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Flash Ball Gun Banque d'image et photos - Alamy

C'est quand même Macron, et pas Marine Le Pen, qui a fait tirer au flash  ball contre les Gilets jaunes

Tirs de flashball, grenades : combien y a-t-il eu de blessés graves parmi  les gilets jaunes? – Libération

Brassens chantait Corne d'auroch, mort d'avoir refusé de se soigner "parce que c'était à un allemand (…) qu'on devait le médicament". Belle illustration de ce qui peut arriver quand on laisse l'émotion l'emporter sur la raison.

Jeannot lapin (qui a lu Sun Zu), est confronté à deux boas qui veulent l'avaler. Pour savoir lequel aura le droit de le manger, il les pousse à se battre entre eux, et met la bataille à profit pour s'éclipser. Dans les années 70, une expression était à la mode chez les militants : "il faut faire marcher* sa tête". Le moment n'est-il pas venu de cogiter, de voir où notre raison, si elle n'est pas noyée sous nos sentiments, peut nous mener ?

Pour nous, la finalité de la bataille qui s'annonce sera entre "la peste et le choléra", et de savoir si nous aurons à agir pour perdre un peu moins, ou pour gagner un peu plus de décence à nos conditions d'existence.

"Le choléra", on a les preuves que c'est un nazi ; “la peste”, on subodore qu'elle est pareille. Mais qui sont leurs soutiens ? Si l'un à la finance et le patronat, l'autre a les Gilets Jaunes. Aucun de ceux qui a fréquenté les Gilets Jaunes ne peut mettre un signe d'égalité avec le capital. Apparemment, il est acceptable de faire élire un nazi, avec la finance et le patronat, afin de barrer la route à une qui pourrait être fasciste avec les Gilets Jaunes. Quel choix de classe !

À moins de s'engager dans la voie sans perspective du tout ou rien, le souci ne doit-il pas être, à toutes les étapes de la lutte, d'affaiblir l'adversaire et d'améliorer les positions de lutte du peuple ? Plus que jamais, prenant en compte les effets de la désindustrialisation de la France et l'affaiblissement de la classe ouvrière, alors que la jonction avec les Gilets Jaunes a déjà été empêchée une fois par Macron, ses médias, et quelques soutiens dans les organisations syndicales, il faut éviter que "le solo de la classe ouvrière se transforme en chant funèbre**".

Sortir de l'élection présidentielle en ayant, d'une part, chassé "le choléra", et d'autre part, amélioré les contacts avec les Gilets Jaunes, ne serait-il pas beaucoup mieux que ce qui se profile aujourd'hui ? Nous savons que rien de positif pour notre peuple ne pourra se faire tant que nous ne sortirons pas du carcan européen. Les Gilets Jaunes sont partisans d'un référendum d'initiative populaire (RIC) pour sortir de l'UE.

On me dira que l'UE risque fort d'imploser en conséquence de la guerre du dollar contre l'euro, qui se cache derrière la guerre d'Ukraine. Sans doute, mais une fois de plus, le peuple sera spectateur.

C'est pour mettre le peuple en situation d'acteur que, poussé par la raison, j'utiliserai, sans états d'âme, mais sans gaieté de cœur, le bulletin de vote de “la peste” pour battre "le choléra".

Je comprends que leur conscience empêche d'autres de faire comme moi. Leur conscience s'honorera-t-elle d'avoir permis, aux côtés de Nicolas Sarkozy, Lionel Jospin, Bernard Cazeneuve, Julien Bayou, Xavier Bertrand, Michel Barnier, Damien Abad, Rachida Dati, Jean-François Copé, Guillaune Larrivé notamment, l'élection d'un vrai nazi ? Il faut reconnaître que c'est d'une autre classe que ces braillards éborgnés et mutilés de Gilets Jaunes, avec leur irrévérencieux slogan : "Hé, Manu, quand on te dit qu'on veut pouvoir manger jusqu'à la fin du mois, qu'est-ce que c'est que tu ne comprends pas ?"

Utiliser un bulletin de vote avec lequel on n'a pas d'affinité n'était pensable que quand c'était nous qui invitions à la démarche ; en toute conscience, la réciproque n'est pas envisageable.

Enfin et surtout : ne pas oublier que ce sont les élections législatives*** qui suivront qui décidera de la majorité de l'Assemblée nationale, donc, de la composition du gouvernement !

Jean-François Autier

* Certains, facétieux, disaient “faire Marchais”, nom du secrétaire général du PCF à l'époque. ** Craintes de Marx et Engels à la veille de la révolution de 1848. *** Il est permis de se demander si la déclaration de certains candidats, au soir du 1er tour, ne visait pas le score des législatives…

Tag(s) : #Peste et Choléra
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