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La direction du Parti communiste français vient de signer une « déclaration commune » avec le Parti socialiste, le MRC et les Radicaux de gauche, relative aux « priorités » que ces organisations, souhaiteraient promouvoir dans le cadre de la « présidence française » de l’Union européenne.

Le texte commence par cette affirmation, pour le moins hasardeuse :

« Le référendum irlandais, qui a vu la nette victoire du non, ne traduit pas un rejet de l’Europe, mais une exigence de réorientation des politiques en clarifiant les priorités de la construction européenne ».

Or, selon tous les sondages, le vote négatif a été massivement le fait des couches les plus pauvres de la société irlandaise, les ouvriers, les employés, les petits agriculteurs, les quartiers populaires et les jeunes. Il s’agit donc d’un vote de classe, identique à celui des peuples français et néerlandais, en 2005, qui exprime l’hostilité, non seulement aux politiques dont ils sont victimes, mais également aux institutions qui les mettent en oeuvre.

Comment comprendre l’attitude des dirigeants du PCF qui acceptent de rédiger un texte commun ave le parti de Pascal Lamy et de Dominique Strauss-Kahn, qui président respectivement l’OMC et le FMI, dont chacun connaît les orientations « progressistes et sociales » ?

 

En réalité, Marie-George Buffet, dont cinq années de gouvernement de « gauche plurielle » n’ont rien appris, ne rêve que de rééditer l’expérience. Elle sait pertinemment que le Parti socialiste milite activement pour l’Europe du Capital, que la politique suivie tant au sein des gouvernements, qu’au sein de l’Assemblée de Strasbourg, par les formations sociales-démocrates européennes, ne diffèrent en rien de celle des partis chrétiens-démocrates, avec lesquels elles collaborent en permanence.

Comment, dans ces conditions, oser prétendre pour le PCF, agir avec les dirigeants socialistes pour « réorienter » « la construction européenne » dans un sens social, à l’opposé des politiques que ces mêmes socialistes mettent en œuvre quand ils sont au pouvoir.

Aussi, demander à l’Union européenne, aux dirigeants des vingt-sept pays qui la composent, d’impulser une politique inverse de celle pour laquelle elle a été créée, c’est comme attendre de la  mafia sa reconversion en une organisation charitable…

Le PCF sait tout cela.

Et pourtant, malgré les militants qui se battent pour un changement de cap, la direction qui se prétend encore « communiste » ignore superbement cette volonté.

A six mois du congrès !

La « déclaration commune » avec le PS, prise dans ces conditions, augure mal du débat démocratique encore attendu par nombre de communistes, à l’intérieur du Parti.

Elle n’en rend que plus urgente l’action commune de tous ceux qui sont restés fidèles à la lutte de classes contre le Capital.

 

 

Tag(s) : #Europe
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