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Rue89

Vidéo : police et pro-Moubarak
ripostent dans le sang au Caire

 

Depuis mercredi soir, le chaos règne dans les rues du Caire. Des centaines de pro-Moubarak sèment la terreur parmi les opposants. Quatre Egyptiens réclamant le départ d'Hosni Moubarak ont été tués ce jeudi matin sur la place Tahrir. Les violences de mercredi soir ont fait treize morts et 1 200 blessés selon les autorités égyptiennes.

Depuis 48 heures, les pro et les anti-Moubarak s'affrontent. Les partisans du Président fondent sur les opposants et les rouent de coups de bâtons. Ces milices appuient ainsi la répression policière, accrue depuis quelques jours.

Sur ces images, très impressionnantes, une voiture de police fonce sur les manifestants. Plusieurs d'entre eux sont violemment percutés. Les envoyés spéciaux pris pour cibles

Les images en provenance du Caire se raréfient ; les journalistes étrangers sont arrêtés les uns après les autres. Certains sont retenus par les militaires quelques heures, d'autres sont interpellés par la police.

Après une première vague d'attaques contre les médias en fin de semaine dernière – notamment contre Al Jazeera –, la quasi totalité des médias étrangers présents sur place connaissent désormais le même traitement.

La liste serait interminable à dresser mais les envoyés spéciaux d'Arte, du Washington Post, de France 24, du Figaro, de Paris Match, du New York Times, de CNN, etc. ont également été empêchés de couvrir les manifestations ce jeudi.

Certains ont disparu. C'est le cas de Wissam Charaf d'Arte et de Serge Dumont, du Soir.

Il est difficile de savoir dans quelle mesure ces rétentions visent à les protéger tant ils sont devenus la cible des pro-Moubarak. Un journaliste grec a été poignardé place Tahrir et un étranger dont l'identité n'a pas été révélée a été battu à mort ce jeudi.

Un reporter de Mediapart :

« Les premiers jours, on pouvait aller partout »

« On m'a encore arrêté. » A 14 heures, Thomas Cantaloube, grand reporter à Mediapart, était à nouveau retenu par l'armée dans une caserne à proximité de la place Tahrir. Joint par téléphone, il nous a dit ignorer les raisons de ses deux arrestations.

Il a raconté la première sur Mediapart. Mercredi soir, il est avec trois autres journalistes – Pierre Barbancey de L'Humanité ; Vincent Lafargue, photographe indépendant ; Sarah Mabrouk, JRI indépendante – entre leur hôtel et la place Tahrir.

Des civils puis des soldats contrôlent leurs passeports avant de les conduire dans une caserne. Des journalistes occidentaux et des civils égyptiens sont là :

« Les militaires ne sont pas des plus aimables. L'un d'entre eux, une espèce de brute dont on ne sait si son regard traduit l'excès d'alcool ou la minceur du cerveau, balance des beignes aux Egyptiens alternativement alignés par terre ou contre un mur. Il semble y prendre beaucoup de plaisir. »

 

Après plusieurs contrôles d'identité, les journalistes passeront la nuit dans un hôtel « lugubre » avant d'être relâchés au petit matin. Quelques heures plus tard, Thomas Cantaloube est à nouveau coincé dans une caserne. Au téléphone, il raconte :

« J'étais place Tahrir. Des types — je sais pas très bien qui ils sont — ont a nouveau contrôlé mes papiers. Après, j'ai été emmené à quelques pâtés de maisons de la place, dans une caserne.

Beaucoup de gens sont là, surtout des Egyptiens. J'ai vu des gens se faire arrêter parce qu'ils apportaient des repas aux manifestants.

Pour l'instant, je ne peux pas me déplacer. Ils ont pris mon passeport et m'ont demandé d'attendre. Pierre Barbancey lui aussi s'est fait arrêté une deuxième fois il y a deux-trois heures. […]

Les premiers jours, on pouvait aller partout, les manifestants avaient même mis en place leur propre service d'ordre. Mercredi, ça s'est énormément tendu.

Les forces pro-Moubarak misent sur la force. De sources concordantes, certains ont été payés pour taper sur les manifestants anti-Moubarak. »

 

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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