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Condoleezza Rice est aujourd’hui à Tbilissi. Elle veut, par sa présence, exprimer son soutien sans faille à Makheïl Saaakachveli et au gouvernement géorgien dans la crise qui l’oppose à la Russie. La secrétaire d’Etat US tient à réaffirmer la volonté américaine de défendre, non seulement la « souveraineté » de la Géorgie, mais également « l’intégrité » de ses frontières. Celles-ci incluent, dans l’esprit de Washington, l’Ossétie du Sud et l’Abhkazie.

Or, les populations de ces régions autonomes rejettent l’appartenance à la Géorgie. Les bombardements aveugles sur Tskhinvali, la ‘capitale de l’Ossétie, la destruction de la ville par les missiles géorgiens, n’ont fait qu’accentuer le désir des Ossètes de s’affranchir de la tutelle de Tbilissi. Recevant les présidents des deux territoires en litige, Dimitri Medvedev a été clair : la Russie appuiera le choix des populations concernées.

 

Cette position se heurte donc de plein fouet à celle des Américains.

Il ne s’agit donc pas de la présence de forces russes à Gori, en Géorgie, qui représente le fond du litige. Moscou confirme que ses blindés n’ont pas vocation pour y rester. Leur évacuation sera, semble-t-il, un fait accompli dans les heures ou les jours qui viennent. A moins, que des contingents US ne prennent position aux frontières de la Géorgie, dans ses ports et sur ses aérodromes. C’est une hypothèse à ne pas exclure du fait des accords de coopération militaire existants entre Washington et Tbilissi.

Si telle était « l’option » retenue par les Etats-Unis, une situation de confrontation directe entre eux et la Russie serait à craindre.

Quels sont les « arguments » avancés par les dirigeants américains pour jouer avec le feu ?

Le gouvernement des USA prétend défendre « l’intégrité » des frontières d’un « Etat, internationalement reconnu », en l’occurrence la Géorgie.

Ce souci de s’abriter derrière les conventions internationales est en contradiction totale avec la politique pratiquée, de tous temps, par Washington, soutenu par les puissances occidentales.

L’exemple d’abord de la République Fédérale de Yougoslavie, dépecée par morceaux depuis les années 9O par l’action conjointe de l’Allemagne, des Etats-Unis et de l’Union européenne, montre le peu de cas que faisaient ces Etats de « l’intégrité des frontières d’un Etat internationalement reconnu ».

Ce furent d’abord la Slovénie et la Croatie, poussées par les Occidentaux (par Bonn et le Vatican en premier), qui firent sécession. Puis la Bosnie où les populations, mélangées de Serbes, de Croates et de Musulmans, firent des choix contradictoires, entraînant contre la Serbie, une guerre à laquelle l’Otan apporta sa sanglante contribution. Ce fut ensuite au tour de la Serbie elle-même d’être dépecée : le Kosovo, province directement serbe, puis le Monténégro, s’érigèrent en Etats « indépendants » avec la bénédiction et l’aide concrète de l’Union européenne et des Etats-Unis. Il fallait, selon les « démocraties » occidentales, contre l’avis de Belgrade, soutenir l’aspiration des peuples kosovar et monténégrin à la liberté…sans souci, pour l’occasion, de défendre « l’intégrité des frontières serbes », pourtant « internationalement reconnues »

Il faut aussi rappeler que ces opérations de dépeçage d’un grand pays, la Yougoslavie, construit par les Alliés après la Grande guerre, se sont effectuées dans le même temps où ses auteurs juraient que l’avenir appartenait aux grands ensembles. On nous démontrait alors que « les petits Etats n’étaient plus viables » à l’époque de la mondialisation. Ce fut une des raisons avancées pour construire l’Union européenne. Et de prétendre qu’un Etat comme « la France seule n’était plus à même de construire son destin… ».

Ces exemples montrent le caractère fallacieux des arguments sur lesquels s’appuient les Etats-Unis pour réclamer « l’intégrité » de la Géorgie. Ils ne sont que prétextes pour s’immiscer dans les affaires caucasiennes, aux portes de la Russie.

L’ombre de Washington plane sur le coup de force tenté en Ossétie du Sud par Mikhël Saakachvili. La signature concomitante d’un accord entre les USA et la Pologne sur l’implantation d’une base radar US sur le territoire de cette dernière, confirme la volonté américaine de menacer de toutes parts la Fédération de Russie.

 

La France se fera-t-elle la complice de ce plan de guerre que constitue cet encerclement ?

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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