Dépêche d'agence
DIMANCHE 19 OCTOBRE 2008
"Le mouvement de grève des salariés des Galeries Lafayette Haussmann à Paris contre l'extension des horaires ouvrables pourrait se poursuivre la semaine prochaine, à l'appel de l'intersyndicale, après l'échec des négociations avec la direction, a indiqué la CGT samedi.
"La direction n'a rien lâché donc nous continuons", a indiqué à l'AFP Céline Carlen (CGT-Commerce), soulignant qu'une centaine de salariés se sont réunis samedi matin devant les portes du magasin pour distribuer aux passants des tracts contre la déréglementation de leurs horaires".
"Le week-end, les salariés ne sont pas les mêmes, ce sont souvent des gens qui ne travaillent que ce jour-là, des étudiants ou des démonstratrices, qui sont moins mobilisés et à midi, l'intersyndicale a décidé que le mouvement reprendrait en début de semaine prochaine", a-t-elle ajouté.
Entre 600 salariés selon la police et 1.000 selon la CGT avaient manifesté vendredi devant les Galeries à l'appel d'une intersyndicale pour dénoncer une extension des horaires "jusqu'à 22H30" et une "multiplication des ouvertures les dimanches".
Les salariés du Printemps Haussmann voisin, qui protestent comme eux contre une extension des horaires d'ouverture de leurs établissements, s'étaient joints au cortège.
Les syndicats des Galeries Lafayette ont été reçus vendredi après-midi par la direction alors qu'une assemblée générale avait déjà voté la reconduction de la grève "en cas d'échec", selon la CGT.
Interrogée samedi par l'AFP, la direction des Galeries Lafayette a estimé n'avoir rien de plus à proposer, soulignant que "tout est basé sur le volontariat"."
Cette grève, massivement suivie et soutenue par les employées du Printemps voisin, montre que les salariés refusent la "contre révolution sociale" que patronat et gouvernement voudraient imposer de force aux travailleurs. Pour arriver à leurs fins, le Capital et ses hommes-liges du pouvoir et des médias tentent d'imposer l'idée que "le travail du dimanche" répond au désir des salariés et de la population. Sur ce thème, reportages et sondages brodent, à longueur d'antenne et de colonnes, pour isoler les employés qui luttent afin de conserver une loi qui date de 100 ans, instituant le repos dominical obligatoire.
Certes, le chômage et les bas salaires conduisent nombre d'hommes et de femmes à accepter de travailler le dimanche pour "arrondir" les fins de mois, voire à gagner de quoi faire face au loyer et, ainsi, conserver un logement. Pour eux, il s'agit d'une servitude et on un choix de vie.
La grève exemplaire du personnel des Galeries La Fayette montre qu'une autre voie est possible : l'action collective de masse, pour contrer un patron comme François Pinault, PDG de la multinationale PPR, qui fait de lui une des plus grosses fortunes de France.