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Frédéric Delorca |
Pour la quatrième fois en 40 ans, en Thaïlande l'armée a tiré sur la foule qui demandait plus de démocratie. L'événement n'a pas suscité en Occident la même émotion que la répression de la place Tiananmen en Chine en 1989 et la répression des moines insurgés en Birmanie plus récemment.
La foule, elle, les "chemises rouges", est composée d'ouvriers, de paysans, de laissés pour compte du néo-libéralisme. Elle conteste la légitimité du Premier ministre, et des généraux qui en arrière plan contrôlent le régime. Ces "chemises rouges" soutiennent le millionnaire populiste en exil Thaksin Shinawatra qui lorsqu'il était Premier-ministre a lancé des réformes sociales (notamment il fut le premier à mettre en oeuvre un système de santé gratuite). Mais au sein de ce mouvement contestataire, selon Giles Ji Ungpakorn, professeur de Sciences politiques à l’université Chulalongkorn à Bangkok, des tendances plus autonomes apparaissent qui prennent leurs distances à l'égard de Thaksin et demandent l'abolition de la monarchie. Il ne s'agit donc pas uniquement de "clients" du milliardaire.
Source: Atlas alternatif
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