Article d'
Indépendance des Chercheurs :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/11/18/etats-unis-la-detention-sans-jugement-en-cause.html
Etats-Unis : la détention sans jugement, en cause (I)
Le 18 novembre, plusieurs médias français commentent le verdict rendu par un jury de New York sur l'ancien détenu de Guantanamo, Ahmed Ghailani. Ghailani a été déclaré coupable sur un seul chef d'accusation (« complot pour détruire des biens ») parmi les 285 qui lui étaient adressés (y compris, ceux de « complot pour tuer » et de « meurtres ») dans le cadre de l'affaire des attentats contre des ambassades US à Dar-es-Salaam et Nairobi.
Europe 1 écrit « Terrorisme: Ghailani acquitté quasi-totalement » et l'AFP « Attentats ambassades: Ghailani non coupable de la plupart des accusations ». TF1 souligne le caractère « inattendu » du verdict. Il s'agit avant tout d'une sévère mise en cause de la détention sans jugement, si on pense qu'Ahmed Ghailani avait été arrêté en 2004, retenu dans des prisons secrètes et placé à Guantanamo en 2006 avant d'être transféré à la juridiction criminelle civile trois ans plus tard.
Mais ce camouflet infligé à des procédés très contestés par l'opinion publique semble avoir déclenché une inquiétante mise en cause institutionnelle de la compétence de la justice civile dans ce domaine. The Washington Post commente d'emblée :
« The outcome, a surprise, seriously undermines (...) plans to put other Guantanamo detainees on trial in U.S. civilian courts », alors que Bloomberg Businessweek emploie le titre « Embassy Bombing Verdict May Discourage More Civilian Trials », même si les organisations de défense des Droits de l'Homme considérent ce verdict beaucoup plus fiable que celui qui aurait pu être rendu à l'intérieur du domaine militaire, ce dernier étant directement concerné par l'affaire.
Le 18 novembre, un autre article du Washington Post fait état de déclarations de députés du Parti Républicain, pour qui il s'agit d'un « tragic verdict » démonstrant « the absolute insanity » du transfert à des juridictions civiles des dossiers de « al-Qaeda terrorists ».
Mais s'agissant de juridictions militaires, pourquoi de tels détenus n'avaient-ils pas été jugés plus tôt, et quelles auraient été en l'espèce les garanties d'impartialité et d'indépendance de ces juridictions ?
L'appréciation du Comité des Droits de l'Homme de l'ONU sur la situation aux Etats-Unis dans ce domaine apparaît particulièrement critique.
la suite, sur le lien
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/11/18/etats-unis-la-detention-sans-jugement-en-cause.html ]
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/
http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia