Sur de nombreux blogs, nous évoquons ce que nous appelons « la contre-révolution » menée, tambour battant, par le pouvoir sarkozien.
Ce terme globalise les « réformes » initiées par le président de la République, qui visent à casser, non seulement l’ensemble des acquis sociaux imposés par une lutte ouvrière centenaire, mais également les avancées démocratiques et laïques de la République. Il s’agit donc d’une offensive d’envergure, cohérente et systématique, pour modeler l’Etat selon les critères du libéralisme afin de le mettre au service exclusif des grandes sociétés et du capital financier.
Nous ne sommes donc pas en présence d’une traditionnelle politique « de droite », partagée par la sociale-démocratie sur le plan économique, quand celle-ci est aux affaires. Cette alternance répond, en effet, au choix commun des uns et des autres, en faveur de la loi du marché et de la libre concurrence, codifiés par l’Union européenne et imposés aux peuples des vingt-sept pays qui la composent.
Aussi, face à une stratégie d’ensemble, déployée au pas de charge par le pouvoir, il faut organiser également une riposte globale.
La CGT comme toutes les autres Confédérations syndicales, s’y refusent. La direction du Parti communiste français fait de même. Sur le plan syndical, comme sur le plan politique, la CGT et le PCF réagissent comme si nous étions encore en régime démocratique. Bernard Thibault « joue le jeu » de la concertation avec les pouvoirs publics. Ses réactions sont vives quand il se sent personnellement floué par Nicolas Sarkozy et ses ministres. Rien de tel lorsque le Code du travail et les droits sociaux sont bafoués, mis en pièces avec cynisme.
« Une journée d’action » par ci, une autre, un mois après par-là. Aucune campagne d’explication n’est menée pour dénoncer le caractère global de l’offensive du pouvoir, de sa nature « contre-révolutionnaire », de ses conséquences catastrophiques pour le monde du travail. Rien n’est dit sur le lien naturel qui existe entre la politique de réaction sociale et la construction de l’Europe. Au contraire, les dirigeants cégétistes se complaisent dans les salons dorés de la ‘Confédération Européenne des Syndicats’, qui est l’appendice social de la Commission de Bruxelles ;
De son côté, le PCF s’élève contre chacune des mesures prises sans, pour autant, dénoncer le plan du gouvernement « pour remodeler la société française ». Le cadre européen de cette « contre-révolution » ‘est rarement évoqué, et quand il l’est, c’est pour chanter les louanges d’une « Europe sociale » soluble dans l’Union européenne.
Le capital n’est plus en situation de céder, ne serait-ce que sur des revendications limitées.
Aux prises avec une concurrence sans merci sur le plan mondial, il n’a plus de marges de manœuvre. Il n’est plus en capacité de négocier. Au contraire, ce qui reste de droits sociaux, lui est insupportable : il l’apprécie comme un handicap inadmissible dans le climat de lutte acharnée pour le plus haut taux de profit. Engagé dans une course folle dans la rotation du capital, la moindre hausse de salaire réduit d’autant cette rotation.
Cette situation exclut l’idée de victoires partielles, concédées par le patronat et le pouvoir, dans le champ social ou politique.
Il faut rompre avec cette politique de « relations civilisées » avec le pouvoir.
Celui-ci est « l’ennemi » qu’il faut dénoncer, contre lequel il faut se battre.
Il faut travailler à une mobilisation populaire d’envergure.
La souffrance ouvrière est insupportable.
Elle doit conduire à la révolte.