non seulement à la Russie voisine, mais surtout à son passé soviétique, concluent du même souffle aussi qu'ils n'avaient juste plus aucun avenir dans cette nouvelle Ukraine, qui leur ressemblait ainsi de moins en moins. D'autant, en plus, qu'à Kiev, la nouvelle classe dirigeante avait aussi décidé de frayer désormais de plus en plus avec plusieurs des mouvements les plus radicaux, au sein des milieux d'extrême-droite qui, incidemment avait également été au cœur du renversement ultime du précédent gouvernement.

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Quelques mois seulement après la sécession du Donbass, mais aussi le rattachement ultime de la Crimée à la Russie, un événement terrible venait en même temps confirmer toutes les appréhensions des populations de cette ex-province d'Ukraine. Des suites d'affrontements armés avec des milices d'extrême-droite ukrainiennes, dans la ville côtière d'Odessa, située beaucoup plus à l'Ouest, des centaines d'Ukrainiens, d'origine russe s'étaient, à un moment donné, réfugiés dans un grand édifice appartenant aux syndicats locaux. Le bâtiment s'appelait la « Maison des syndicats ». Ce qui se passa ensuite est largement documenté sur Youtube notamment; vous retrouverez même, sur ce site, des vidéos montrant le tout.

Les milices d'extrême-droite entourèrent d'abord les principales entrées du bâtiment, pour ensuite mettre carrément le feu à celui-ci, avec comme conséquence que plusieurs dizaines de personnes alors réfugiées dedans furent carrément brûlées vives, sans réelle possibilité pour elles de s'échapper. Un peu et beaucoup comme le faisaient souvent les nazis sur le front Est, en URSS, pendant la Seconde Guerre Mondiale, quand ils voulaient punir les populations locales, pour avoir « pactisé » avec des partisans soviétiques.

Voici, ci-joint, une de ces vidéos, accessibles sur Youtube, à propos de ce qui se passa alors à Odessa; elle fut vue près de 2 millions de fois jusqu'ici :

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Cela fait des années que les différents gouvernements ukrainiens de droite et d'extrême-droite, tentent désespérément de reprendre le territoire du Donbass. Sans succès cependant. Ce conflit ressemble de plus en plus à une guerre sans réelle fin et ce qui n'aide certainement pas, en même temps, c'est que presque personne n'en parle.

Pire encore, tout au moins plus ici, on va même jusqu'à prétendre que les habitants du Donbass ne seraient rien de mieux que des « terroristes » et/ou, et pire encore (!!!) des « marionnettes », entre les mains de Poutine, alors que ce sont eux qui se font bombarder et tuer pendant ce temps. En contre partie, ce serait en fait les autorités ukrainiennes qui seraient les grandes victimes de tout ce qui se passerait plus là-bas. C'est le monde à l'envers. Littéralement.

Comme mentionné plus haut, l'esprit revanchard des autorités ukrainiennes qui, après la perte de la Crimée, auraient bien aimé au moins récupérer cette région, est très certainement au cœur de toutes les tensions actuelles. Et ce qui n'aide certainement pas, en plus, est le fait que l'on retrouve en même temps, à bien des niveaux de la hiérarchie étatique ukrainienne, toutes sortes de gens carrément issues de l'extrême-droite. Nul doute aussi que le tout a dû être attentivement planifié; autrement, jamais on aurait, presqu'en même temps, autant de troupes de l'OTAN être aussi rapidement aussi déployées, plus au nord. Pendant ce temps, les exactions contre le Donbass, elles, se poursuivent, surtout dans les régions plus proches des frontières avec l'Ukraine.

