Le recours au 49-3 par Macron pour imposer à l'Assemblée une loi dont les députés - et les Français - ne veulent pas a provoqué sans attendre, une mobilisation populaire accrue des salariés, et bien au-delà.
Le fait d'imposer par voie d'autorité, sans vote, une mesure rejetée par la Nation fait de celui qui a recours à de telles pratiques un usurpateur des formes parlementaires, prévues par la Constitution.
Il a suffi de quelque heures pour que, dans la France entière, la colère monte des profondeurs et conduise la population à montrer, par milliers dans nombre de nos cités, leur profonde hostilité au coup de force parlementaire.
Et pourtant, on croyait dans les salons de Matignon et de l'Élysée que la fameuse réforme des retraites allait, par des chemins détournés, passer, et que l'unité syndicale allait se disloquer au nom de la chose réglée.
Le réveil est brutal dans les milieux de la bourgeoisie dorée : tous les syndicats plus unis que jamais proposent aux salariés de poursuivre et d'accentuer la lutte menée depuis le 31 janvier.
Une neuvième journée est proclamée pour le jeudi 23 mars, et d'ici-là de multiplier les grèves et les rassemblements et toutes manifestations de masse dans nos cités.
Triste réveil pour tous ceux qui escomptaient l'essoufflement du mouvement, et l'explosion de l'unité entre les syndicats.
L'action de masse doit encore s'élargir pour en finir avec la prétention de Macron de supprimer deux ans de leur vie au repos aux Français qui travaillent.
Et cela, pour obéir aux oukases de l'oligarchie basée à Bruxelles. Celle-ci exige en effet l'application de cette réforme en France, directive acceptée bien sûr par notre monde de l'argent, et Macron, leur homme à tout faire.
C'est ainsi que la BCE nous fait la leçon :
Faut-il s'inquiéter du niveau de la dette publique française ?
Maintenant, il faut viser le désendettement dans la durée. Les taux d'intérêt ne seront pas toujours aussi bas qu'aujourd'hui, et la France doit être prête à faire face à une autre crise à l'avenir. Maîtriser la dette est en outre essentiel pour la solidarité entre générations , mais aussi pour la crédibilité de la France sur la scène européenne... Une meilleure maîtrise et efficacité de nos dépenses publiques. Ce sont les plus élevées non seulement d'Europe, mais de tous les pays développés.
Ainsi, pour faire face à notre déficit budgétaire, la BCE exige la rigueur, pas des marchés financiers, bien sûr. Mais, pour "maîtriser la dette" des coupes dans nos chapitres sociaux pour faire des économies...
Car le combat de classe traverse les frontières.
Comme quoi, la bataille sociale n'est pas séparable du combat national pour la souveraineté et l'indépendance de la France.
JEAN LÉVY
Article publié
samedi 18 mars 2023
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