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Le Monde Diplomatiqe, daté de janvier 2008, publie un article, particulièrement intéressant,  intitulé :

"PARTAGE DES RICHESSES, LA QUESTION TABOUE", 
avec pour surtitre :
"Débat français à propos du pouvoir d'achat".

L'auteur, François Ruffin, prend en référence des études effectuées par des organismes officiels et des sources économiques, proches du patronat. C'est ainsi qu'un rapport de la BRI, la Banque des Réglements Internationaux, qui siège à Bâle, note :
 
"La part des profits est inhabituellement élevée (et la part des salaires inhabituellement basse). En fait, l'amplitude de cette évolution et l'éventail des pays concernés n'ont pas de précédent dans les quarante-cinq dernières années".

Alain Greenspan, ancien directeur de la Fed, la  Réserve fédérale américaine, redoute le pire. Il livre au Financial Times, du 17 septembre 2007, ses réflêxions inquiètes :

"J'ai attendu, et j'attends encore, quelque normalisation dans le partage du profit et des salaires car la part des salaires dans la valeur ajoutée est historiquement basse, à l'inverse d'une productivité qui ne cesse de s'améliorer". Or "ce découplage entre faibles progressions salariales et profits historiques fait craindre (...) une montée du ressentiment aux Etats-Unis comme ailleurs, contre le capitalisme et le marché".

François Ruffin explicite cette opinion par des chiffres établis par le FMI :

"Dans les pays membres du G7, la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) a baissé de 5,8% entre 1983 et 2006. D'après la Commission européenne, au sein de l'Europe cette fois, cette part a baissé de 8,6%. et en France, de 9,3%".

Face à cette constatation, le journaliste du Monde Diplo note avec bon sens :

"Par le gigantisme des sommes en jeu, des dizaines de milliards d'euros, ces 9,3% devraient s'installer au coeur du débat. Toutes la contestation des 'nécessaires réformes en cours' ('régimes spéciaux', retraites,Sécurité sociale, mais aussi pouvoir d'achat) pourrait s'appuyer sur ce chiffre. Or, c'est à l'inverse qu'on assiste : il est comme effacé de la sphère publique, éclipsé dans les médias, à peine mentionné par les responsables politiques".

François Ruffin reprend le chiffrage et le constat de  Jacky Fayolle, ancien directeur de l'IRES (Institut de Recherches Economiques et Sociales) :

"
Donc, il y a en gros 120 à 170 milliards d'euros qui ont ripé du travail vers le capital !"
PLUS D'UNE DIZAINE DE FOIS LE DEFICIT DE LA SECURITE SOCIALE (12 milliards), ET UNE VINGTAINE DE FOIS CELUI DES RETRAITES !"

Le journaliste explique clairement et précisément les divers mécanismes et les différentes politiques qui ont conduit à cet état de chose. Puis, il s'étonne de l'attitude  "des médias entre mutisme et mensonges" :

"Le mutisme qui entoure ce détournement de richesse constitue un exploit permanent. Des heures de radio, des pages dans la presse : les journalistes ont glosé sur les miettes des 'régimes spéciaux', sur ces "bénéficiaires de lois obsolètes", sur ce "privilège intolérable", sur cette "inégalité inacceptable", sur "la nécessité économique et démographique", de cette "mesure d'équité".
 
Une note en bas de page indique les références de ces citations prises dans la presse, à la radio et à la télé, et recensées par Le Plan B, dans son numéro de décembre.

En outre, François Ruffin interroge :

"Mais un autre 'silence' assourdit. Quand M.M. François Hollande, Bernard Thibault ou Vincent Peillon se sont-ils saisis de cet argument ?" 

Et de citer les propos de Michel Sapin, ancien ministre socialiste, qui préconise des allègements de charges pour les entreprises, ou de Manuel Valls, le député-maire du PS, également, d'Evry :

"Il faut travailler sur un allongement progressif de la durée de la cotisation. Ca vaut évidemment pour les régimes spéciaux ; cela vaudra demain pour le régime général", 

ou encore ceux de Ségolène Royal qui, en Une de l'hebdomadaire Challenges, déclare, s'adressant aux patrons :

"Faites des profits, augmentez vos revenus !"

Et Ruffin de commenter :

"
Désormais 'le courage' consiste, dans ce camp aussi, non plus à soutenir une lutte qui inverserait le rapport de forces,mais à se plier par avance aux exigences du capital et du pouvoir, sans jamais batailler".

Lisez  l'intégralité de cet article du Monde diplomatique, armé de chiffres et d'arguments, Il doit servir à tous ceux qui agissent contre la politique du pouvoir sarkozien, et dans les entreprises, contre la dictature du capital.

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