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Une fraction de l’appareil de direction du PCF, vient de publier un texte déclarant :

 

 « Oui, nous voulons rassembler tout à la fois celles et ceux qui s’engagent en mettant le communisme au cœur de leurs références, et bien d’autres qui sont prêts à partager les mêmes combats politiques en y venant par d’autres références ou d’autres chemins.

Nous devons produire un acte public qui donne ce signe :Un nom qui, du même coup, contribuera à nous libérer des fausses images de nous-mêmes qui nous renvoient à une conception du communisme qui n’est depuis très longtemps plus la nôtre. A nous libérer d’une image qui ne correspond pas à ce que nous sommes. A tourner symboliquement une page, pour ne plus apparaître comme un parti du passé mais tourné vers l’avenir, résolument (…). Tout en y gardant notre référence communiste, ne pouvons-nous pas chercher et trouver ensemble ce nom ?

La question mérite débat ».

 

Ce texte est signé par :

.

François Auguste, Nicole Borvo, Joël Canapa, Sophie Celton, Patrice Cohen-Séat, Jean-Marc Coppola, Marie-Claire Culié, Pierre Dharréville, MichelDuffour, Elisabeth Gauthier, Brigitte Gonthier-Maurin, Joëlle Greder, Fabienne Haloui, Alain Hayot, Gérard Mazet, Gérard Piel, Marjolaine Rauze, Gilles Ravache, Jean-Claude Sandrier, Richard Sheehan.

 

C’est dire, compte tenu de  la ‘qualité’ et de la responsabilité de ces dirigeants, l’importance des idées qu’ils expriment. Celles-ci  ne font que confirmer leur volonté de « faire peau neuve » et d’abandonner, de fait, jusqu’au nom de « Parti Communiste Français ».

Cela ne nous étonne pas. Cette prise de position, à un mois du congrès, exprime leur désir d’aller vite dans la « métamorphose » du PCF.

Elle suscite de vives critiques, y compris au sein même de sa direction, telle celle de Nicolas Marchand.

La manœuvre des signataires est claire : faire pression sur les militants, en dehors même de la « base commune » adoptée par la majorité des membres du Parti, qui devait pourtant être le seul document pris en compte pour la préparation du congrès.

Ce qui fait réfléchir, c’est la concordance entre cet appel à un parti « ouvert » et élargi à des non communistes et la décision de rupture avec le Parti socialiste, prise par Jean-Luc Mélenchon. Le sénateur de l’Essonne ne cache pas son intention de créer un « Die Linke » à la française. L’opération consisterait donc à regrouper les socialistes de gauche, des communistes et d’autres forces de progrès dans un nouveau parti, à l’instar du parti allemand, né de la fusion entre le PDS et la gauche social-démocrate.

Certes, Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez ont montré, en diverses occasions, leur attachement à une véritable politique progressiste, tant au moment du référendum de 2005 sur le projet de constitution européenne, que sur le rejet  des modifications initiées par Nicolas Sarkozy, quant à notre propre constitution. Le fait de rompre avec le PS entre dans la logique de la politique depuis longtemps défendue par ces deux leaders socialistes. Mais de choisir le moment où la motion, dont ils étaient signataires (et qui se définit comme « la gauche du PS »), remporte un succès inattendu (19%), au sein du Parti socialiste, pour rompre, tant avec Benoît Hamon, le leader de cette orientation, qu’avec le PS, peut étonner.

On peut également se poser la question du moment choisi par nombre de dirigeants du PCF pour faire connaître « urbi et orbi » leur appel à « d’autres qui sont prêts à partager les mêmes combats politiques en y venant par d’autres références ou d’autres chemins. »

Bien entendu, on ne peut être que d’accord avec Jean-Luc Mélenchon quand il écrit :

« Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l'ont emporté (« avec 80% des voix des adhérents », rappelle-t-il) alors qu'elles conduisent partout à l'échec. Elles avalisent l'Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l'abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme ».

Cependant, l’idée de transposer, en France, le Die Linke allemand, semble une perspective, qui ne correspond pas à la réalité politique de notre pays. De l’autre côté du Rhin, l’objectif était de fondre deux forces politiques, la gauche sociale démocrate et le PDS, géographiquement complémentaires, l’une basée à l’Ouest, l’autre dans l’ex-RDA. Sa réussite électorale ne traduit pas forcément une homogénéité idéologique, ouvrant des perspectives révolutionnaires. Leur stratégie d’union avec la sociale démocratie, de soutien à celle-ci, dans la gestion gouvernementale de länder, rappelle la vision du PCF d’union de la gauche avec le PS. Ce qui n’est guère réjouissant. 

Qu’une partie de militants du PS veuille reconstituer un parti socialiste de gauche, hors du credo du marché et de la libre concurrence, hostile à la construction d’une Europe fédérale, pourquoi pas.

Mais que cette seule perspective soit reprise par nombre de dirigeants du PCF, qu’ils prêtent la main à ce projet, dans le cadre d’un vague rassemblement, qui aboutirait à la dissolution du Parti communiste et à l’abandon d’un programme de classe, cette alternative ne peut être que dangereuse et néfaste pour l’avenir révolutionnaire en France.

Le Parti communiste français va-t-il faire naufrage en empruntant cette voie ?

La parole est aux militants qui font front dans la tempête, à l’intérieur du Parti comme dans les rangs des oppositions externes, ou qui sont isolés et désolés.

L’appel du 8 novembre du PRCF (que nous avons publié hier sur notre blog), répond à leur attente.

 

 

Tag(s) : #Politique
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