La question qui fâche : faut-il voter Marine Le Pen le 24 avril pour battre Macron ?
Il est en effet à peu près certain qu’il n’y a pas d’autre moyen électoral d’empêcher le président sortant d’effectuer un second mandat.
La nocivité de ce président pour les classes populaires sur tous les plans, sa dangerosité pour le pays et pour la paix, et le risque évident de lui donner un chèque en blanc pour cinq ans ne font pas de doute.
Macron s’estimerait une fois élu mandaté pour la retraite à 65 ans et le reste de son agenda antisocial.
Mais aussi, élire Macron, c’est élire le cabinet Mac Kinsey, et entériner la privatisation du pouvoir politique, et son aliénation à des puissances étrangères. Un saut dans l’inconnu au moins aussi inquiétant que l’élection une fois de plus en Europe de nostalgiques du fascisme.
Le simple fait de le congédier serait une forme de victoire et un avertissement à l’intention de l’oligarchie financière qui l’a mis en place.
Mais le risque d’envoyer à l'Élysée la représentante du RN n’est-il pas plus grand ?
Son programme comporte, noyé dans la masse de propositions souvent populaires et qui n’ont guère de chance d’être réellement appliquées, tout comme celles des autres candidats d’ailleurs à cause du carcan européen, des éléments inacceptables, notamment en ce qui concerne la discrimination des étrangers dans l’accès aux soins médicaux et des provocations manipulatrices contre les musulmans (quoique moins outrée que celles de Zemmour).
Son élection, loin de donner à la gauche la leçon de réalisme dont elle a bien besoin risquerait d’hystériser encore plus le débat politique et de la livrer encore davantage aux dérives gauchistes et aux polémiques stériles, comme ce qui s’est produit aux États-Unis sous la présidence de Trump.
Par contre on aurait pu croire que ses positions en politique internationale étaient moins mauvaises que celles de son adversaire. A condition qu’elle reste une fois élue sur de telles positions. Et de récents revirement en la matière incitent à en douter fortement. Marine Le Pen et le RN ont déjà baissé pavillon sur l'euro, l'UE et sont en bonne voie de faire de même en ce qui concerne l'OTAN.
L’expérience Trump a montré que l'extrême droite dans les conditions actuelles ne gouverne pas vraiment quand elle est élue, mais qu'elle aggrave les tensions internes et elle représente une des voies qui peuvent conduire à la guerre civile.
Mais cela signifie aussi que l’État bourgeois se met à dysfonctionner et qu’une partie de l’agenda antisocial et impérialiste peut être reporté ou annulé. Trump après tout est un des seuls présidents américains à n'avoir pas engagé de guerre.
L’extrême droite est arrivée au pouvoir dans divers pays et non des moindres, et si ce n’est pas la fin du monde, ce n’est donc pas sans graves inconvénients.
Il faudrait aussi que Marine Le Pen obtienne une majorité législative pour gouverner ce qui est loin d’être acquis (le même problème se poserait au cas d’une élection de Mélenchon).
Finalement le seul effet concret de l'élection de Marine le Pen à la présidence pourrait bien être la non-élection de Macron.
De toute manière un nombre croissant de Français, particulièrement dans les classes populaires vont prendre le risque allègrement.
Gilles Questiaux
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