Commentaire
de "canempechepasnicolas"

sur le tract diffusé ce 26 Octobre
par le réseau du Rhône dans la manifestation.
Nous sommes totalement en accord avec les idées qu'exprime le titre du tract :
"Un peuple est debout. Aujourd'hui et demain, pour la retraite et le travail,
il 'lutte des classes'"
Mais il est bon de situer cette lutte des classes et de dénoncer clairement l'ennemi principal.
Aussi, la formule employée :
"cette Union Européenne n’est pas faite pour les peuples des pays qui la composent" ne pose pas le problème fondamental : l'enfermement de la France au sein de l'Union européenne.
L'UE est, en effet, une structure mise en place par le capital pour casser les nations et retirer aux peuples d'Europe leur souveraineté. Ce double objectif répond aux besoins du capital mondialisé, celui de réaliser l'accumulation de profits les plus élevés dans un temps le plus court possible.
C'est la loi du Capital.
Ce n'est possible qu'en s'en prenant à tous les acquis sociaux des peuples : salaires, emplois, santé, éducation, libertés, par une surexploitation sans limites.
Or, les législations nationales sont autant de freins que le patronat mondialisé, veut liquider.
Et chaque gouvernement de "gauche" (sic) ou de droite, dans les 27 Etats de l'UE, conduit une politique conforme à cet objectif.
En France ,Sarkozy et son gouvernement ont pour tâche de "casser" ce qui reste encore des avancées sociales, gagnées par la Résistance et mises en forme par le CNR. Mais Sarkozy n'est qu'un instrument mis en place par les puissances d'argent, que celles-ci sont prêtes à sacrifier pour lui substituer un autre politicien, susceptible de poursuivre les mêmes objectifs de son prédécesseur... Les candidats ne manquent pas à droite, mais aussi dans le PS, qui auraient, pour le capital, l'avantage de brouiller les cartes, se faisant élire sur un programme de "progrès social", pour lui tourner le dos, une fois élu, comme en Grèce, en Espagne, au Portugal...
C'est dire que le problème N°1 aujourd'hui, en France, c'est d'éclairer l'opinion, et en premier lieu les salariés en lutte de classes, depuis deux mois, contre la politique de Sarkozy, contre sa loi qui saccage les retraites, certes, mais aussi, contre l'ensemble de la contre-révolution sociale, conforme aux intérêts du capital mondialisé, qu'il déploie depuis 2007, à la suite de ses prédécesseurs.
Ne pas dire clairement qu'aucune politique de progrès social ne peut être envisagée dans le cadre de l'Union européenne, c'est mentir par omission aux travailleurs.
C'est les acculer dans une impasse sociale et politique.
Cacher la vérité, en mettant entre parenthèse, le préalable de l'Union euroépenne et la construction européenne, les dirigeants syndicaux, Bernard Thibault en tête, c'est faire le jeu du patronat, c'est participer à une dangereuse mystification, dramatiquement préjudiciable au monde du travail.
Il faut d'urgence mettre ces questions sur la table.
Il faut ouvrir une discussion entre tous les militants qui luttent pour "un autre monde" et une autre société.
Il faut réflèchir ensemble à la réalisation d'un vaste front pour offrir une véritable perspective de changement aux millions de Français engagés dans la lutte depuis des semaines.
Il fut poser en premier le probléme de l'enfermement de notre pays dans la prison européenne.
Il faut offrir une base de lutte commune pour en sortir.
C'est la condition première d'instaurer un rapport de force victorieux.
Jean LEVY