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CONTINENTAL ET LES TARTUFES

Les "Conti" sont évidemment revenus bredouilles de l’Elysée.
Mais que pouvions-nous d’ailleurs en attendre ?


De Jospin déclarant que « l’Etat ne peut pas tout » à propos de Vilvorde à Soubie, le conseiller social de Sarkozy, confirmant que « l’Etat n’y peut pas grand-chose », il y a une filiation : celle du renoncement politique, de la soumission du pouvoir au capital et aux forces de l’argent.

Certes Sarkozy a retenu la leçon jospinienne : ne jamais dire qu’on n’y peut rien. Et donc donner le change.

Voyez donc comment du Président aux élus locaux, on s’indigne, on se scandalise avec des trémolos dans la voix. Le chef d’orchestre élyséen en appelle à la "moralisation du capitalisme".

Et, cette, semaine, nous avons atteint des sommets dans la tartuferie.

Sarkozy et les siens n’ont pas eu de mots assez forts pour dénoncer ces parachutes dorés, ces bonus, ces stocks options, dont se gratifient les dirigeants d’entreprises, qui ont joué avec les allumettes et allumé la crise, à qui l’Etat a généreusement versé des milliards pour tenter d’éteindre le feu.

Les intéressés ne comprennent bien sûr pas ce qu’on leur veut. Ils ont toujours fonctionné ainsi, tout simplement parce que le système est ainsi. Le business est conçu pour rémunérer les actionnaires et les dirigeants qui œuvrent à accroitre ces rémunérations. En cas de dérapages et de crise, il ne leur revient pas de payer les pots cassés. Ce sont les salariés et la société qui règlent la facture afin que les affaires reprennent.

Le capitalisme n’est ni moral, ni immoral. La morale n’appartient pas à son univers mental. La boussole, c’est le tiroir-caisse.

Alors le gouvernement peut toujours « pondre » un décret plutôt qu’une loi- puisque tel était le débat de ces derniers jours- ce sera toujours une goutte de salubrité publique dans cet océan d’insalubrité privée qui, malheureusement, préside aux destinées du monde. Mais la vraie question est d’une autre nature : le pouvoir politique est censé être l’émanation de la volonté populaire.

Aussi n’a-t-il pas le droit de se démettre de cette mission-là : faire prévaloir l’intérêt général sur les « eaux glacées du calcul égoïste », comme disait Marx.

Le défi politique d’aujourd’hui est là : il ne revient pas, dans une démocratie républicaine, au monde des affaires et au capital d’imposer leurs intérêts à toute la société.

C’est à l’Etat d’empêcher cet empiètement dévorant et de faire prévaloir la volonté du peuple. Mais cette ambition-là se heurte de front à la mondialisation capitaliste, qui aux gouvernements et aux nations veut substituer la gouvernance et « la concurrence libre et non faussée ».

Voici devant quoi la plupart des forces politiques ont choisi de s’incliner.

Un sondage pour les Echos et les chambres de commerce montrait, cette semaine, que 71% des français avaient une mauvaise opinion de l’économie de marché et 69% du capitalisme. Des luttes se développent dans le même esprit, telle celle des Conti.

L’horizon peut donc s’éclaircir.


par
Patrice Carvalho

publié dans :
6ème CIRCONSCRIPTION OISE
Tag(s) : #Social
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