CREE PAR GEORGES ALBERTINI *
condamné pour "intelligence avec l'ennemi"
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POURSUIT SES ACTIVITES...
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Vote politique et proximité syndicale
A la dernière élection présidentielle, comment ont donc voté les sympathisants des organisations syndicales françaises ? Deux enquêtes nous apportent un éclairage intéressant sur les choix politiques des salariés qui, par ailleurs, expriment une sympathie syndicale. > lire la suite
2. Formations à l’IST pour les directions :
Parmi les prochaines formations organisées en « inter-entreprises » dans les locaux de l’IST, on peut noter :
Orientations et méthodes de l’action syndicale en entreprise :
30, 31 mai et 1er juin (1ère partie) et 20, 21 et 22 juin (2ème partie)
Programme / Inscription
Présider un CE :
6 et 7 juin 2012
Programme / Inscription
Présider un CHSCT :
12 et 13 juin 2012
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13 janvier 2012
Ils sont venus à l’IST
Bernard Gauriau, professeur de droit à l’Université d’Angers, à la Journée d’actualité sociale de l’IST le 6 octobre 2011.
René Valladon, secrétaire confédéral de la CGT-Force ouvrière, à la journée d’actualité du 6 octobre 2011 et à la formation « Orientations et méthodes de l’action syndicale en entreprise », le 1er (...)

Mis à jour le 15 mai 2012 | Tous droits réservés - Institut Supérieur du Travail © 2012
* Georges Albertini, selon Wikipédia
Avant-guerre
Né d'un père cheminot d'origine corse et d'une mère femme de ménage, normalien, agrégé de lettres, il devient professeur d'histoire et géographie et militant de la SFIO en 1932. Durant les années 1930, il collabore à la revue les Nouveaux cahiers dès 1937, où l'on tente de remédier à la crise par un rapprochement du patronat et des syndicats ouvriers en augmentant le rôle de l'élite chnicienne et en mettant sur pied une politique pour favoriser les rapports économiques franco-allemands.
Il est membre des jeunesses socialistes, de la Fédération de l'enseignement et de la CGT.
Pacifiste et munichois, il s'oppose à ce sujet au futur chef résistant Pierre Brossolette. Il s'oppose également à la guerre en 1939.
La collaboration
Mobilisé, décoré, il devient en 1942 le second de Marcel Déat en exerçant la fonction de secrétaire administratif et organisateur du RNP (Rassemblement national Populaire), acquis à la collaboration avec l'Allemagne nazie. Il s’illustre notamment par son zèle de sergent recruteur contre la Résistance, par un anticommunisme et un antisémitisme particulièrement violents. Deux haines pour lui indissociables, comme le confirme le titre d’un de ses éditoriaux au « National Populaire » en juin 1942 : « Le communisme, entreprise juive »...
Il est également recruteur pour la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF).
Il est arrêté à la Libération.
À son procès, il déclara qu'il n'avait fait que suivre la voie tracée par Philippe Pétain et qu'il n'avait commis qu'une erreur de jugement, certes « infiniment lourde », en croyant que lAllemagne gagnerait la guerre.
Bien que reconnu coupable d'intelligence avec l'ennemi, il sauva sa tête, à la différence de collaborateurs moins éminents que lui, au bénéfice des circonstances atténuantes. Il ne devait passer en prison que quatre des cinq années de sa condamnation.
En février 1948, une grâce présidentielle lui permit de sortir de prison. Il a, selon Patrick Pesnot, bénéficié d'une « clémence assez incompréhensible ».
L'anticommunisme, et l'après guerre
Le réseau d'amitiés et d'intérêts noué avant, pendant et après la guerre par Georges Albertini lui permet non seulement de survivre, mais d'exercer longtemps son influence. Il entre à la banque Worms, comme « conseiller » à la direction générale.
Simultanément, il monte une entreprise de « documentation politique », axée sur la lutte contre le communisme. Rapidement, l’activité du centre se diversifie, en particulier avec la sortie de la revue Est-Ouest, que le journaliste communiste René Andrieu qualifie d'officine dans le quotidien L'Humanité. Elle s'étend à l'Amérique du sud (création en 1961 de la revue Este y Oeste), à l'Italie(avec « Documenti sul communismo ») et plusieurs pays d'Afrique.
Il se reconvertit à la propagande anticommuniste pendant la guerre froid et devient un conseiller influent sous la IVe et Ve République.
Dans sa croisade contre le communisme, il fut servi par le mélange de peur et d'aveuglement qui régnait pendant la guerre froide, peur de la menace soviétique, d'un côté, aveuglement de ceux qui refusaient de voir les errements du système stalinien, de l'autre.
Avec le soutien, financier notamment, des réseaux de la droite, et grâce à la réceptivité qu'il trouvait auprès des diverses sensibilités anticommunistes, il parvint à tisser sa toile. Sa technique de documentation, sa propension à démasquer le dessous des choses ou à dénoncer l'ennemi intérieur (par exemple, Le Monde, présenté, dans les années 1950, comme un agent du Kremlin !)convenaient au climat de l'époque. Il devient également un conseiller très écouté de Georges Pompidou, alors Premier ministre de De Gaulle, et, lorsque Pompidou sera élu président de la République, Albertini conservera encore une grande influence sur ses deux conseillers Marie_France Garaud et Pierre Juillet.
Il collabore également avec ces derniers lorsqu'ils sont dans l'entourage de Jacques Chirac. Le monde politique sollicite ses conseils, jusqu'en 1981.
Les grands patrons subventionnent ses activités.
Détournant des jeunes loups de l'extrême droite « tentés par l'action violente » grâce à l'argent de la formation professionnelle, à travers l'ALEPS **, via l'Institut supérieur du travail ***, outil de propagande du patronat, il fut également le mentor – via Claude Harmel, pseudonyme de l'ancien collaborateur Guy Lemonnier – de, entre autres, Alain Madelin, Patrick Devedjian, Gérard Longuet et Hervé Novelli.
**L'ALEPS regroupe toujours le gratin des économistes ultralibéraux des Universités de Paris Dauphine et d'Aix-marseille 3, et tient ses assemblées annuelles au siège de l'Union des Industries Minières et Métallurgiques, filliale du Medef
*** L'IST : voir plus haut
Bibliographie :
Le Dossier Georges Albertini. Une intelligence avec l'ennemi,
Jean LEVY, éd. L'Harmattan - Le Pavillon, 1992.