Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En Italie, le gouvernement Romano Prodi, n'a pas obtenu la majorité des 160 voix, requises au Sénat, deux élus communistes s'étant abstenus. Il a remis sa démission au président de la République. La crise semblait avoir pour origine le départ d'un ministre, accusé de corruption. Il appartenait à l'un des petits groupes issus de l'ancienne 'Démocratie chrétienne', qui avait  rallié la coalition. Celle-ci est dominée par le nouveau Parti démocrate (né de la fusion de l'ex-PCI avec la formation  chrétienne de Prodi, la 'Marguerite'). Cette alliance s'étend des communistes de 'Refondation', jusqu'aux centristes.

Depuis des mois, une partie de la majorité, les communistes en particulier, dénonce l'engagement militaire italien en Afghanistan, et la décision gouvernementale d'élargir le périmètre de la base US, située à Vicence pour lui permettre d'accueillir 5000 GI's, au lieu de 2000 aujourd'hui. Samedi dernier, de 80.000 à 100.000 personnes manifestaient leur désapprobation, à ses abords. 
En réclamant un vote de confiance, Romano Prodi réaffirmait sa volonté de répondre positivement aux demandes des USA,  afin ne pas fâcher  Washington...
D'où l'abstention des deux sénateurs communistes. 
Cette attutude, un pied dehors, un pied dedans, exprime la contradiction de ceux-ci, entre le partage du pouvoir par leurs formations, et la présence de leurs leaders au sein des manifestations hostiles à la politique proaméricaine. 

Par contre, l'orientation libérale du gouvernement en matière sociale et politique, en stricte application des directives de Bruxelles, ne semble pas inquiéter l'extrême-gauche italienne. 
Celle-ci succombe vite au chantage permanent auquel ont recours Prodi, d'Alema et Walter Veltroni, le président du Parti Démocrate, et maire de Rome : "si le gouvernement  'rentre à la maison', comme on dit là-bas, c'est la porte ouverte à un retour de Silvio Berlusconi !". 
Ainsi, la soit-disante gauche optempère et avalise la réforme des retraites, modèle européen, la baisse du pouvoir d'achat, la remise en cause d'acquis sociaux. 
En clair, le dilemme est simple : si ce n'est pas Romano, c'est Silvio qui se chargera de traduire en italien les édits de l'Union européenne. Et ça marche !
Il est toujours question d'alternance, jamais d'alternative en politique. 
C'est la même chanson de chaque côté des Alpes.

Une autre manière de faire le lit de Berlusconi...

Tag(s) : #Europe
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :