L'assassinat d'Arafat fut ordonné en 2003 par le cabinet israélien. Il fut approuvé par les États-Unis qui opposèrent leur veto à la résolution de sécurité des Nations Unies condamnant la décision de 2003 du cabinet israélien. Réagissant aux attaques palestiniennes en augmentation, en août 2003, Shaul Mofaz, le ministre de la Défense israélienne déclara "la guerre totale" aux militants qu'il jura de "détruire". « À la mi-septembre, le gouvernement israélien émit une loi pour se débarrasser d'Arafat. Le cabinet israélien pour les affaires de politique sécuritaire déclara qu’il s’agissait d’une « décision d'éliminer Arafat en tant qu’obstacle à la paix. » Avec le Hamas à la tête de l'Autorité palestinienne, se servant du prétexte que le Hamas est une organisation terroriste, Israël pourrait mener son projet de «cantonisation» énoncé dans le Plan Dagan. Le Fatah sous Mahmoud Abbas demeurerait officiellement responsable en Cisjordanie. Le gouvernement du Hamas, dûment élu, serait confiné dans la bande de Gaza. « L'opération terrestre a été précédée de quelques heures par des tirs d'artillerie lourde à la tombée de la nuit, faisant exploser les cibles et embrasant le ciel. Des fusils mitrailleurs ont crépité tandis que des balles traçantes brillaient et lançaient des éclairs à travers l'obscurité et que l’explosion de centaines d'obus émettait des trainées de feu.» (AP, 3 janvier 2009). Des sources israéliennes ont indiqué qu'ils s'engageaient dans une opération militaire de longue durée. «Ce ne sera pas facile et ce ne sera pas bref », a indiqué le ministre de la Défense, Ehoud Barak, lors d'une allocution télévisée. Israël ne cherche pas à forcer le Hamas «à coopérer». Nous avons affaire ici à une mise en application du «Plan Dagan» comme il a été formulé à l'origine en 2001 et qui appelait à : "Une invasion du territoire contrôlé par les Palestiniens par environ 30 000 soldats israéliens, avec la mission clairement définie de détruire l'infrastructure des dirigeants palestiniens, de récupérer l'arsenal actuellement en possession des différentes forces palestiniennes et d'expulser ou de tuer ses dirigeants militaires". (Ellis Shulman, op cit, surlignement ajouté). La question plus étendue est de savoir si Israël, en concertation avec Washington, a l'intention de déclencher une guerre plus vaste. Si les Israéliens ouvraient les frontières pour permettre un exode de la population, des expulsions de masse pourraient se produire ultérieurement lors de l'invasion terrestre, . Ariel Sharon désignait l'expulsion comme «une solution dans le style de 1948». Pour Sharon, « il est indispensable de trouver un autre État pour les Palestiniens. « La Palestine, c’est la Jordanie», était la phrase forgée par Sharon. » (Tanya Reinhart, déjà citée). Article original en anglais :The Invasion of Gaza: "Operation Cast Lead", Part of a Broader Israeli Military-Intelligence Agenda, publié le 4 janvier 2009. Traduit par Isabelle Rousselot, révisé par Fausto Giudice, Tlaxcala. Révisé par Mondialisation.ca. Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de "Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre" et de "la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial" (best-seller international publié en 11 langues). | |
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