Wotan, c'est le nom allemand du Dieu de la guerre germanique. Selon la légende, il est rusé et n'a qu'un oeil. Il fait périr les guerriers pour les amener au Walhalla, sa demeure, et les préparer à d'autres combats. Seuls des mauvais esprits feraient le rapprochement avec l'Alliance atlantique. Wotan, OTAN, phonétiquement, çà se ressemble. Phonétiquement seulement ? Car qui nierait que l'OTAN est un pacte de guerre ? Le traité fut signé le 4 avril 1949 "pour faire face à la menace soviétique". Tel fût du moins la raison invoquée par les parties contractantes, les Etats-Unis, maître d'oeuvre de l'opération, et l'ensemble des pays occidentaux, plus la Turquie. L'Allemagne fédérale y fit son entrée en 1954, onze ans après Stalingrad, neuf années après la capitulation du Troisième Reich.
Mais, revenons à la "menace", qui, soit-disant, pointait à l'Est. Depuis 1945, les forces de l'Armée soviétique qui avait défait l'Allemagne et ses alliés (la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie), stationnaient dans ces pays. Profitant de leur présence, des régimes s'inspirant du socialisme succédaient aux dictatures fascistes et terroristes à Berlin-Est, Bucarest, Sofia, Budapest, et aussi à Varsovie ( à la suite dans ce pays, d'une guerre civile de deux années ). En Tchécoslovaquie, le Parti communiste obtenait plus de 40% des voix, lors des élections 'bourgeoises'. Ainsi, à l'Est, se développait une vaste zone hors du système capitaliste, soustraite, donc, à la loi du marché.
Les Etats occidentaux n'ont guère apprécié la présence armée de l'Union soviétique jusqu'en Thuringe, alors que leur stratégie, visait depuis 1918, à repousser les limites de l'URSS, le plus loin possible vers l'Est. D'où la création de l'OTAN. C'est seulement en 1955, le 14 mai, sous l'impulsion de Moscou, que fut signé le Pacte de Varsovie, six ans après l'Alliance atlantique.
Jusqu'à l'implosion de l'Union soviétique, en 1991, et le démantèlement de ses Républiques, les forces du Pacte de Varsovie ne sont jamais intervenues hors du champ d'application interne des Etats membres. Certes, en 1968, les chars soviétiques ont imposé à Prague le retour à l'ortodoxie politique. La raison invoquée à l'époque d'une possible intervention armée de la part de l'Otan, contestée alors par le PCF, ne semble plus aujourd'hui totalement imaginaire.
Les agressions militaires répétées de l'Alliance atlantique en Serbie, en 1999, ou en Afghanistan, en 2001, ne relèvent pas de l'application du traité. En effet, celui-ci prévoit uniquement "de porter secours en cas d'attaque" contre l'un des pays signataires. Or, à ce qu'on sait, ce sont les avions américains de l'OTAN qui ont bombardé Belgrade, et ce sont les troupes du Pacte atlantique qui stationnent à Kaboul. Et pas l'inverse !
Aujourd'hui, la fiction "atlantique" n'est plus de mise. Les Etats-Unis, sous couvert d'un "Global NATO" (l'Otan globalisé), ont ouvert leur alliance militaire jusqu'aux confins de l'Asie centrale.
Des pays baltes jusqu'à la mer Noire, juste à la frontière de la Russie, l'Otan déploie ses drapeaux et installe ses bases.
Moscou "menacerait-il l'Europe de l'Ouest" ?
Que dirait Jaap de Hoop Scheffer, le secrétaire général de l'Otan, si des troupes russes stationnaient à Cuba ou à Caracas ?
En fait, nous sommes en présence d'un encerclement de la Russie. Pourtant, elle n'est plus "communiste". L'argument d'antan est tombé. Peu importe, Poutine veut rendre à son pays l'indépendance économique en se réappropriant ses richesses naturelles. C'est un crime de lèse-OTAN.
Aujourd'hui, à Bucarest, Bush voulait inclure l'Ukraine et la Géorgie, préalablement "révolutionnées" par la CIA, au sein de l'Alliance.
Otan en emporte le vent atlantique.
Nombre de pays occidentaux, pourtant engagés sous le drapeau étoilé, ont dit NON à l'Oncle Sam. Et si, en représailles, l'Ours russe fermait les robinets de ses gazoducs à l'Allemagne et à la France ? Vaut mieux être prudent. Pour l'instant. Maigre consolation pour le Watan américain : la Croatie et l'Albanie vont faire leur entrée à l'Otan. Mais pas la Macédoine, la Grèce ne veut pas. Avec Tirana au sein de l'Alliance, c'est bon pour la maffia sans frontières.
Heureusement, le Président étatsunien récupère l'enfant prodigue qui avait fugué en 1966 : la France de Sarkozy réintègre les structures militaires de l'Otan. Exit de Gaulle. Astérix est mort.
Et, cerise sur le gâteau, Nicolas envoie 800 hommes supplémentaires en Afghanistan !
Les socialistes poussent des cris d'orfraie : "pas de militaires français en Afghanistan !"
Bravo, mais un peu tard, car QUI a envoyé, une première fois, des troupes là-bas, en 2001 ? Lionel Jospin, le Premier ministre de la 'Gauche' plurielle, refusant par la même occasion, tout débat sur la question à l'Assemblée.
Et qui s'est opposé à la décision ? Même pas les ministres communistes !
Qui,dans ces conditions, va porter dans notre pays, les couleurs de l'indépendance nationale ?
Réponse :
Les vrais communistes !