"Le Monde"
Alors que le concert de casseroles accueille président et ministres en bordée, que les prix n'en finissent pas de monter, que la misère s'étend comme la marée, il est d'autres périls qui menacent notre nation, la guerre, puisqu'il faut l'appeler par son nom.
Les médias désignent clairement l'ennemi. Derrière le masque de Poutine, c'est la Russie qui est visée. Pourtant, soyons rassurés, nous dit-on, la France reste à l'écart du conflit, nous nous contentons d'alimenter le brasier.
Au bénéfice des sociétés d'armement, dont les profits bondissent. "C'est bon pour l'économie", répète le ministre. Pour les dividendes, certes, mais pas pour les fins de mois. Les quittances impayées, le retrait d'un repas, le compte sou à sou dès la première quinzaine sont, de plus en plus, le quotidien de millions de salariés, des retraités et que dire des privés d'emplois.
Les milliards, qui pourraient changer notre quotidien, par centaines, vont à la guerre, celle qu'on fait présentement par procuration. Mais ce conflit de rentier pour notre industrie peut faire de la France un pays en guerre de haute intensité, alors qu'aucun ennemi ne menace nos frontières.
Alarme sans fondement ?
Comment y croire, quand on est confronté à l'information ?
Celle du "Monde", par exemple.
Un jour de mai, le 4 pour être précis, sur une page entière, le quotidien titre :
"La France s'exerce à la guerre de haute intensité", explicité en précisant :
"Des manoeuvres militaires hors norme en cours dans le Grand-Est simulent un scénario rappelant l'Ukraine"
Et d'expliquer le sens de la manoeuvre ::
"Lancée en février par l'armée française, l'exercice Orion est entré à la mi-avril dans sa phase terrestre la plus intense. Durant trois semaines, quelque 12.000 hommes, dont 9.000 combattants, appuyés par 2600 véhicules parmi lesquels 400 blindés se sont affrontés dans les plaines du grand Est de Besançon à Amiens, sur une zone de 400 kms sur 250 kms.
Cet exercice, le premier de cette ampleur, depuis trente ans, précise l'article, qui ajoute :
"le scénario rappelle la guerre en Ukraine"...
Et d'en préciser les objectifs : "les forces françaises appelés au secours par un Etat nommé "Arnland", envahi par son voisin Mercure", dans le cadre européen et de l' Otan, font face à un ennemi pour le détruire.
Et, soyez en sûr, l'ennemi n'est pas le même qu'en mai 40. C'est aux côtés des Panzer allemands que, cette fois, notre armée devait combattre en collaborant avec la Bundeswehr
Cette fois, si la guerre éclate, c'est la Russie, notre adversaire.
L'article vaut pour sa franchise, jusqu'ici dissimulée.
Macron et son pouvoir de l'argent a choisi son camp.
La guerre est là, au bout du champ.
Ne serait-il pas temps de réagir, sans prendre son temps ?
JEAN LÉVY
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Article publié
mardi 9 mai 2023
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