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Ce jour anniversaire de la capitulation allemande, Emmanuel Macron s'est éloigné de Paris.

C'est à Lyon, capitale de la Résistance, précisément à la prison de Montluc, qu'il se rend, lieu de mémoire par excellence, où furent torturés, déportés, assassinés nombre de résistants et de juifs, y compris des enfants.

Macron y célèbre le courage, le martyr de ces centaines et de centaines de prisonniers. Jean  Moulin, l'ancien président du CNR, et Marc Bloch, l'historien sont souvent cités par le président.

Qui, sur ce point l'en blâmerait ?

Mais dénoncer la barbarie nazie ne suffit pas à comprendre l'histoire de ce sombre passé.

Marc Bloch à soulevé le problème dans son livre "Une étrange défaite". Celle de la France, en l'été 1940, une classe aux affaires, qui, pour celles-ci, abandonne la patrie, juste avant-guerre.

Et c'est Jean Moulin, qui dans ses mémoires, rappelle, lui étant préfet d'Eure-et Loir en juin 40, l'abandon de la population de Chartres  par les "élites", et la fuite de toutes les autorités publiques devant l'ennemi.

Macron ne fait aucune allusion à cette situation, qui explique comment,  sans même s'en apercevoir, les citoyens n'ont pas défendu la République, violée à Vichy, le 10 juillet 40, par la masse des politiciens en votant les pleins pouvoirs à Pétain.

Macron, bien sûr, n'évoque pas  ce moment de l'histoire. 

Ni la responsabilité du nouveau régime qui s'installe en zone sud, que les Allemands n'occupent pas, pour le moment. Pouvoir qui fait du procès du Front Populaire et des grandes grèves de juin 36, la grande affaire du nouveau régime. Macron n'en dit mot. Ni de sa police de la gestapo, complice. 

Ni de ce fait : en 1942, sous l'autorité de l'Amiral Darlan, la banque Worms est portée aux affaires. Ni de ce gouvernement qui voulait faire entrer la France dans la guerre contre la Russie soviétique aux côtés des Allemands.

Sans cette collaboration, jamais la Résistance n'aurait subi tant de pertes. Et la population d'origine juive n'aurait été livrée si massivement au massacre allemand.

Pourquoi Macron n'en dit mot, ce jour à Montluc, dans son hommage aux juifs et aux  résistants ? 

Parce que, lui aussi, boosté par le monde des affaires, conduit le pays au désastre, en perdant toujours plus de souveraineté. Chacun mesure le degré de dépendance auquel la France est ainsi poussée dans les griffes de l'oncle Sam, dans une Europe intégrée au libre marché.

Mais de tout ça, le président n'a point parlé.

JEAN LEVY

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