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Les flics seraient fascistes. Et pourquoi donc?
par Gilles Questiaux
Sur la « fascisation » de la police (et de l’armée).
On estime le vote d’extrême droite parmi les forces de l’ordre à environ 70 %. Ce qui donne un peu de consistance à l’un des arguments des castors pour faire barrage à MLP : avec elle présidente, on pouvait s’attendre à un déchaînement répressif !
On se souvient encore du « je vous couvre » de Pandreau, en 1986 qui culmina avec le meurtre de Malik Oussékine le 5 décembre.
Cela dit si on se posait la question du pourquoi, une fois de plus ?
J’entends ici les antifas du « tout le monde déteste la police » se mettre à ricaner : les flics sont des fascistes doublés de crétins, c’est Brassens qui l’a dit.
Si on ne s’arrête pas uniquement au cas des les brebis galeuses qui existent dans toutes les professions, les flics sont en réalité comme la plupart des non-bourgeois exaspérés par une certain nombre de contradictions insolubles dans l’état social présent auxquelles ils sont confrontés en première ligne.
Pour faire court, ils doivent défendre par le monopole de la violence légale les injustices sociales, les inégalités croissantes, et la propriété d’une bourgeoisie qui se prétend quant à elle ouverte, bienveillante, amicale, compatissante, tolérante avec les minorités et qui du coup refuse d’assumer l’exercice de l’autorité.
Alors que les flics doivent non seulement maintenir une apparence d’ordre dans les territoires abandonnés par l’État mais ils doivent aussi réprimer les manifestations populaires suscitées par la dégradation générale de la situation sociale.
Le discours dominant des institutions est antiraciste, tolérant, féministe, etc. Elles préconisent des actions coercitives pour le mettre en œuvre. Et à chaque fois, qu’il s’agisse de lutter contre le violences faites aux femmes, le harcèlement, les paroles racistes, les discriminations cachées, il faut passer par la case police. Donc pour mettre en pratique les bonnes intentions affichées par l’État du capital, il faut des flics, et ils en faut de plus en plus, avec un niveau de formation croissant.
On les accuse de racisme. Mais on ne voit pas...
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Jean LEVY
Je partage l'analyse de Gilles, mais il faut se poser la question : pourquoi ce sentiment d'hostilité à la police est partagé bien au-delà de "gauchistes" ou d'anars regroupés à l'avant des "manif's"?
De mon expérience toute récente, lors du 1er mai dernier, attendant le défilé syndical avec un ami, j'ai été le témoin de l'attitude provocatrice des "forces de l'ordre" alors que le calme régnait Bd Voltaire, à 500 mètres de la Nation.
D'abord, une police massivement présente, arnachée comme à la guerre, flash ball en bandoulière, puis disparaissant d'un seul coup, pour réapparaître toujours en nombre, et défilant en martelant en choeur leur bouclier...face à une foule attendant calmement les manifestants. Et tout d'un coup, se déployant et matraquant les passants, une femme victime d'un coup à la tête, allongée sur le trottoir, puis s'éclipsant à nouveau...
Impossible de comprendre ces actions offensives contre une foule paisible...
Certes, la police agit sur ordre, et sous le commandement d'un préfet, Lallemand, qui, lors d'une manif' des gilets jaunes en 2018 place d'Italie, déclarait à une dame qui l'interpellait:
"Nous ne sommes pas du même camp"..."
C'était avouer que ce haut fonctionnaire de la République était-là, non pour garantir la paix civile à tous les citoyens, mais pour défendre un clan, celui de Macron et de ses amis financiers...
Cela dit, il vaut mieux contester ceux qui donnent les ordres que ceux qui les appliquent...
Jean LEVY