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  En France, ces dernières années, les manoeuvres militaires en "zone urbaine" se sont multipliées.  En 2007 et 2008, des exercices "grandeur nature" ont eu lieu à Sedan, à Fréjus, à Cahors...
Dès 2005, un "mandat Azur" (Action en Zone URbaine), imposait à deux grandes brigades de l'armée de terre de "renfoncer leur capacité à s'engager dans une zone urbaine", directive étendue, depuis l'an dernier, à l'ensemble des brigades, tenues à se familiariser avec le combat en "zone habitée".
La "Fondation pour la recherche stratégique" en commente les raisons :
"Durant la seconde guerre mondiale, on bombardait des villes entières (Londres, Dresde) ; au Viet Nam, on focalisait sur un quartier .
Aujord'hui, en Irak ou dans les territoires palestiniens, on traite l'immeuble, voire la fenêtre d'un étage de cet immeuble
".
En fait, "l'espace urbain est un labyrinthe à plusieurs dimensions:les sous-sols 'caves, égoûts, parkings, métros ; les rues, places, impasses ; et les bâtiments à étages (...)  "La menace vient de partout. Chaque rue, chaque quartier peut devenir un 'microthéâtre' d'opérations..." poursuit la revue.
Les chefs militaires n'ont, sans doute pas tiré les enseignements de la bataille de Stalingrad...
Aujourd'hui, ce qui préoccupe en priorité les autorités, ce sont les conflits de type "insurrectionnels" dans lesquels la population appuie les groupes insurgés
.
La mission dévolue à l'armée n'est plus la "défense du territoire national", notion considérée comme "dépassée".  
Les objectifs  du gouvernement visent à "protéger les intérêts de la France  dans le monde", selon le verbiage officiel. En clair, l'armée française est mise au service des intérêts privés des capitalistes français, où qu'ils soient, sur la planète. En outre, elle participe aux opérations "de maintien de l'ordre européen", dans les Balkans, au Kosovo par exemple, et dans le cadre de l'Otan,  où l'armée française défend "l'ordre étatsunien", en Afghanistan.
Au-delà de ces crapahutages à l'étranger, la priorité stratégique donnée au "combat urbain", les exercices multiples effectués à l'intérieur de nos villes, laissent penser que le pouvoir envisage ouvertement l'éventualité de "troubles intérieurs", nés de la crise sociale dans laquelle s'enfonce notre pays, et de la misère profonde que celle-ci engendre.

Sarkozy et les siens savent que les forces de répression (police, CRS et gendarmes mobiles), peuvent être débordées. En ce cas, les unités militaires entrainées aux combats de rue auraient mission de "rétablir l'ordre".
Cette stratégie découle naturellement du "tout répressif" mis en place par le pouvoir. Cela se vérifie dans de nombreux domaines : la mise en état de siège des villes visitées par le président de la République, dont la population est consignée chez elle. La mise sous tutelle  de la justice, avec la suppression programmée des juges d'instruction, les poursuites qui se généralisent à l'encontre des activités militantes, la vente publique d'un journal considérée comme un délit,  l'inculpation pour "terrorisme" de citoyens sans aucun motif prouvé, les brutalités policières généralisées à l'égard de manifestants, voire de simples passants, le fichage informatique systématisé de la population, les caméras de surveillance démultipliées en zone urbaine pour contrôler en permanence la foule, tout concourt à considérer comme "suspect" le peuple de notre pays, dont on craint la colère.
C'est la théorie de "l'ennemi intérieur" qui se met concrètement en place.
Il faut en avoir conscience pour y faire face.
Tag(s) : #Lutte de Classe
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