Le mari de la députée de Seine-et-Marne Chantal Brunel (UMP), ex-directeur général de Monoprix, a été mis en examen à Paris dans une affaire de corruption présumée remontant à la campagne des élections législatives de 2002, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Denys Brunel a été mis en examen à Paris le 4 mai pour "abus de biens sociaux", "faux et usage", "blanchiment de fonds provenant d'abus de biens sociaux" et "corruption", dans le cadre d'une information judiciaire instruite par le juge Jean-Marie d'Huy, a précisé une source judiciaire, confirmant une information du journal Le Parisien.
La députée de Seine-et-Marne, ancienne porte-parole de l'UMP, a été entendue début mai dans cette affaire en qualité de simple témoin, a ajouté cette source, confirmant une information du Monde. Lors de cette audition, elle a démenti toutes les accusations portées à l'encontre de son couple.
M. Brunel est soupçonné d'avoir détourné 98.400 euros via de fausses factures établies par une société informatique, pour financer la campagne électorale de son épouse lors des législatives de 2002, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
L'enquête menée par le juge d'Huy se fonde sur des accusations portées depuis 2004 par Edouard Meldonian, ancien directeur commercial de la société informatique Facile Info, alors cliente du groupe Monoprix.
Selon M. Meldonian, ancien membre du parti Démocratie libérale, lui-même mis en examen dans ce dossier, M. Brunel l'aurait contraint à sortir illégalement de l'argent liquide de la société pour financer la campagne électorale de Mme Brunel en 2002, en réalisant des factures pour des prestations déjà effectuées.
"Ces accusations sont radicalement fausses (...) Pas un euro ayant financé ma campagne législative de 2002, ou l'une quelconque de mes campagnes, ne provient de financements illicites ou contestables", a fermement démenti Mme Brunel dans un communiqué.
"Ces accusations s'inscrivent dans une vaste cabale initiée par un élu local auquel un conflit m'oppose depuis de nombreuses années (...) Je démonterai la machination dont je suis l'objet et nous fournirons toutes les pièces nécessaires qui établiront que mon mari n'a jamais détourné le moindre euro de sa vie", a-t-elle ajouté.
Mme et M. Brunel ont annoncé qu'ils allaient poursuivre en justice M. Meldonian pour "dénonciation calomnieuse".
Le groupe Monoprix s'est porté partie civile en 2007 dans cette affaire, selon un porte-parole de l'enseigne de distribution. Ce dernier s'est toutefois refusé à tout autre commentaire, "l'affaire faisant l'objet d'une instruction".
Chantal Brunel, 62 ans, a été élue députée pour la première fois en 2002 dans la 8e circonscription de Seine-et-Marne, avec 51,6% des voix.
En 2007, elle a été réélue avec 50,9% des voix.