Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog


(SUITE DE L'ARTICLE D'HIER)


La continuité de Sharon à Olmert

 


Olmert et Sharon 


Il est important de se concentrer sur un certain nombre d'événements clefs qui ont conduit aux massacres à Gaza lors de l' opération «plomb durci» :   


1.   L'assassinat de Yasser Arafat en novembre 2004


Cet assassinat était prévu depuis 1996 avec l'opération connue sous le nom de code « Champs d'épines ». Selon un document datant d'octobre 2000 « élaboré par les services de sécurité, à la demande d'Ehoud Barak, alors premier ministre, qui affirmait que «la personne d'Arafat constitue une grave menace pour la sécurité de l'État (d'Israël) et le préjudice que causera sa disparition est moindre que celui causé par son existence ». (Tanya ReinhartEvil Unleashed, Israel's move to destroy the Palestinian Authority is a calculated plan, long in the making, Global Research, décembre 2001. Des extraits de ce document ont été publiés par le quotidien Ma'ariv en date du  6 juillet 2001).

L'assassinat d'Arafat fut ordonné en 2003 par le cabinet israélien. Il fut approuvé par les États-Unis qui opposèrent leur veto à la résolution de sécurité des Nations Unies condamnant la décision de 2003 du cabinet israélien. Réagissant aux attaques palestiniennes en augmentation, en août 2003, Shaul Mofaz, le ministre de la Défense israélienne déclara "la guerre totale" aux militants qu'il jura de "détruire". 

« À la mi-septembre, le gouvernement israélien émit une loi pour se débarrasser d'Arafat. Le cabinet israélien pour les affaires de politique sécuritaire déclara qu’il s’agissait d’une « décision d'éliminer Arafat en tant qu’obstacle à la paix. »
Mofaz menaça : « Nous choisirons la meilleure façon et le meilleur moment pour tuer Arafat. » Le ministre palestinien, Saeb Erekat déclara sur CNN qu'il pensait qu'Arafat était la prochaine cible. CNN demanda au porte-parole de Sharon, Ra'anan Gissan si le vote signifiait l'expulsion d'Arafat. Gissan précisa « le vote ne signifie pas cela». Le Cabinet a décidé aujourd'hui de supprimer cet obstacle. Le moment, la méthode, la manière dont cela se déroulera seront décidés séparément et les services de sécurité surveilleront la situation et donneront leurs recommandations pour agir de façon appropriée. » (voir l'article de Trish Shuh, Road Map for a Decease Plan, Mehrnews.com du 9 novembre 2005.


Olmert et Abbas


L'assassinat d'Arafat faisait partie du Plan Dagan de 2001. Selon toute probabilité, il a été mené par les services secrets israéliens. Il était destiné à détruire l'Autorité palestinienne, à alimenter les divisions au sein du Fatah ainsi qu'entre le Fatah et le Hamas. Mahmoud Abbas est un quislingpalestinien. Il a été installé à la tête du Fatah, avec l'approbation d'Israël et des États-Unis, qui financent les forces paramilitaires et de sécurité de l'Autorité palestinienne. 


Abbas et Bush


2. Le retrait de toutes les colonies israéliennes de la bande de Gaza, sous les ordres du premier ministre Ariel Sharon en 2005. Plus de 7000 colons juifs furent délocalisés.


« Mon intention (Sharon) est de mener une évacuation – pardon, une relocalisation – des colonies, sources de problèmes et des lieux qui ne seront de toutes façons, pas retenus dans les accords définitifs, comme les colonies de Gaza... Je pars du principe que dans l'avenir, n'y aura plus de Juifs à Gaza, » a déclaré Sharon (CBC, March 2004)).

La question des colonies à Gaza a été présentée dans le cadre de la « feuille de route pour la paix » de Washington. Célébrée par les Palestiniens comme une «victoire», cette mesure n'était pas dirigée contre les colons juifs. Bien au contraire : cette mesure faisait partie d'une opération secrète globale, qui consistait à transformer Gaza en un camp de concentration. Tant que les colons juifs vivaient à l'intérieur de Gaza, l'objectif de maintenir un vaste territoire prison entièrement verrouillé ne pouvait pas être achevé. La mise en application de l'opération «Plomb durci» nécessitait qu'il n'y ait "plus de Juifs à Gaza ".


3. La construction de l'infâme mur de l'apartheid a été décidée dès le début du gouvernement Sharon (voir la carte ci-dessous) 

         


4.  La prochaine étape était la victoire électorale du Hamas en janvier 2006. Sans Arafat, les chefs des renseignements militaires israéliens savaient que le Fatah sous Mahmoud Abbas perdrait les élections. Tout ceci faisait partie du scénario qui avait été envisagé et élaboré de longue date.

Avec le Hamas à la tête de l'Autorité palestinienne, se servant du prétexte que le Hamas est une organisation terroriste, Israël pourrait mener son projet de «cantonisation» énoncé dans le Plan Dagan. Le Fatah sous Mahmoud Abbas demeurerait officiellement responsable en Cisjordanie. Le gouvernement du Hamas, dûment élu, serait confiné dans la bande de Gaza.


L'offensive terrestre sur Gaza


Le 3 janvier 2009, les chars et l'infanterie israéliens sont entrés dans Gaza pour une offensive totale sur le terrain :

« L'opération terrestre a été précédée de quelques heures par des tirs d'artillerie lourde à la tombée de la nuit, faisant exploser les cibles et embrasant le ciel. Des fusils mitrailleurs ont crépité tandis que des balles traçantes brillaient et lançaient des éclairs à travers l'obscurité et que l’explosion de centaines d'obus émettait des trainées de feu.» (AP, 3 janvier 2009).

Des sources israéliennes ont indiqué qu'ils s'engageaient dans une opération militaire de longue durée. «Ce ne sera pas facile et ce ne sera pas bref », a indiqué le ministre de la Défense, Ehoud Barak, lors d'une allocution télévisée.

Israël ne cherche pas à forcer le Hamas «à coopérer». Nous avons affaire ici à une mise en application du «Plan Dagan» comme il a été formulé à l'origine en 2001 et qui appelait à :

"Une invasion du territoire contrôlé par les Palestiniens par environ 30 000 soldats israéliens, avec la mission clairement définie de détruire l'infrastructure des dirigeants palestiniens, de récupérer l'arsenal actuellement en possession des différentes forces palestiniennes et d'expulser ou de tuer ses dirigeants militaires". (Ellis Shulman, op cit, surlignement ajouté).

La question plus étendue est de savoir si Israël, en concertation avec Washington, a l'intention de déclencher une guerre plus vaste.

Si les Israéliens ouvraient les frontières pour permettre un exode de la population, des expulsions de masse pourraient se produire ultérieurement lors de l'invasion terrestre, . Ariel Sharon désignait l'expulsion comme «une solution dans le style de 1948». Pour Sharon, « il est indispensable de trouver un autre État pour les Palestiniens. « La Palestine, c’est la Jordanie», était la phrase forgée par Sharon. » (Tanya Reinhart, déjà citée).



Article original en anglais :The Invasion of Gaza: "Operation Cast Lead", Part of a Broader Israeli Military-Intelligence Agenda, publié le 4 janvier 2009. 

Traduit par Isabelle Rousselot, révisé par Fausto Giudice, Tlaxcala. Révisé par Mondialisation.ca.

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de "Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre" et de "la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial" (best-seller international publié en 11 langues).    




Guerre et mondialisation



Tag(s) : #Contre l'impérialisme
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :