CASSE D'UN SYNDICAT DE CLASSE :
LE SYNDICAT CGT RENAULT DOUAI
VOUS INFORME :
FAITS ET REALITES !
Lors des dernières élections professionnelles de juin nous avons du faire face à une situation pour la moins inédite.
Après une courte période de recul et de réflexions, nous répondons à la demande de nombreux camarades CGT et du Front Syndical de Classe, dont le syndicat CGT Renault Douai est adhérent, afin d’apporter une analyse de classe et faire tout l’éclairage sur cet événement.
Les faits et la réalité de ce que nous venons de subir à Renault Douai sont bien réels.
La réalité, le résultat des dernières élections professionnelles dans notre entreprise est désastreux pour la classe ouvrière, la CGT n’est plus représentative. Cette situation n’est pas dû au hasard et encore moins au recul des luttes que nous menons en permanence pour défendre l’emploi, le produire en France et bien d’autres revendications.
Le syndicat CGT Renault Douai, l’UL CGT historique de Douai, la Région métallurgie Nord/Pas de Calais, et ses USTM n’ont rien à se reprocher dans l’organisation des luttes.
Le seul reproche qui pourrait nous être fait, est de vouloir pérenniser l’orientation de lutte de classe propres à la CGT, et pour le moins en respectant les fondamentaux qui ont donné lieu à sa création en 1895. Tout le reste n’est que fabulation ou prétexte à engager des hostilités contre tel syndicat ou telle structure CGT de proximité.
L’histoire ne se fait pas attendre. Si nous analysons de plus près la situation, rapidement nous nous apercevons qu’une certaine similitude existe entre notre époque et celle de l’après guerre de 39/40, lorsque Léon Jouhaux était secrétaire de la CGT avec des orientations réformistes.
Plus exactement, en 1947, Léon Jouhaux avait fait le choix d’obéir aux directives Américaines au moment du maccarthisme (chasse aux syndicalistes de classe) par le biais de la CIA au travers de la CISL qui devenait l’opposant de la FSM (fédération syndicale mondiale). Cette stratégie consistait à briser toutes organisations dont les convictions portaient sur la défense des exploités. C’est évidemment le communisme qui était visé et surtout attaqué à cette période. Cette même année FO fit son apparition.
Actuellement la forme est légèrement différente, mais le fond reste le même. La stratégie est d’accompagner le capital dans sa politique de crise économique, sociale et financière au détriment de la classe ouvrière.
Si notre syndicat est actuellement dans « l’oeil de ce cyclone », tout comme l’UL historique de Douai, c’est que nous nous opposons à cette ligne collaboratrice.
Sur le terrain, sur le plan d’activités syndicales, rien n’a manqué ! Nous étions omniprésents à l’exemple de la prime à 1000€ ou contre les chantiers Kaizen, les retraites, les salaires etc.…. Nous avions un projet industriel ambitieux à l’image du Scénic « décontenté ». Ce sujet fut évoqué avec le PDG Ghosn lors de sa venue à Douai.
D’autre part, il avait laissé entendre qu’il était intéressé par notre proposition. De plus, un dossier avait été envoyé au conseil régional où nous demandions à ce sujet un appui du pouvoir politique auprès de la direction générale du groupe Renault.
Les problèmes d’homme qui pourraient apparaître à un moment ou à un autre ne représentent que l’arbre qui cache la forêt. La vérité est tout autre. Tous ceux qui s’opposent aux directives réformistes engagées par certains leaders confédéraux, principalement depuis le 49éme congrès, qui répondent aux injonctions de la CES et de la CSI, subissent aujourd’hui une véritable chasse aux sorcières.
Les faits, voila plus de dix ans que notre syndicat subit des attaques sous diverses formes. Elles sont toujours organisées de l’extérieure, via des mercenaires syndicaux sans conviction, animés par l’appât du gain et une haine viscérale qui altère tout discernement sans état d’âme.
Ces trois dernières années une activité progressive fractionnelle, avec quelques dissidents pilotés et sponsorisés par l’UD du Nord, l’institut d’histoire sociale fédérale sous l’égide de quelques dirigeants fédéraux, était mise en place.
