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Le pouvoir sarkozien veut imposer la ratification du traité de Lisbonne, dès le mois de février, par voie parlementaire. A cettte fin, il a établi un calendrier très serré, de manière à réduire le temps permettant à l'opinion de réagir. 
Dès sa campagne électorale, le candidat Sarkozy a exclu de recourir à un référendum. Et, depuis son élection, il n'a pas dévié d'un pouce. Justifiant sa position, il a prétendu qu'il ne s'agissait que d'un texte réglementaire, d'un mini-traité, sans lien avec le projet de constitution rejeté par les peuples français et néerlandais. 
Dans un premier temps, les médias aux ordres ont rabâché l'argument : un simple texte technique ne requérait pas la nécessité d'en appeler au peuple souverain. Et d'insister sur le caractère "simplifié" du document...

Puis, les uns après les autres, des 'européens convaincus' et le premier d'entre eux, Valéry Giscard d'Estaing, celui qui se targuait d'être "le père" de la défunte constitution, ont répété, haut et fort, que le traité en question était la copie conforme du texte rejeté le 29 mai 2005. Des juristes précisent à la radio que le contenu du traité nouveau reprend "à 98%" les dispositions de celui-ci. D'autres ironisent : "Un traité simplifié ? Il comprend plus de 260 pages, plus les annexes ! Et peu de spécialistes sont capables de saisir le sens de très nombreux articles !" . 
Ainsi, soumis à la critique publique, les appréciations  premières assurant l'innocuité du texte ne sont plus de saison. Nicolas Sarkozy n'en a cure. Il reprend l'argument d'autorité : lui, le Président de la République a décidé qu'il n'y aurait pas de référendum, donc, "il n'y aura pas de référendum !".
Et d'ajouter, cynique, "Si le peuple était  invité à trancher, le traité serait rejeté". 
Dans ces conditions, la décision du Président correspond à "un coup d'Etat' institutionnel.
Chaque Français doit le savoir. 
Mais, il y a loin de la coupe aux lèvres. 
La voie choisie par Sarkozy ne sera pas, pour lui, "un long fleuve tranquille".  Il a beau parader, toujours très content de lui, dans les fastes du monastère hiéronymite de Belém, pour signer le traité de Lisbonne, il lui faudra franchir des étapes qui peuvent être fatales à son projet. 
D'abord, le vote des parlementaires sur les changements qu'impliquent l'application de ce traité vis-à-vis de la Constitution française. Les 3/5èmes des voix sont nécessaires à leur adoption. La majorité de droite qui soutient Nicolas Sarkozy n'atteint pas ce pourcentage. Et, parmi elle, des élus refusent de s'aligner. Reste l'opposition qui se réclame de "la gauche", du PS essentiellement (le PCF s'étant prononcé pour un référendum). Quelle sera la position des députés et des sénateurs socialistes ? Nombreux sont ceux qui partagent les vues européennes du gouvernement, voire qui en rajoutent sur la question. Jacques Lang est de ceux-là. Ce matin, sur France-Inter, il s'est répandu en compliments sur la stratégie du pouvoir, en la matière. 
Mais, la direction du PS, François Hollande en tête, est plus prudente. A la veille des élections cantonales et municipales, il voudrait  éviter la division de son parti, mais aussi et surtout,  le verdict des électeurs. Il envisage d'appeler les groupes parlementaires socialistes au "refus de vote". Ce qui, si ce mot d'ordre était observé, priverait le Président de la République, de la majorité requise pour adopter les modifications à la Constitution.
Dans ce cas, le recours au référendum deviendrait  obligatoire.

Pour atteindre cet objectif, il faut, sans tarder,  peser sur son député* pour lui mettre le marché en main :
 
 .- ou il vote selon les directives de Sarkozy, et dans ce cas, il se privera, aux prochaines élections, du vote des citoyens
. - ou il entend la protestation populaire et il pourra, alors,  envisager une autre issue au scrutin.

*
VOUS POUVEZ UTILISER LA "LETTRE A MON DEPUTE", déjà éditée dans mon blog.

 

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