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Ce qu'il faut aussi comprendre, au travers de tout cela, c'est que plus le temps passe et plus toute offensive majeure, de la part de l'Ukraine, pourrait devenir des plus hasardeuses, à cause aussi de l'hivers. C'est bien le seul aspect véritablement positif au travers de tout cela, soit le fait que le temps joue clairement contre ceux qui voudraient absolument que le tout finisse effectivement par dégénérer complètement./p>

 

Le fait que tous les efforts déployés jusqu'ici contre le Donbass se soient conclus par des échecs, commencent aussi à peser lourd sur ces mêmes autorités ukrainiennes, qui dominent toujours la vie politique à Kiev, parce qu'une partie grandissante de la population d'Ukraine, vit en même temps de plus en plus de privations et doit donc aussi se demander de plus en plus à quoi tous les efforts militaires déployés jusqu'ici, par l'armée ukrainienne, ainsi que les différentes autres forces, relevant du ministère de l'Intérieur (et qui incluent incidemment, depuis déjà plusieurs années, aussi les ancienne milices privées d'extrême-droite, puisque désormais intégrés aux différents corps d'armée de l'État ukrainien), auront servis en définitive et pourquoi il faudrait donc continuer à dépenser autant, tout en niant à ces mêmes populations le droit de vivre décemment.

Qui plus est, et cela aussi reste relativement un fait peu connu , tout au moins ici toujours, c'est que l'Ukraine dépend en même temps de manière toujours très lourde du gaz naturel qui transitent tout le long de son propre territoire, via un très gros gazoduc, construit à l'origine par les Russes. Une bonne partie de l'économie ukrainienne dépend de ce gaz naturel; bon nombre de maisons, en Ukraine, dépendent également de ce gaz naturel pour se chauffer, l'hiver. C'est en même temps sans compter les redevances que l'Ukraine continue toujours aussi de recevoir des Russes, le gros de ce gaz naturel étant en même temps réservé aux autres pays européens, notamment l'Allemagne.

Bref, si la situation devait encore plus dégénérer, que les Russes devaient ensuite fermer tous els robinets de leur gazoduc, et ce nonobstant tout ce que les plus fanatiques, dans les différents milieux d'extrême-droite, pourraient dire, l'Ukraine, pour sûr, pourrait se retrouver très vite dans une crise sans précédent. La situation dans une bonne partie de l'Europe pourrait tout autant devenir aussi critique. Quand le gouvernement canadien affirme que les Russes, à défaut de vouloir plus s'asseoir pour négocier, pourraient perdre énormément au change, d'un point de vue plus économique, le tout n'est pas sans une certaine ironie. De un, ce sont d'abord l'Ukraine et les États-Unis qui, pour le moment, se refusent toujours à vraiment négocier et, de deux, c'est surtout l'Ukraine qui pourrait subir les contrecoups d'un éventuel dérapage encore plus et potentiellement encore plus dévastateur que ce que l'on a pu voir jusqu'ici.

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Ce qu'il faut aussi savoir, c'est qu'il y a, en même temps, et en surplus de ce gazoduc, 3 autres gazoducs russes qui passent aussi plus au nord et qui continuent aussi de desservir les différents marchés européens. Il y en a un qui passe aussi au travers du Bélarus, puis de la Pologne (eh, oui!), pour finalement arriver en Allemagne également. Et puis, il y en a aussi 2 autres qui passent, eux, sous la mer Baltique, le dernier en titre, soit le fameux « Nord Stream II » n'étant cependant pas encore en service, à cause notamment des pressions multiples faites par les États-Unis. C'est finalement aussi qui pourrait expliquer, jusqu'à un certain point toutes les hésitations de plusieurs pays européens à endosser jusqu'au bout toutes les positions américaines dans ce dossier.

Mêmes les plus fervents promoteurs d'une ligne des plus agressives face à la Russie, au sein des autorités ukrainiennes, savent aussi tout cela. D'où, en conclusion le fait que leur propre position, au final, ne serait pas si forte que cela, même avec l'appui des États-Unis. À moins évidemment de vouloir à tout prix que le conflit actuel se transforme carrément dans une guerre ouverte, où une bonne partie de l'Europe de l'Est pourrait assez rapidement être mis à feu et à sang.

 

Est-ce que la conquête ultime de tout le Donbass, envers et contre tout bon sens, en même temps qu'au mépris effectif de toutes les règles, au niveau du droit international, en vaudrait vraiment la peine ? La question se pose, on ne peut plus, à mesure que les tensions montent en même temps.

