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Depuis le 8 août, la guerre oppose les forces géorgiennes à l’armée russe. Le président de la Géorgie, Mihkaïl Saakachvili, a tenté de reprendre le contrôle de l’Ossetie du Sud, région autonome qui réclame sa réunification avec le territoire voisin de l’Ossetie du Nord, faisant partie de la Russie. La riposte de Moscou a été rapide et massive : ses forces militaires ont répliqué sur le terrain pour repousser l’agresseur. Son aviation a bombardé divers sites situés en Géorgie. Dès à présent, le conflit a fait de nombreuses victimes des deux côtés.

 

Pourquoi ce conflit ?

Après une décennie au cours de laquelle, sous la présidence d’Eltsine, le pouvoir russe vendait à l’encan les richesses naturelles du pays, en particulier aux puissances occidentales, Vladimir Poutine a rétabli la souveraineté de la Russie. Il a affirmé l’autorité de l’Etat et son indépendance économique. Cette politique a heurté de plein fouet, les intérêts européens et américains. Aussi, les Etats-Unis ont mis en place une stratégie d’encerclement de la Russie. Ils ont, à cette fin, fomenté des « révolutions colorées » antirusses dans des pays limitrophes, tels la Géorgie et l’Ukraine. De plus, Washington a déployé des bases militaires à l’est de l’Europe (Pologne, Bulgarie, République tchèque) et sur le territoire de pays d’Asie centrale, et a enjoint des pays limitrophes d’adhérer à l’OTAN.

Ainsi, la stratégie de la guerre froide, « l’endiguement », d’abord, puis le « refoulement » de la puissance russe, ont été remis au goût du jour.

Les dirigeants américains, dans le même temps, ont élaboré un plan de mise à l’écart de Moscou, en ce qui concerne l’approvisionnement occidental en carburant à partir des sources énergétiques situées en Asie caucasienne (l’Azerbaïdjan) et d’oléoducs contournant la Russie, à travers la Géorgie. *

L’Union européenne, totalement dépendante du gaz russe, est contrainte de déployer une diplomatie plus adaptée à ses intérêts. Dans le conflit actuel, la France, l’Allemagne, en particulier, jouent « les bons offices ». Elles se contentent de prôner un cessez-le-feu entre les belligérants, sans désigner formellement l’agresseur. Par contre, la Pologne, les Etats baltes, alliés inconditionnels des USA,  exigent un soutien total à Tbilissi, et se répandent en propos belliqueux vis-à-vis de la Russie.

Ainsi, à partir d’intérêts divergents, l’Union européenne est divisée sur la tactique à suivre…

Décidément, le président du Conseil européen, Nicolas Sarkozy, doit faire face à une situation diplomatique de plus en plus chaotique, lui qui avait rêvé d’un mandat prestigieux, tout à sa gloire !

Nul doute, nos médias, si la situation se détériore davantage, vont retrouver, après un moment d’hésitation, leur violence antirusse. Moscou, Poutine, Medvedev seront désignés comme « l’ennemi », et la « pauvre Géorgie », victime de « l’ogre moscovite », agresseur d’un « pays souverain ».

Cet argument, « le respect des frontières internationalement reconnues », mis en avant par Bush, pour s’opposer à la partition de l’Ossetie du Sud, n’est pas sans rappeler, à l’inverse, la partition de la province serbe du Kosovo, concoctée par les Occidentaux au détriment de la souveraineté de la Serbie.

La Russie n’a pas la mémoire courte. Elle peut se servir de ce précédent pour justifier l’unification des deux Ossetie.

Que pourra répondre, en ce cas, l’Occident ?

 

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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