Leur activité consistait en un premier temps, à déverser des tonnes d’immondices sur les responsables de notre syndicat, dans le but ultime de les discréditer, tant sur le plan moral que politique.
Par la suite, ils se sont employés à mettre en place un deuxième syndicat CGT à Renault Douai, intitulé : Syndicat CGT des personnels de Renault Douai.
Si cette démarche a pu être possible, c’est grâce à l’aval de la direction confédérale et fédérale, sans occulter le rôle de « serpent à sonnette » de la coordination Renault et de son Délégué syndical central, également membre du CEF.
Cette double représentativité syndicale à sans nul doute embrouillée l’esprit des 5000 salariés qui, dans l’ensemble, ont très mal vécu cette division de la CGT dans l’usine et plus largement au niveau Régional.
S’ajoute à cela les démarches juridiques qui ont précédé nos élections, compte tenu que deux listes CGT étaient présentées. La justice a autorisé la présence de ces deux listes, cette décision inique fera pour l’avenir un cas de jurisprudence.
Désormais, deux listes d’une même confédération syndicale pourront faire valoir leurs propres candidats à des élections DP/CE sur un même site d’emplois.
Cette nouvelle donne, impossible avant, n’a certes pas encouragé ni rassuré nos militants, qui malgré tout, se sont jetés sans compter dans la campagne électorale. Soit dit au passage, notre syndicat tient à saluer l’excellent travail qu’ils ont accompli.
Par ailleurs, pas moins de 110 candidats figuraient sur nos listes composées pour la première fois d’une grande partie de jeunes et de femmes, c'était un signe prometteur pour l’avenir du syndicalisme de classe.
Malgré tout cela, rien n’y a fait ! Le vers était dans le fruit sans que personne ne l’ai vu. Nous avons payé cash cette guerre « fratricide » au profit d’opportunistes de premier ordre, à savoir le syndicat SUD composé en majeure partie d’anciens militants de la CFDT, et pour moindre des autres syndicats. Ces « vautours » du syndicalisme ont ramassé la mise en piochant des voix de-ci delà et particulièrement chez nous.
Pour justifier ces résultats, certains diront que l’affaire de la remise à zéro des compteurs, issue de l'accord de flexibilité mis en place par la direction et ses syndicats de collaboration, a été déterminante dans la décision des travailleurs. Faux et archi-faux car le jugement de la cour d'appel sera prononcé en décembre.
Pour notre part, l'analyse se veut plus politique. Nous traversons actuellement une crise du syndicalisme dont les premiers dégâts sont visibles aujourd’hui à Renault Douai.
Autre réalité, la division de la CGT a perturbé fortement les travailleurs et la vision qu’ils avaient jusqu’à lors de notre organisation syndicale, de ses valeurs de solidarité et de fraternité qui en faisaient, sa personnalité. La présentation de deux listes CGT à fait perdre toute crédibilité à notre organisation et à poussé les travailleurs à porter leur dévolu vers d’autres horizons, aidé en cela par un acharnement médiatique d'un quotidien local. Résultat, la CGT n’est plus représentative à Renault Douai !
Qui peut s’en féliciter à part la direction ?
Nous en sommes à nous le demander !
D’autres structures en France sont également dans « l’oeil de ce cyclone » et pourraient dés demain subir le même sort que le notre, au motif de leur reprocher de porter haut et fort le syndicalisme de lutte de classes.
A nos dépends, nous avons compris la politique qu’emploie la direction confédérale pour arriver à ses fins : celle de la terre brûlée. Son objectif, faire de la CGT un syndicat réformiste et d’accompagnement à l’image de ce que représentent la CES et la CIS.
Nous continuerons à combattre cette volonté confédérale en souhaitant que demain nous soyons de plus en plus nombreux à mener ce combat pour redonner à la CGT ses lettres de noblesse du syndicalisme de classe et de masse.
La direction du syndicat CGT
Renault Douai
Douai, le 14/07/2010