Aux vues de tout ce je viens d'écrire, et qui sont en même temps des choses connues par la plupart des experts, dans cette région du monde, bien des gens, pas juste en Ukraine, mais aussi ailleurs en Europe, notamment en Europe de l'Est, doivent de plus en plus se demander à quoi tout cela rime. Le plus bizarre, en même temps, c'est de voir à quel point personne, ou presque, ne parle de ce qui est pourtant, dans une large mesure, aussi à la base de toutes les tensions actuelles, soit l'avenir du Donbass.

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Tout le monde n'en aurait que pour savoir si l'Ukraine devrait ou non faire partie de l'OTAN. Mon opinion, c'est que ceux qui parlent uniquement de cela, en faisant en même temps table rase de tout le reste, notamment du Donbass, sont relativement en dehors de la « track ».

Ceux et celles qui disent d'autre part, que tout ce qui se passe là-bas serait d'abord et avant tout lié à une affaire de gros sous, c'est à dire à toute cette question de gaz naturel, manque tout autant le bateau, parce que, se faisant, ils finissent aussi par oublier l'essentiel, soit encore une fois toute la question du Donbass. Loin d' une explication plausible pouvant expliquer toutes les concentrations de troupes, d'un côté, comme de l'autre, cette question du gaz naturel, provenant de la Russie et qui passerait au travers de bien des pays de l'Europe de l'Est, membres ou très proches en même temps de l'OTAN, met surtout en relief a) toute l'hypocrisie des gouvernements de ces pays, mais aussi leur position, au fond, des plus fragiles. (2)

Pour parler bien franchement, l'Ukraine, de même que les États-Unis, derrière elle, ont autant de chances de dire oui à une proposition pour que cette dernière reste « neutre », que les poules d'avoir un jour des dents.

L'Ukraine est toujours dirigée par des éléments qui frayent avec l'extrême-droite. Même si elle n'est toujours pas officiellement membre de l'OTAN, elle fait d'ores et déjà partie, avec les pays baltes, ainsi que la Pologne, des pays qui seraient les plus pro-OTAN que les plus pro-OTAN. Ou pour reprendre une expression très connue, l'Ukraine serait, en ce qui concerne l'OTAN, « encore plus catholique que le pape ».

Pour sûr, la Russie aimerait bien, dans le meilleur des mondes, que l'Ukraine ne fasse effectivement pas partie de l'OTAN. Sûrement, en fait, qu'ils préférerait même que l'OTAN n'existe plus. Le fait que l'OTAN devrait tout simplement être démembré, dans les plus brefs délais, sans plus attendre, et ce, sans chercher à imposer aussi de conditions (puisque, et de toutes les manières, le Pacte de Varsovie n'existe plus depuis déjà longtemps) est aussi ma position, en même temps que la position d'à peu près tous les communistes dans le monde, de même que d'un grand nombre aussi d'autres personnes et mouvements de gauche, à travers en fait toute la planète, et pas forcément non plus d'obédience communiste.

Incidemment, et à tout prendre, le fait de d'exiger le démembrement total de l'OTAN, plutôt que le fait que l'Ukraine n'en fasse pas partie, serait nettement plus juste.

Et puisque cela ne se fera pas non plus, sous toutes réserves, tout au moins à très court terme, et qu'il faudrait en même temps qu'il se passe rapidement quelque chose pour justement aider dans le sens d'une désescalade, la suggestion faite par le Parti communiste de la Fédération de Russie, qui consiste à dire que la Russie, dans un tout premier temps, devrait sans plus attendre, a) annoncer qu'elle reconnaît désormais les 2 Républiques Populaires de Lougansk et de Donetsk (c'est le nom officiel que les 2 parties constituantes du Donbass se sont finalement donnés) comme étant des États libres et légitimes, b) qu'elle encourage également un maximum d'autres pays, au sein des Nations-Unies à faire de même, et c) qu'elle amorcera un désengagement de ses troupes, à ses frontières, à condition que l'Ukraine, ainsi que le reste des forces de l'OTAN, dans la région, fassent également de même, m'apparaît plus que jamais comme la chose qui devrait être faite et qui mériterait aussi d'être très largement soutenue.

