Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CGT : Lepaon justifie les onéreux travaux dans son bureau et met en cause ses opposants

"Le Canard Enchaîné" a fait état mercredi de travaux de rénovation d'un montant de plus de 62.000 euros dans le bureau du leader de la CGT, trois semaines après de précédentes révélations sur une facture de 130 000 euros pour l'aménagement de son appartement de fonction.

Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT, dans son bureau, à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT, dans son bureau, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). ( MAXPPP

 

Parole à la défense. Après avoir été de nouveau épinglé par Le Canard enchaîné, le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, a estimé mercredi 26 novembre nécessaires les onéreux travaux réalisés dans son bureau au siège de la centrale à Montreuil, près de Paris. 

"Dans le cadre des travaux faits dans la maison confédérale, on a estimé qu'il était bon de refaire le bureau du secrétaire général de la CGT", a-t-il dit à Europe 1. "Notre bâtiment a été construit il y a 30 ans et tous les ans il y a des travaux de faits pour entretenir ce patrimoine", a-t-il dit, ajoutant que le bureau qu'il occupe, celui de son prédécesseur Bernard Thibault, "cela fait 14 ans qu'il n'avait pas été refait".

Il a expliqué le coût élevé - 62.000 euros, selon l' hebdomadaire satirique - par la nécessite de refaire "l'électricité, le chauffage, la climatisation et les sols". Le numéro un de la CGT a énuméré le mobilier de son bureau, dont la facture s'est élevée à 21  500 euros, selon le Canard enchaîné "Il y a une table de réunion qui permet de travailler à huit, un bureau en bois et en verre, un fauteuil et un meuble de rangement""La particularité de ce meuble est qu'il a une forme atypique: le toit du meuble ressemble à un toit d'usine", ce qui a été pensé par "l'architecte", selon lui. Lepaon a aussi souligné qu'il n'était pas demandeur de ces meubles : "j'ai découvert le mobilier une fois qu'il était posé."

Des personnes qui "n'acceptent pas les choix faits par les syndicats au congrès"

Thierry Lepaon s'est dit "peiné" que "des gens utilisent des devis et des factures pour faire peser une calomnie sur la CGT". Mais "je ne veux pas rentrer dans une chasse aux sorcières" et il "n'y a pas de force de police à la CGT", a-t-il dit . Il n'a pas exclu que ces révélations dans la presse soit liée à la crise de succession qui a déchiré le syndicat  : "Il se peut qu'il y en ait dans l'organisation qui n'acceptent pas les choix faits par les syndicats au congrès" de mars 2013 à Toulouse où Thierry Lepaon a été élu à la tête de la confédération. Mais "je ne veux pas jeter la suspicion, ni sur le personnel de la maison confédérale, ni sur les dirigeants", a-t-il ajouté.

Thierry Lepaon a en revanche jugé que les travaux coûteux pour 105 000 euros dans son appartement de fonction n'étaient pas justifiés car il ne fallait "pas mettre une telle somme dans un appartement loué", a-t-il répété. Une enquête interne est menée "sur les procédures" menant à de telles décisions, a rappelé le secrétaire général du syndicat.

 

"canempechepasnicolas":

 

La polémique ouverte à partir des travaux exécutés par la CGT au bénéfice de so secrétaire-général - et en particulier le montant exorbitant des sommes impliquées - est massivement utilisée pour porter des coups à la Centrale syndicale, à la veille de scrutins dans la Fonction publique, au CCAS, après les mauvais résultats enregistrés par la CGTàOrange

Les médias insistent beaucoup moins sur les dépenses personnelles insensées de notre classe dirigeante, au profit exclusifs de ses membres, alors que ceux-ci justifient la misère ouvrière par la fameuse "crise", qui frapperait notre pays . Faut-il mentionner le prix des agapes auxquelles ont participé Jean-Pierre Jouyet au fameux déjeuner pris en commun avec François Fillon (coût du repas plus de 600 euros par personne...!)

Mais, c'est vrai, les responsables syndicaux, ceux de la CGT, en particulier,  devraient être à l'abri de  tels débordements, par souci moral d'abord, par respect aussi des syndiqués qui règlent les cotisations, base de la trésorerie de la Confédération.

Cependant, les "dérapages", inexcusables dans une organisation ouvrière, ne sont-ils pas d'abord le résultat de l'abandon de principes fondamentaux, tels qu'ils étaient appliqués au sein de la CGT du temps de Benoît Frachon jusquà Henri Krasucki ?

De l'abandon dans ses statuts de "la collectivisation des moyens de production et d'échange", du temps de LouisViannet  , les propos tenus par Bernard Thibault, refusant l'idée d'une grève généralisée, disait-il,  lors d'un mouvement revendicatif massif en 2003, "qu'il nétait pas là pour paralyser la France"? Jusqu'à la démarche solitaire du même secrétaire général de la CGT à l'Elysée auprès de Nicolas Sarkozy, en novembre 2007, le premier jour du plus vaste mouvement unitaire cheminot depuis 1995, cassant de ce fait une grève prometteuse, et cette année, la désastreuse déclaration de Thierry Lepaon auNouvel Economiste, le 14 février 2014 :

« Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronatL’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés – là encore, je regrette que les actionnaires fassent figures d’éternels absents – et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l’intérêt de leur communauté.

Sur ce plan, il est évident que le pragmatisme syndical s’impose »…

Toutes ces prises de positions, jetant aux orties la lutte de classe, constituent les jalons de l'abandon des principes qui faisaient la force de la CGT, et expliquent l'amenuisement de la confiance de masse que la classe ouvrière portait, durant de longues décennies, à la Confédération et à ses dirigeants.

Et aujourd'hui, ceux-ci appliquent dans leur vie matérielle le même laxisme qui conduit aux faits déplorables qui alimentent la chronique de la dénigration de la CGT par les médias, de l'oligarchie, trop heureux de porter des coups à un confédération dont ils ont encore peur...

Car, n'en doutons-pas, la richesse et le rayonnement de la CGT  existent intactes au sein des organisations et des entreprises, grâce à ces innombrables militants, qui chaque jour, se battent dans des conditions souvent héroïques, toujours difficiles, contre les patrons, contre le capital, qui eux, n'ont pas abandonné la lutte de classe.

C'est que l'oligarchie avec ses fondés de pouvoir politiques et médiatiques, voudraient briser à travers la CGT. Faisons de telle sorte que celle-ci se redonne les moyens - et la direction - qui la propulse à nouveau au premier rang de la bataille de classe !

 

Jean LEVY

adhérent de la CGT depuis sepembre 1944,

il y a 70 ans...

ancien Délégué Syndical National CGT au Crédit du Nord

ancien membre du Bureau de la FD CGT des Employés

(groupant alors Banques-Assurances-Sécurité Sociale- Commerce)

 

 

Tag(s) : #Lutte de Classe
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :