LE BLOG DE DIABLO
COMMUN COMMUNE
COLOMBIE : Libérez Francisco Toloza et tous les prisonniers politiques colombiens,
Solidarité avec la « Marcha patriotica » victime de la répression !
La Colombie est une sorte de miroir du pire du capitalisme mondialisé. Quiconque s'oppose à la privatisation du pays bradé aux intérêts américains ou européens, à la marchandisation de l'éducation et de la santé, se voit réduit au silence : par les balles ou dans les prisons.
La Colombie compte au minimum 9 500 prisonniers politiques. Pas un mot dans les médias français qui ont l'indignation sélective. Le dernier en date : Francisco Javier Toloza, 35 ans, professeur d'université, membre de la direction de la « Marcha patriotica ».
Francisco Tolosa n'a commis aucun délit si ce n'est celui d'exprimer son opinion, aucun crime si ce n'est celui de résister pacifiquement.Francisco est connu pour son engagement dans les luttes étudiantes, paysannes, contre l'ordre capitaliste, néo-libéral et fascisant, imposé en Colombie.
La « Marcha Patriotica », un mouvement de lutte pacifique criminalisé : 25 militants assassinés en 2013 !
Qu'est-ce que la « Marcha patriotica » ? Un mouvement qui a choisi la voie pacifique pour résister et proposer une alternative, vers une « seconde indépendance », vis-à-vis de l'impérialisme nord-américain, ouvrant la voie à une société alternative, comme dans d'autres pays d'Amérique latine.
Son objectif concret, réaliser un programme de transformation sociale démocratique : la paix, donc la fin du conflit armé, mais avec l'instauration d'une vraie démocratie, reposant sur la justice sociale, en premier lieu une grande réforme agraire, la re-nationalisation des grands secteurs.
Ce « mouvement » porté notamment par le Parti communiste, soutenu par plusieurs centaines d'associations, en particulier rurales et paysannes, se veut une alternative au capitalisme sauvage colombien, par une autre voie que celle des guérillas.
Pourtant, le pouvoir politique colombien choisit la répression violente. Ce 4 janvier, Francisco Toloza a été arrêté mais on ne doit pas oublier que Hubert Ballesteros et Wilmar Madronero, deux cadres syndicaux nationaux de l'agro-alimentaire ont aussi été raflés ces derniers jours.
La prison pour intimider, mais le pouvoir colombien n'hésite pas à déléguer les sales besognes aux groupes para-militaires à la solde des latifundiaires, les gros propriétaires terriens. En 2013, 25 dirigeants de la « Marcha patriotica » ont été assassinés en Colombie.
Une politique d'extermination sociale : deux syndicalistes sur trois assassinés dans le monde sont colombiens
L'extermination de l'opposition sociale continue, prenant prétexte de la lutte contre la guérilla : en 2013, ce sont plus de 100 syndicalistes qui ont été assassinés en Colombie (64 % des syndicalistes tués dans le monde!), 2 800 dans la dernière décennie.
Rappelons que la dernière tentative pour sortir de la guerre civile fut l'intégration des ex-guérilleros des FARC dans l'Union patriotique (UP), en 1986. Celle-ci avait été noyée dans le sang par l'Etat colombien et les para-militaires conduisant à l'assassinat de 6 000 dirigeants politiques communistes, ancien guérilleros ou non, mais aussi syndicaux, associatifs.
Pourtant, malgré cette histoire inscrite dans le sang, les Etats-unis continuent de faire de l'Etat colombien, sous la direction de Santos, la tête de pont sur le continent contre les processus révolutionnaires progressistes.
Les traités de libre-échange avec les USA et l'Union Européenne : quand « la seule liberté de commerce se substitue à toutes les autres libertés ! »
Avec le Traité de Libre-échange USA-Colombie adopté en 2012, c'est l'agriculture colombienne qui serait détruite, la population réduite à la dépendance, le chômage, la misère. Le cas du Mexique avec l'ALENA est typique. En vingt ans, le pays compte 41 millions de pauvres … en plus !
La position européenne est encore plus hypocrite. L'UE a aussi proposé un traité de libre-échange avec la Colombie, qui vient d'entrer en vigueur, avec les mêmes conséquences sur l'industrie et l'agriculture colombiennes.
L'Union européenne prompte à dénoncer les violations des droits de l'Homme dans les pays qui résistent à la puissance « compétitive » de ses produits, se couche généralement là où le commerce florissant étouffe les cris des prisonniers politiques et des paysans dépouillés de leur terre.
Plus que jamais, comme le disait Marx, le capital « substitue aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté de commerce ».
Contre le néo-colonialisme américain, face à l'hypocrisie européenne, nous communistes français affirmons notresolidarité avec Francisco Toloza, Hubert Ballesteros et Wilmar Madronero et les 9 500 autres prisonniers politiques : nous nous battrons en France pour faire connaître la résistance et la lutte des camarades de la Marcha patriotica !
source: Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/