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Cette suggestion fut faite par le Parti communiste russe, dès le début du mois de janvier, devant les députés du Parlement russe, également connu comme la Douma. Il y a a quelques jours, alors que le ministre russe des Affaires Étrangères, soit Serguei Lavrov, témoignait également devant ce parlement, pour parler justement de l'état des lieux, au niveau de toutes les tensions internationales actuelles, le chef du Parti communiste russe, Guennadi Ziouganov, qui est aussi le leader en chambre de la députation communiste, s'exprimait à nouveau sur cette proposition et lançait même un appel à ce ministre, puisqu'il est en même temps un des hommes forts du gouvernement russe et participe notamment au Comité sur la sécurité de ce gouvernement, pour que celui-ci utilise toute son influence au sein de ce gouvernement pour faire avancer cette proposition. Il en profitait en même temps pour lancer de nombreuses fleurs à ce ministre, avec qui, disait-il alors, qu'il a toujours eu d'excellentes relations. (3)

 

Depuis la création des 2 républiques, dans le Donbass, le gouvernement russe de Vladimir Poutine, a toujours eu une relation plutôt très ambiguë face à eux. Depuis le tout début du conflit au Donbass, la Russie est certainement un des très rares gouvernements à avoir jusqu'ici dénoncé les exactions menées par l'Ukraine contre les populations y habitant. Sur le terrain, il aide aussi, dans une certaine mesure -- les faits sont là- -- les autorités locales. Il faut dire que de la part de la Russie, c'était un minimum. Très étrangement, la Russie semble en même temps toujours se refuser à reconnaître formellement le droit de ces mêmes populations à former des États séparés, comme si elles pourraient encore revenir dans le giron ukrainien, éventuellement. Certains disent que ce serait d'abord et avant tout une question de ne pas faire exprès pour accentuer encore plus les tensions avec l'Ukraine et les forces de l'OTAN.

Les communistes russes ne sont pas d'accord. S'il est vrai que les accords de Minsk, négociés au départ entre la Russie, d'une part, et l'Ukraine de l'autre, mais aussi avec les autorités du Donbass, sous les auspices en même temps de la France et de l'Allemagne, ne disent strictement rien quant au fait que les Républiques Populaires du Donetsk et de Lougansk auraient le droit de former des États séparés, le but initial ayant d'abord été de tout faire pour obtenir, à un moment donné, un cessez-le-feu (qui fut en même temps et ensuite violé bien des fois par l'Ukraine), force est en même temps de reconnaître que ces accords n'ont finalement rien donné et que l'option privilégiée jusqu'ici, soit un éventuel retour à un statut de région autonome, dans une Ukraine réintégré, n'a plus aucune chance réelle d'être même acceptée par les populations locales, des suites de tous les morts, violences en tous genres, ainsi que toutes les destructions subites, sur leur propre territoire.

Ce qu'il faut aussi savoir est le fait que ce sont souvent d'ex-membres des milices d'extrême-droite qui se retrouvent sur la ligne de front, pour effectuer, du côté ukrainien, les différentes opérations d'incusion au Donbass (4) et que des soldats canadiens auraient même pu les encadrer et de les entraîner.

En 2015, quand l'affaire éclata, le gouvernement canadien, qui était alors dirigé par Stephen Harper, fut très prompt à tout nier, sauf qu'encore aujourd'hui, on continue toujours à en savoir très peu sur la nature plus exacte de ce que ces soldats canadiens, au nombre de plusieurs centaines, feraient plus exactement là-bas, avec qui au juste ils travailleraient et jusqu'où ils opèreraient; on nous dit qu'ils auraient été déployés uniquement dans certaines régions, sans jamais préciser lesquelles. Encore récemment, la ministre des Affaires Étrangères, Mélanie Joly, reconnaissait qu'il y en aurait dans au moins une dizaine de régions différentes, en Ukraine. C'est déjà beaucoup. (5)

Pour les communistes du PCFR-KNPO, il serait plus que temps de passer à autre chose.

