Non, ce n'est pas 'le nôtre' !
Pourtant, nombreux auraient pu être abusés par cette information, et reçue avec un étonnement moqueur :
"Quoi, "il" est si vite monté en grade : de "chanoine" à "général des Jésuites", en quelques semaines ! "
En fait, le vrai nouveau commandeur de la Compagnie de Jésus s'appelle Adolfo. Un prénom encombrant tout de même, pour Sarkozy, s'il l'avait porté !
Mais, à bien y regarder, notre Président n'aurait-il pas eu mille raisons pour diriger cet Ordre, crée par le célèbre Ignace de Loyala, en 1540 ?
Le Dictionnaire historique de la langue française rappelle, dans la définition qu'il donne du mot 'jésuite' :
"A partir du XVIIIème siècle, il a donné lieu à la valeur critique "d'hypocrite, retors".
Et d'ajouter :
"Les dérivés 'jésuitique', 'jésuitisme' ont perdu leur ancienne valeur neutre pour devenir péjoratifs sous la plume des écrivains du XVIIIème siècle (Saint-Simon, d'Argenson). La valeur "d'hypocrite", pour l'un, 'hypocrisie', pour l'autre. L'adjectif a produit 'jésuitiquement' (Montesquieu)."
Ces définitions font réflêchir.
Nicolas Sarkozy sait, mieux que quiconque, parler et agir d'une manière contradictoire, pour camoufler sa véritable pensée. Ainsi, ces derniers jours, s'adressant aux pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, inquiets pour leur avenir, du fait des 'quotas' imposés par Bruxelles, Sarkozy leur a répondu, tout de go, qu'il ferait tout pour en réduire l'effet, lorsque la France présiderait le Conseil européen, à partir de juillet. Belle promesse, en vérité,quand on sait que Nicolas Sarkozy défend avec ardeur le nouveau projet de constitution européenne. Or, justement, le texte prévoit la généralisation de la règle de la majorité, dans les prises de décisions de l'UE. Fini, le droit de veto de l'un de ses 27 Etats membres, disposition qui garantissait la possibilité de s'opposer avec succès à telle ou telle décision, jugée contraire à l'intérêt national !
Sarkozy le sait pertinemment : une majorité est favorable aux fameux 'quotas de pêche'. Donc, ses déclarations péremptoires aux pêcheurs ne sont qu'écume sur la mer, et un bel exemple d'hypocrisie, de "jésuitisme", en quelque sorte.
Autre exemple : le président l'a juré : il veut "moraliser" le 'capitalisme financier' ! Saine perspective, mais de qui dépend son pouvoir ? Quels sont ses amis les plus proches, ceux à qui il fait cadeaux sur cadeaux, ceux avec qui il festoie au Fouquet's ou qui lui "prête la Paloma" ou le dernier 'jet' ? Ce sont les plus beaux fleurons du "capital financier" : les Vincent Bolloré, les Arnaud Lagardère, les Martin Bouygues, les Bernard Arnaud (l'homme le plus riche de France). Là encore, le président de la République, par ses propos fallacieux , 'hypocrites', trompe les Français. Les paroles présidentielles pourraient être considérées de 'jésuitiques'.
Quand on vous disait qu'une nomination de Nicolas Sarkozy à la tête de la vénérable congrégation n'était pas tout à fait incongrue !