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Dimanche 10 août, Evo Morales a été brillamment confirmé comme président de la Bolivie.

Il avait mis son mandat en jeu en provoquant un « referendum révocatoire », face à l’obstruction systématique de la grande bourgeoisie blanche, relayée par les agissements scissionnistes de plusieurs gouverneurs de provinces à leur service, soutenus par l’ambassadeur des Etats-Unis.

Les médias français frémissaient d’aise à l’idée de l’échec de Morales, et de son départ ainsi assuré. C’est ainsi que Le Monde, à la veille de la consultation électorale écrivait :

« Le président bolivien est contesté par la droite, débordé par l’extrême-gauche et lâché par une partie de ses électeurs ».

Une telle constatation supposait un désaveu populaire du Président. Et de justifier par avance celui-ci en expliquant :

« Au lieu d’apaiser les esprits et de rassembler, le nouveau chef de l’Etat va favoriser les corporatismes et provoquer de nouvelles divisions. Loin de combler la fracture sociale, il va élargir la fracture régionale et la fracture ethnique. (…) Evo Morales s’oppose à l’autonomie des régions, qui suscite une forte mobilisation de l’opinion dans les départements de l’est et du sud de la Bolivie (…) Il annonce l’émancipation des communautés andines, dans des termes qui choquent la majorité des Boliviens, dont 65% se considèrent comme métis ».

Et le quotidien du soir, toujours ‘ bien informé’, de poursuivre :

« Siégeant à Sucre, durant un an et demi, l’Assemblée montre l’incompétence et l’arrogance des partisans d’Evo Morales, qui ne cessent de perdre des pans entiers de leur électorat ».

Résultat : élu en 2006, avec 53% des voix, le président a recueilli ce dimanche, plus de 67% des suffrages !

Le Monde, et avec lui l’ensemble des médias français, avaient pris leur désir pour la réalité. On comprend que ce matin, radios et télés aient accordé si peu de place à l’évènement.

Le score de Morales constitue un échec cinglant pour l’impérialisme. Ce résultat bénéfique pour la Bolivie, dépasse par son ampleur, ce cadre national. C’est une victoire de l’ensemble des peuples d’Amérique latine, et au-delà, de tous ceux qui, dans le monde, luttent contre l’impérialisme.

Certes, celui-ci ne va pas baisser les bras. Ses agents de la riche aristocratie bolivienne, les multinationales, les Etats-Unis vont encore tenter de développer des manœuvres, de fomenter des troubles. Ils n’acceptent jamais de céder leurs privilèges. Ils font fi de la démocratie quand celle-ci nuit à leurs intérêts.

Mais le camouflet qu’ils viennent de subir à La Paz s’ajoute aux échecs enregistrés en Amérique latine comme en Irak et en Afghanistan. L’impérialisme n’est plus en mesure de dicter sa loi sur tous les continents.

Les Boliviens viennent de le confirmer.

 

* Il est intéressant aujourd’hui, de relire « la lettre de Bolivie », écrite
par Michel Collon, et reproduite sur notre blog, la semaine passée. 
Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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