Ils citent notamment le cas de l'Ossétie du Sud, qui était également une région autonome avant, au sein de la Géorgie, dans le cadre de l'ex-URSS, mais qui s'est finalement dissociée de cette dernière, dans des conditions similaires à ce qui s'est aussi passé dans le Donbass.

Rapidement après la déclaration d'indépendance de l'Ossétie du Sud, la Russie de l'époque, n'hésita pas à reconnaître diplomatiquement ce nouvel État qui, incidemment n'est toujours pas rattachée à la Fédération russe, contrairement à ce que plusieurs, qui avaient alors suivi la situation, pourraient penser aujourd'hui. Pensez-vous en même temps que le tout enflamma ensuite encore plus toute cette autre région ? Pas du tout et, aujourd'hui encore, personne de vraiment censée, en Géorgie, ne parle non plus de refaire une guerre pour reprendre l'Ossétie du Sud. En passant, toujours, la population de l'Ossétie du Sud est à peu près 10 fois plus petite que celle habitant dans les 2 républiques du Donbass.

***

Pour appuyer une fois encore leurs propres thèses, les communistes russes ne voudront pas citer cet autre exemple mais, moi, je vais le faire. Quand les nouvelles autorités du Kosovo décidèrent, à un moment donné, après une guerre très dure d'avec la Serbie voisine (puisque le Kosovo faisait jusqu'à là partie de la Serbie), de déclarer unilatéralement l'indépendance,sans même tenir, en passant, un référendum (ce que les gens du Donbass firent pour leur part), ni avant, ni même après, la plupart des pays de l'OTAN, incluant le Canada (en passant toujours) pour reconnaître diplomatiquement le Kossovo, d'autant qu'ils avaient appuyé, dès le début, celui-ci dans ses efforts pour se séparer de la Serbie, le tout avec comme conséquence que ce pays fait aujourd'hui partie également des Nations Unies.

En Serbie, bien des gens n'ont toujours pas digéré le fait de perdre le Kosovo, comme pour ce qui est également du Monténégro, qui forme désormais aussi un État séparé, mais il n'existe plus, en même temps, aucun mouvement pour reprendre là-bas aussi une guerre contre le Kosovo.

Dit autrement, le fait pour les 2 républiques du Donbass d'obtenir enfin (ce qu'elles n'ont toujours pas) une reconnaissance diplomatique serait probablement, dans les circonstances, la meilleure chose qui pourrait être fait présentement. Pour eux, comme pour tous els autres peuples, à travers toute l'Europe de l'Est.

Cela pourrait d'abord permettre aux populations du Donbass de pouvoir enfin vivre plus en paix, dans le respect d'un des droits les plus fondamentaux pour tous les peuples, soit celui de pouvoir décider par eux-mêmes de comment ils veulent vivre, que se soit de manière distincte et séparée, ou non. Et cela permettrait aussi à tous les autres peuples, à travers tout le reste de cette région, de pouvoir tout autant moins vivre dans la peur incessante d'une éventuelle guerre à grande échelle.

Ou bien le droit à l'autodétermination existe et devrait exister, pas juste pour certains, mais en fait pour tous, ou alors le tout ne serait au fond que de la frime, laissé au bon vouloir des puissances mondiales les plus fortes. Ce qui choque en même temps, est le fait qu'au Donbass, les idées de d'égalité et de justice sociale sont très fortes (à causse notamment de l'influence des communistes), mais on continue néanmoins de les clouer au pilori et à les traiter comme s'ils étaient tous de vulgaires terroristes.

La proposition des communistes russes auraient en même temps, comme avantage additionnel, qu'elle pourrait tout autant contribuer à réduire le reste des autres tensions, dans le reste de l'Europe de l'Est. Ce n'est pas pour rien que l'accueil jusqu'ici recueilli au Belarus, pour cette proposition, serait tout autant très bon. En passant toujours, le Parti communiste du Bélarus, avec qui le PCFR-KNPO entretient de puis longtemps de très bonnes relations, est aussi un des plus influent qui soit dans ce pays, que se soit dans la société en général, et notamment dans les lieux de travail, mais aussi au sein du Parlement biélorusse.

