L'Ukraine alimente la préoccupation cynique des États-Unis pour les droits de l'homme en Inde

Inde, Chine et Russie...Ensemble, leur poids vis-à-vis des Etats-Unis

Par Caitlin Johnstone

Les États-Unis sont soudainement très préoccupés par les violations des droits de l'homme en Inde, le secrétaire d'État Antony Blinken  déclarant à la presse  lundi que "nous surveillons certains développements récents préoccupants en Inde, y compris une augmentation des violations des droits de l'homme par certains gouvernements, la police et agents pénitentiaires. »

S'il est vrai que le gouvernement indien de  droite  est  coupable  de  violations des droits de l'homme  et  ce depuis  des  années , il est également vrai que le département d'État américain ne se soucie pas réellement des violations des droits de l'homme.

Une  note de service divulguée du Département d'État  datant des premiers jours de l'administration Trump montrait que le directeur de l'empire néoconservateur Brian Hook enseignait à un secrétaire d'État non initié, Rex Tillerson, que pour le gouvernement américain, les « droits de l'homme » ne sont qu'une arme à utiliser pour maintenir d'autres nations dans doubler

Dans un aperçu remarquable de la nature cynique de la gestion narrative impériale, Hook a déclaré à Tillerson que la politique américaine consiste à ignorer les violations des droits de l'homme commises par des nations alignées sur les intérêts américains tout en les exploitant et en les militarisant contre des nations qui ne le sont pas.

"Dans le cas d'alliés américains tels que l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Philippines, l'administration est pleinement justifiée de mettre l'accent sur les bonnes relations pour diverses raisons importantes, y compris la lutte contre le terrorisme, et d'affronter honnêtement les compromis difficiles en ce qui concerne aux droits de l'homme », a expliqué Hook dans la note de service.

"Une ligne directrice utile pour une politique étrangère réaliste et réussie est que les alliés doivent être traités différemment - et mieux - que les adversaires", a écrit Hook.

« Nous ne cherchons pas à soutenir les adversaires de l'Amérique à l'étranger ; nous cherchons à les mettre sous pression, à les concurrencer et à les déjouer. Pour cette raison, nous devrions considérer les droits de l'homme comme une question importante en ce qui concerne les relations des États-Unis avec la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l'Iran. Et ce n'est pas seulement par souci moral des pratiques à l'intérieur de ces pays. C'est aussi parce que faire pression sur ces régimes en matière de droits de l'homme est un moyen d'imposer des coûts, d'appliquer une contre-pression et de reprendre stratégiquement l'initiative d'eux.

Non, le Département d'État américain ne se soucie pas des violations des droits de l'homme. Les remarques de Blinken ne sont que les dernières d'une série de coups de feu à travers l'arc que l'empire américain a tirés sur New Delhi pour l'avertir de ne pas s'aligner sur Moscou.

Dans un article de la semaine dernière intitulé " L'Inde devra faire face à des coûts importants si elle s'aligne sur la Russie, selon les États-Unis ", Bloomberg a rapporté ce qui suit :

"Le principal conseiller économique du président Joe Biden a déclaré que l'administration avait mis en garde l'Inde contre l'alignement sur la Russie et que les responsables américains avaient été" déçus "par certaines réactions de New Delhi à l'invasion de l'Ukraine.

 "Il y a certainement des domaines dans lesquels nous avons été déçus par les décisions de la Chine et de l'Inde, dans le contexte de l'invasion", a déclaré le directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche, Brian Deese, aux journalistes lors d'un petit-déjeuner organisé mercredi par The Christian Science Monitor. .

Les États-Unis ont dit à l'Inde que les conséquences d'un "alignement stratégique plus explicite" avec Moscou seraient "significatives et à long terme", a-t-il déclaré.

Ce nouveau ton est un changement significatif par rapport aux  relations joviales  entre le Premier ministre indien Narendra Modi et l'administration Trump, ou même entre  Modi et l'administration Biden pas  plus tard que l'année dernière

Lundi, Biden a clairement indiqué lors d'un appel avec Modi qu'il serait contraire aux intérêts de l'Inde d'augmenter ses importations de pétrole en provenance de Russie. Reuters rapporte  que Biden "a dit que la position de Modi India dans le monde ne serait pas améliorée en s'appuyant sur les sources d'énergie russes", selon des responsables américains.

"Le président a dit très clairement qu'il n'était pas dans leur intérêt d'augmenter cela", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, interrogée sur les importations indiennes de pétrole russe.

Nous pouvons nous attendre à voir de plus en plus de fausses inquiétudes concernant les violations des droits de l'homme par les Indiens de la part du gouvernement américain si ces messages de moins en moins subtils sont désobéis, avec des actes destructeurs de sabotage économique qui suivront bientôt.

L'empire américain a raison de s'inquiéter d'un potentiel futur pivot indien hors de la sphère d'influence de Washington. Alors qu'il a réussi jusqu'à présent à  militariser New Delhi  dans ses  grandes manœuvres sur l'échiquier contre la Chine , les deux nations les plus peuplées du monde s'unissant à la superpuissance nucléaire russe dans le  bloc émergent de nations  qui rejettent l'absorption dans la structure de pouvoir centralisée des États-Unis serait désastreuse. pour l'empire.

Mais le fait que les États-Unis considèrent les alignements des nations étrangères comme ses affaires révèle sa véritable dynamique sur la scène mondiale et se moque du discours que cet empire a accordé à l'importance du respect de la souveraineté nationale dans sa gestion narrative de l'Ukraine. Les États-Unis sont le  régime le plus tyrannique sur terre , utilisant toute la quantité de violence, de coercition et d'intimidation nécessaire dans ses efforts pour  mettre la planète entière  sous son contrôle durable.

Cet empire croit vraiment qu'il a le droit de gouverner le monde et qu'aucune nation n'a le droit de le refuser. La réémergence d'un véritable monde multipolaire s'écrase tête baissée dans une doctrine impériale qui exige d'assurer la domination unipolaire à tout prix, et ça devient très moche très vite.

Caitlin Johnstone est une journaliste voyou, poète et préparatrice d'utopies qui publie régulièrement  sur Medium . Son travail est  entièrement pris en charge par les lecteurs , donc si vous avez apprécié cette pièce, pensez à la partager autour de vous, à l'aimer sur  Facebook , à suivre ses bouffonneries sur  Twitter , à consulter son podcast sur  Youtube ,  soundcloud ,  Apple podcasts  ou  Spotify , à la suivre sur  Steemit , jetant de l'argent dans son pot de pourboires sur Patreon ou  Paypal , achetant certains de ses  produits sucrés , achetant ses livres Notes From The Edge Of The Narrative Matrix ,  Rogue Nation: Psychonautical Adventures With Caitlin Johnstone and Woke: A Field Guide for Utopia Preppers .

Cet article est de CaitlinJohnstone.com et republié avec permission.

La véritable inquiétude pour l'administration Biden est un pivot indien potentiel loin de Washington vers Moscou.