Louis Aragon est mort le 24 décembre 1982, il y a juste vingt-cinq ans...
Les médias n'ont guère commémoré cet anniversaire !
MARCHE FRANCAISE
Quand il arriva la saison
Des trahisons et des prisons
Quand les fontaines se troublèrent
Les larmes seules furent claires
On entendait des cris déments
Des boniments des reniements
Des hommes verts et de vautours
Vinrent obscurcir le jour
Ils nous dirent Vous aurez faim
Dans la main nous prirent le pain
Ils nous dirent Jetez vos livres
Un chien n'a que son maître à suivre
Ils nous dirent Vous aurez froid
Et mirent le pays en croix
Ils nous dirent Les yeux à terre
Il faut obéir et se taire
Ils nous dirent Tous à genoux
Les plus forts s'en iront chez nous
Ils ont jeté les uns aux bagnes
Pris les autres en Allemagne
Mais ils comptaient sans Pierre et Jean
La colère et les jeunes gens
Mais ils comptaient sans ceux qui prirent
Le parti de vivre ou mourir
Comme le vent dans les cheveux
Comme la flamme dans le feu
Croisés non pour une aventure
Une lointaine sépulture
Mais pour le pays envahi
Contre l'envahisseur haï
Chassons chassons nos nouveaux maîtres
Les pillards ls tueurs les traîtres
Le bon grain du mauvais se trie
Il faut mériter sa patrie
Chaque jardin chaque ruelle
Arrachés à des mains cruelles
Chaque silo chaque verger
Repris aux mains des étrangers
Chaque colline et chaque combe
Chaque demeure et chaque tombe
Chaque mare et ses alevins
Chaque noisette d'un ravin
Chaque mont chaque promontoire
Les prés sanglants de notre hitoire
Et le ciel immense et clément
Sans nuage et sans allemand
Il faut libérer ceux qu'on aime
Soi-même soi-même soi-même
EXTRAIT de la DIANE FRANCAISE, poèmes écrits sous l'Occupation.
Les médias n'ont guère commémoré cet anniversaire !
MARCHE FRANCAISE
Quand il arriva la saison
Des trahisons et des prisons
Quand les fontaines se troublèrent
Les larmes seules furent claires
On entendait des cris déments
Des boniments des reniements
Des hommes verts et de vautours
Vinrent obscurcir le jour
Ils nous dirent Vous aurez faim
Dans la main nous prirent le pain
Ils nous dirent Jetez vos livres
Un chien n'a que son maître à suivre
Ils nous dirent Vous aurez froid
Et mirent le pays en croix
Ils nous dirent Les yeux à terre
Il faut obéir et se taire
Ils nous dirent Tous à genoux
Les plus forts s'en iront chez nous
Ils ont jeté les uns aux bagnes
Pris les autres en Allemagne
Mais ils comptaient sans Pierre et Jean
La colère et les jeunes gens
Mais ils comptaient sans ceux qui prirent
Le parti de vivre ou mourir
Comme le vent dans les cheveux
Comme la flamme dans le feu
Croisés non pour une aventure
Une lointaine sépulture
Mais pour le pays envahi
Contre l'envahisseur haï
Chassons chassons nos nouveaux maîtres
Les pillards ls tueurs les traîtres
Le bon grain du mauvais se trie
Il faut mériter sa patrie
Chaque jardin chaque ruelle
Arrachés à des mains cruelles
Chaque silo chaque verger
Repris aux mains des étrangers
Chaque colline et chaque combe
Chaque demeure et chaque tombe
Chaque mare et ses alevins
Chaque noisette d'un ravin
Chaque mont chaque promontoire
Les prés sanglants de notre hitoire
Et le ciel immense et clément
Sans nuage et sans allemand
Il faut libérer ceux qu'on aime
Soi-même soi-même soi-même
EXTRAIT de la DIANE FRANCAISE, poèmes écrits sous l'Occupation.