Les communistes du PCFR-KNPO se disent tout autant convaincus du fait que si la Russie devait poser un tel geste, celui-ci serait ensuite, sous toutes réserves, également repris par beaucoup d'autres pays, tout autant préoccupés par la montée des tensions, sur le reste de la planète, et qui croient tout autant que le monde devrait s'éloigner des modèles de type unipolaire et plus s'orienter vers des relations plus diversifiées en même temps que plus respectueuses des choix faits par chaque peuple.

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Toujours selon les communistes russes, le « timing » serait également particulièrement propice pour une telle proposition. En fait plus propice que jamais. Ils citent notamment la décision du Parlement européen de nommer comme nouveau président de l'Assemblée parlementaire du Conseil européen (APCE) un ancien leader de la gauche unie européenne (GUE), d'origine néerlandaise -- il s'appellerait Tiny Cox -- et lui aussi pourrait, semble-t-il, éventuellement pousser dans cette direction.

On aura beau être pour ou contre l'Union européenne, pareille situation pourrait de fait aussi finir par devenir un gros plus.

L'Ukraine pourrait, de son côté, aussi continuer à faire ce qu'elle veut. Finalement, et plus du côté russe, le gouvernement de Vladimir Poutine pourrait aussi compter, face à la présence de plus en plus forte de l'OTAN, le long de ses propres frontières, sur une autre zone-tampon, désormais moins sujette en même temps à encore plus d'instabilité.

Qui plus est aussi, les communistes du PCFR-KNPO maintiennent depuis 2014, d'excellentes relations avec les autorités du Donbass, notamment au sein de la République de Lougansk. Parce que le gouvernement de Vladimir Poutine n'est pas toujours non plus à la hauteur de tout ce qu'il pourrait faire pour aider les populations du Donbass à faire face le mieux possible à tous les aléas de la guerre larvée en cours, le PCFR-KNPO se fait en même temps un devoir d'organiser sur une base régulière l'envoi vers cette région de convois humanitaires.

Encore tout récemment, pour la période des fêtes, c'était le cas et des milliers et des milliers de cadeaux furent alors distribués, là-bas, aux enfants dans le besoin. Ci-joint des photos prises récemment alors qu'une délégation du PCFR-KNPO se rendait au Donbass; cela inclut une photo prise lors d'une rencontre avec certains miliciens chargés de protéger la frontière de ces 2 républiques d'avec l'Ukraine :

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Le gouvernement de Vladimir Poutine finira-t-il par reprendre au bond la proposition des communistes russes ? Cela reste à voir. Au finish, ce serait une excellente chose pour tout le monde, comme également mentionnée plus haut, et ce, indépendamment de ce que l'on peut penser ou non du gouvernement russe. Je ne suis pas moi-même d'aucune manière un fan de Poutine, pas plus du reste aussi que le seraient les communistes russes du PCFR-KNPO. Les enjeux actuels, qui découlent des tensions de plus en plus graves qui existent là-bas, autour du dossier de l'Ukraine, mais aussi et surtout, autour du dossier du Donbass, font en sorte que cela déborde très largement la question de savoir ce que l'on pourrait penser de Poutine.

Appuyer la cause des gens, dans le Donbass, devrait être vu comme un devoir, en plus, pour tous les indépendantistes québécois qui se respectent vraiment.

Ci-joint, également, une photo du chef du PCFR-KNPO, Guennadi Ziouganov, alors qu'il était à la Douma; lui-même est aussi député de la Douma :

Pour finir, certains pourraient être tentés de se demander : oui, mais est-ce que ce ne sont pas aussi ces mêmes autorités, au Donbass, qui se seraient trouvées ultimement coupable de la destruction du fameux avion de la Malaysian Airlines », surnommé le MH-17 ? Bien des choses seraient également à dire par rapport à cet autre aspect de tout ce dossier. J'y reviendrai, dans une prochaine chronique. Je peux juste vous dire, pour le moment, que là aussi, les choses ne seraient pas forcément aussi claires que certains voudraient nous le faire croire et qu'il y aurait donc là encore bien des zones d'ombre dans cette autre histoire. À suivre donc aussi.

