Colbert et les manufactures
Une autre voie est possible :
L'économie dirigée, centralisée, relevant de l'autorité de l'Etat.
LES CRISES
Entretien avec Brett Christophers
Interview par Cal Turner et Sara Van Horn
Complexes d’appartements, canalisations d’eau, écoles et routes à péage ; combustibles fossiles et infrastructures d’énergie propre. A travers le monde entier, ces ressources sont en train de passer dans les mains d’entités presque invisibles : les gestionnaires d’actifs, tels que BlackRock, Vanguard et State Street.
Au cours des dernières décennies, ces administrateurs de comptes de retraite, souvent oubliés, ont cessé d’investir dans des actifs financiers tels que les actions et les obligations pour devenir propriétaires de certaines des infrastructures les plus fondamentales de notre vie quotidienne.
COMMENTAIRE DE JEAN LEVY
Quand, sur notre blog, nous dénonçons le "finance mondialisée", qui gouverne notre pays, la formule peut paraître abstraite pour nos lecteurs.
Le site LES CRISES nous permet de comprendre de quoi , concrètement,, il s'agit. Ce sont des pans entiers de notre économie qui passent sous la coupe d'intérêts étrangers grâce aux opérations opérées sur les marchés financiers.
Notre tissus industriel nous échappe ainsi, et avec lui, la maîtrise de notre politique industrielle et les choix nationaux de notre économie.
Macron, maitre en sorcellerie des mots qu'il envoie au pays, se félicite des investissements étranger en France. Si ceux-ci permettent dans les prochaines années tel ou tel bassin d'emploi revigoré, pour autant, la production de ces usines mirifiques devient propriété étrangère, source de profits qui alimente l'économie d'un autre pays, vers qui s'écoulent les profits.
Nul besoin d'être marxiste pour comprendre que le véritable maître de la production, c'est le patron qui est maître du produit et non l'Etat où il est conçu.
Colbert, le ministre de Louis IV, inquiet de la balance commerciale négative de la France, avait compris que cette situation était le résultat d'achats massif de miroirs italiens, de draps et de cotonnade hollandaise et anglaise d'Etat, par les seigneurs et la riche bourgeoisie , et que la solution exigeait de produire ces produits de qualité en France.
C'est dans cet esprit que le ministre créa des Manufactures royales d'Etat, aux Gobelins et à Aubusson pour les miroirs et les draperies, et qu'il exigea de tous les maîtres de fabrique privés de tissus de coton et de laine , des règles de qualité, bien énumérées, très strictes à respecter sur tout le territoire, sous peine de sanctions dissuasives.
Colbert établissait ainsi les premières règles de l'économie dirigée, centralisée, relevant de l'autorité de l'Etat. Cette stratégie industrielle, on la nomme le "Colbertisme". De Gaulle avec son plan, s'en inspira .
Etaient-ils "marxistes" pour ça ?
Mais aujourd'hui - et depuis très longtemps - le capital "n'a plus de patrie". Il se vend au plus offrant sur les marchés ouverts et sans frontières, où circulent librement l'argent, les marchandises et la main d'oeuvre, qu'on négocie au gré à gré selon les indices boursiers .
Ne parlez pas d'économie planifiée à Macron, il vous traiterai de Poutine, d'agent des Russes et des Chinois, lui qui reçois à Versailles les plus grands prédateurs étrangers pour leur céder par pan entier notre économie, et qu'il s'en vante par dessus le marché, avec toute la Macronie, sans pour autant crée de tempête dans "l'opposition" acquise, elle aussi, aux lois du marché..
JEAN LEVY
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