La crise économique et financière se poursuit.
La réunion du G7 tenue hier à Washington, celle des 27 de l’Union Européenne, prévue dimanche après la rencontre Sarkozy-Merkel, à Colombey, ce jour, apporteront-elles quelques remèdes qui redonneront « confiance » (selon le terme des financiers), aux bourses mondiales ?
Il est trop tôt pour le dire. Mais…
La chute des cours va bien s’arrêter un jour.
Les bourses vont se stabiliser lundi, les jours suivants, en fin de mois ?
Nul ne peut le prédire exactement. Mais un certain équilibre va s’établir dans la prochaine période. Qui croit vraiment que « la descente aux enfers » va se poursuivre inexorablement jusqu’à « l’extinction du capitalisme » ? Personne ne songe à une nouvelle « nuit du 4 août » où les patrons des banques et des industries, au bout du rouleau, remettraient solennellement les clés de leurs coffres et la gestion de leurs entreprises aux travailleurs.
Alors ? Que va-t-il de passer ?
La crise financière ne fait pas que des malheureux. Des sociétés ont vu leur valeur boursière s’effondrer. D’autres, avec le concours de l’argent public, s’en tirent beaucoup moins mal. Des « opportunités » s’offrent pour racheter à bas prix une part conséquente, voir décisive, du capital d’entreprises en grande difficulté. Beaucoup d’entre elles risquent rapidement de changer de mains. Une nouvelle étape de concentration à tout va de l’économie devient une perspective des plus souriantes pour les « gagnants » de ce futur « monopoly ».
Des « J’achète ! », « J’achète ! » frénétiques vont retentir dans les temples de l’Argent-Roi, et entraînant, dans leur sillage, une remontée des cours. Les Bourses vont rebondir.
Et les gouvernements d’applaudir. On entend d’ici le concert de congratulations des dirigeants politiques, qui ne manqueront pas de se louer les uns les autres pour leur attitude « responsable » et pour leurs « efforts communs» pour avoir « réussi à redresser l’économie ». Et les laquais des médias domestiqués de chanter les louanges de leurs souverains bien-aimés et de glorifier « L’Europe » et « son rôle protecteur ». Avec au passage, un couplet sur la nécessité de l’unifier « politiquement » au plus tôt : « Ah ! Si nous avions eu un seul ministre des Finances pour l’Union européenne ! », sous entendant par là, que la crise aurait été jugulée bien plus tôt
Le but du jeu aura abouti à un nouveau partage du gâteau capitaliste au profit de quelques uns. Il va redessiner le paysage bancaire et industriel.
Mais, au passage, la crise aura fait des millions et des millions de victimes : la masse des nouveaux chômeurs, du fait des « restructurations »des groupes industriels et bancaires, des coupes sombres opérées dans « le social » pour éponger les centaines de milliards dispensés par les Etats en faveur des grandes entreprises. Avec, pour corollaire, la chute accélérée du pouvoir d’achat.
Mais, nous dira-t-on, avec un cynisme méprisant :
« on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! », ceux-ci étant, par nature, les salariés, les retraités, les plus pauvres en général.
Jusqu’à quand ce scénario catastrophe sera-t-il le seul film, proposé en spectacle, dans le monde occidental ?
La réponse est entre les mains des peuples.