Telle semble être la devise officielle de Nicolas Sarkozy. Certes, il ne s’agit pas d’une nouveauté. « Ca n’empêche pas Nicolas » en a souvent fait état dans ses rubriques. L’actualité nous en rappelle la pérennité.
C’est ainsi que l’on apprend la sanction frappant le coordinateur de la Sécurité en Corse. Son « crime » : il n’a pas su empêcher une manifestation hostile à l’implantation dans l’Ile de Beauté d’une propriété appartenant à l’acteur Christian Clavier. De telles actions revendiquées par les « indépendantistes » sont fréquentes. Elles n’ont jamais conduit, jusqu’ici, à l’éviction des plus hauts responsables de la police. Pas plus que les nombreux dynamitages de bâtiments officiels (bureaux de la sécurité Sociale, de la Poste, voire de la gendarmerie).
Quelle est donc la raison de cette soudaine sévérité ?
Simplement, le propriétaire, cette fois en ligne de mire, est un « ami du Président ». Et cela, le susdit Président ne pardonne pas qu’on s’en prenne à l’un de ses « potes »…
Et à plus forte raison, à tous ses « potes » !
C’est ainsi que la « solidarité » évoquée par Nicolas, se traduisant par un impôt nouveau de 1,1% pour budgétiser le Revenu de Solidarité Active (RSA), ne frappera pas les plus riches, déjà protégés par le « bouclier fiscal »…Pourtant cette contribution nouvelle vise, dit-on, les « revenus du capital » ! La bande des « Quarante Valeurs », dite le CAC, ne versera aucun centime de « solidarité ». Ouf ! On a eu peur.
Merci, Nicolas, pour cette grâce providentielle et présidentielle.
Et c’est à ce moment que l’information tombe : les « Quarante Valeurs » se portent bien, et même très bien. Elles ont enregistré un profit cumulé de 50 milliards d’euros au cours des six premiers mois de 2008, soit une hausse de 4% par rapport à la même période de l’an passé. On cite, entre autres, le profit record réalisé par Total pour ce semestre seulement : 8 milliards d’euros !
Performance remarquable dans un temps où le PIB risque de stagner et l’inflation de ravager le pouvoir d’achat.
Ce n’est pas une coïncidence : le bonheur des uns fait le malheur des autres ! C’est la loi du capital.
Le Parti socialiste, s’il élève des objections à l’utilisation du « bouclier fiscal » qui exclut les plus riches du nouvel impôt, se félicite de l’instauration du RSA, que les médias qualifient de « mesure de gauche ». Mais les socialistes se gardent bien de remettre en cause, non seulement le principe et ses applications*, mais également son financement.
Telle est la logique commune des tenants de l’Europe du marché et de la libre concurrence.
*Le RSA ne s’appliquera pas aux jeunes de moins de 25 ans (pourtant premières victimes du chômage), et il implique pour pouvoir en bénéficier, d’accepter tout emploi sous-qualifié, proposé à un salaire très inférieur à celui du dernier poste occupé.