L'étonnante histoire de cette chanson anti-élites en tête des ventes aux Etats-Unis
Un message politique
Sortie le 11 août sur YouTube, aussitôt en tête d'un classement country de la plateforme iTunes d'Apple Music, Rich Men North of Richmond a été écoutée en streaming quelque 17,5 millions de fois et téléchargée à 147.000 unités en une semaine, selon Billboard.
La vidéo sur YouTube qui met en scène Anthony - gaillard roux à la barbe fournie - vêtu d'un T-shirt vert, une guitare acoustique en bandoulière jouant et chantant au micro - a été vue 30 millions de fois.
Accompagnées d'une musique bluegrass, branche de la country, les paroles dénoncent la dureté de la vie de la classe ouvrière et des plus démunis face aux privilèges des riches et des élites de la première puissance mondiale.
"Rich Men North of Richmond" fait la part belle au fait que le pays est clivé politiquement entre le Sud et le centre ruraux et conservateurs, et les villes des côtes est et ouest progressistes.
Les commentateurs en ont fait leurs choux gras depuis quelques jours, selon le New York Times, et l'élue républicaine de Géorgie au Congrès, Marjorie Taylor Greene, soutien de Donald Trump, avait salué sur X (anciennement Twitter) "l'hymne des Américains oubliés depuis longtemps par notre gouvernement"
Le morceau plaît fort aussi à gauche : le sénateur démocrate du Connecticut, Chris Murphy, a estimé sur X que "les progressistes devaient aussi écouter" cette chanson contre les salaires de merde et le pouvoir des élites".
Commentaire de Jean Lévy
Les Etats-Unis se réveillent-ils enfin ?
Si on se fie à ce qu'en disent les médias français, phagocytés par les grands quotidiens US, tel The New York Times ou The Wall Street Journal, la politique américaine se résume aux "ennuis judiciaires" de Donald Trump. Et les médias américains démocrates - et les nôtres de tous bords - se pourlèchent d'avance les babines à l'idée que d'éventuelles condamnations de l'ancien président feront obstacle à sa victoire dans les primaires républicaines qui commencent en janvier prochain.
Des crises politique, économiques et sociales qui fracturent aujourd'hui les USA - avec un climat de guerre civile, selon des spécialistes de l'Etat américain, pourraient nourrir les chroniques des deux côtés de l'Atlantique.
Non, tout va bien, sauf pour Trump, aux Etats-Unis !
Mais cette petite musique est couverte ces temps-ci par la guitare de Oliver Anthony , un ouvrier agricole de Virginie. Le gaillard ose s'attaquer par sa chanson contre les salaires de merde et le pouvoir des élites".
De quoi affoler Wall Street...ou la Une du "Monde";
Pour nous l'audience immense de cette chanson d'un inconnu montre qu'il existe encore de l'autre côté de l'Atlantique une opinion populaire, loin des clichés ici répandus d'un peuple à la dérive aux mains des puissance d'argent.
Souhaitons qu'Oliver Anthony nous sorte une nouvelle chanson, qui stigmatise la guerre que les Etats-Unis font à la Russie par Ukraine interposée, et qui peut devenir planétaire pour les Américains aussi.
JEAN LEVY