***

(1) : Autour du dossier de la Crimée, bien des choses continuent encore à être dites, à torts et à travers, dans bien des médias. Pour obtenir un résumé de comment nous voyons, pour notre part, la situation en Crimée, ainsi que ce qui se passa à partir de 2014 aussi, nous vous recommandons cet autre texte, paru sur notre propre site, il y a déjà un certain temps. Notez qu'il fut alors écrit par notre camarade Gabriel Proulx. Pour ceux et celles que cela pourrait aussi intéresser, voici également un autre lien pointant vers un 2e texte, donnant cette fois la parole à nul autre que le fils de Nikita Khroutchev, soit celui-là même par qui la Crimée fut à un moment, littéralement « donnée » à l'Ukraine, soit en 1954. Avant cela, et exception faite d'une très courte période, durant en fait l'occupation militaire de l'Ukraine par les nazis, durant la Seconde Guerre Mondiale, la Crimée avait toujours faite partie avant du territoire russe.

(2) : Dans un récent article, mis en ligne sur le site de « L'Aut'journal », même quelqu'un comme Pierre Dubuc tombait dans le panneau et manquait donc lui aussi le bateau par rapport à tout le dossier du Donbass, ce qui est en même temps quelque peu surprenant, surtout pour quelqu'un comme lui qui est si connu pour ses positions de gauche indépendantistes et qui sait en général aussi nettement mieux analyser les situations, en général. Dans son article, Pierre Dubuc trouve même le tour de ne pas mentionner, ne serait-ce qu'une seule fois le Donbass et/ou l'une ou l'autres des 2 républiques qui le composent. Toujours dans son article, ce dernier a beau dire qu'il fait aussi sienne la demande pour exiger la démission sans plus tarder de la vice-première (et potentielle successeure à Trudeau), soit Chrystia Freeland, l'erreur reste majeure et son analyse un peu trop simpliste au fond. Pour ceux et celles qui auraient manqué son article sur le sujet, voici ici un lien vers celui-ci.

(3) : Voir, à ce propos, cet autre article, cette fois issu directement du site du PCFR-KNPO, qui décrit plus en détails plusieurs aspects du discours du chef de ce parti, alors qu'il s'exprimait devant le Parlement russe, il y a quelques jours.

(4) : Un des exemples les plus connus d'ex-milices d'extrême-droite ayant intégré les forces armées ukrainiennes au fil des années qui ont suivi 2014, et qui furent ensuite déployées sur la ligne de front d'avec le Donbass, est le bataillon Azoz. Plus de détails à son propos ici. C'est littéralement à dresser les cheveux sur la tête. Le gouvernement canadien affirme avoir donné des instructions strictes à ses soldats déployés là-bas de ne pas travailler avec les membres de ce bataillon. Est-ce toujours le cas ? Ces instructions furent-elles même respectées ? Cela resterait à voir. Chose certaine, il est établi que des membres des forces spéciales de l'armée géorgienne, également associées aux forces de l'OTAN, auraient pour leur part contribué à la formation et l'entraînement de membres du Bataillon Azoz (voir le même lien précédemment cité).

(5) : Le fait que des centaines de soldats, membres de l'armée canadienne, soient depuis déjà plusieurs années, déployés en Ukraine, pour encadrer et former des membres des forces armées ukrainiennes et leur montrer comment s'en prendre plus « efficacement » aux populations du Donbass, est une véritable honte. D'autant plus que leur nombre sera sous peu encore plus augmenté, d'après ce que le gouvernement Trudeau aurait annoncé encore tout dernièrement. Ils devraient tous être rapatriés, sans condition aucune. Incidemment, toujours selon le gouvernement canadien lui-même, le gros du contingent là-bas, viendrait de la base de Valcartier, non loin de la ville de Québec.

Tag(s) : #Ukraine - Russie
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