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Dès avant l'élection présidentielle de 2007, l'idée de regrouper l'ensemble des forces politiques se situant à la "gauche de la gauche" s'est manifestée sous la forme d'une recherche d'un "candidat unique"  représentant l'électorat à la gauche du Parti socialiste. La tentative a échoué. La concurrence entre les divers courants pour le leadership de cette mouvance, entre les dirigeants du PCF, de la LCR, confrontés à des  personnalités sans troupes, est apparue comme la raison de l'échec. Certes, cette cacaphonie, la division des appareils et des militants sur la tactique à suivre, ont joué un rôle. 
Mais est-ce l'élément essentiel qui a conduit  le processus à ne déboucher sur rien ?
La volonté d'union, un moment désemparée, s'est à nouveau confortée au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy, et a pris de l'ampleur au fur et à mesure de la mise en oeuvre de sa politique. 
Chaque parti, chaque organisation, tente de fédérer, dans une formation politique élargie, l'opposition radicale au pouvoir. Les membres du PCFse divisent sur les orientations à prendre, les alliances à nouer, le nom même du futur regroupement. Faut-il l'appeler toujours 'communiste' ? La LCR vise à créer un nouveau parti, sur une base idéologique élargie, qui ne se réfèrerait plus au 'trotskysme'. Le Parti des Travailleurs veut, lui-aussi, être à la base d'une nouvelle formation qui s'appelerait le
'Parti ouvrier indépendant'. 
De leurs côtés, les groupes issus du PCF, se donnent pour perspective d'être à l'origine d'un nouveau Parti, 'vraiment communiste' . Mais l'analyse contrastée de l'histoire, et des déviations dénoncées, de l'expérience issue de la Révolution d'Octobre, rend la démarche difficile. Elle laisse orphelins des dizaines et des dizaines de milliers de militants communistes, restés au PCF ou qui l'ont quitté, et qui ressentent la nécessité d'un grand parti de masse, animé d'un idéal révolutionnaire, pour changer de société.
Toutes ces démarches unitaires devaient avoir pour but de réaliser cet objectif.
Est-ce réellement le cas ?
Les manoeuvres internes qui divisent la direction du PCF et ses militants, cherchent à maintenir un appareil sans perspectives politiques claires, sans orientation idéologique précise, qui, pour les uns ne peut survivre que dans une alliance stratégique avec le Parti socialiste, seul moyen pensent-ils, d'assurer la continuité du Parti à travers ses élus, de la municipalité au Parlement. D'autres rêvent d'un mouvement élargi à d'autres forces se réclamant de "l'antilibéralisme", sans réel contenu de classe. Certains, encore, espèrent une résurrection du PCF par ses propres moyens, sans se donner l'orientation et le contenu nécessaires.
La LCR ne jure que par l''anticapitalisme", et se refuse à cautionner par des alliances, le Parti socialiste considéré comme une force pactisant avec les idées libérales.
Mais, ni le PCF, ni la LCR ne posent les questions fondamentales sur la construction européenne, sur son objectif, sur ses finalités. Certes, ces deux organisations militent, au nom de la Démocratie, pour l'organisation d'un référendum concernant le traité de Lisbonne, et dénoncent "l'Europe du Capital'. Elles évoquent, toutes deux, l'alternative d'une "Europe sociale", faisant l'économie d'une analyse de classe sur la nature même de l'Union européenne. 
Les deux formations, PCF et LCR, accréditent ainsi l'idée qu'une "autre Europe est possible". 
En faisant de la Nation un concept second, voire dépassé, au nom d'un internationalisme formel, ils coopèrent à obscurcir les esprits,à les détourner de la lutte active contre l'édificaton d'un Etat supranational européen, d'un nouvel Empire, objectif qui correspond aux intérêts du capital financier.
Or, la lutte sociale, en France comme dans les autres pays d'Europe, est inséparable de la lutte pour l'indépendance nationale, condition première du libre choix de chaque peuple, concernant son avenir.
En refusant cette double bataille, le PCF et la LCR n'offrent pas de perspectives claires dans le combat qu'ils entendent mener "contre le capitalisme". Ils désarment idéologiquement ceux qui se prononcent contre la politique de "contre révolution sociale" et ses effets néfastes, menée par le capital financier, sous la houlette de Nicolas Sarkozy.
Le regroupement de toutes les forces "anticapitalistes", pour qu'il devienne crédible,  suppose qu'il s'appuie sur une analyse de classe, tant au plan national qu'international. 
Cette analyse  est indispensable pour donner à la lutte une cohérence globale. 
C'est la condition première pour être, d'abord compris, ensuite suivi.

Tag(s) : #Politique
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