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Lundi 26 avril 2010
TEXTE REPRIS
de
Canaille le Rouge

Crise, ZUP, communautarisme,

en revenant de Nantes.

Les projets du capital

 

un objectif politique : faire d'un regroupement cités, niqab, caillassage et autres un théorème qui valide les politiques coercitives et les remodelages de la société exigés par le capital 

 

C'est une banalité de le dire; le débat sur le voile ne roule que pour la marine à Le Pen ou celui qui veut récupérer l'armada: Fa#

 

Allons y voir de plus près. Communautarisme, République et forme des ripostes à construire.

 

Le projet, en son temps peu discernable, est entrain de se peaufiner. On sait vers quoi il tend. Mais il ne semble pas possible ou difficile pour ceux qui le condamnent de dire clairement, pour en faire partager les dangers, comment procèdent ceux qui ont besoin de désarticuler les structures d'organisation collective de la société française pour faire voler en éclat le pacte républicain et à terme la République. Pour ne pas faire peur ou par recul devant le niveau de la bataille politique à engager pour la contrer ?

Il faut le dire largement et clairement : communautarisme, institutions, organisations géographiques sont les pivots d'une opération de désarticulation de la République.

 

Tous les secteurs de fonctionnement, d'arbitrage et de solidarité de la société française sont attaqués : Se bases historique d'organisation (la Commune, le département, son socle juridique régalien), le lien citoyen collectivité (liquidation de l'éducation populaire et de l'école publique avec l'organisation du "sas écran" culturo-social pour structurer des blocs homogénéisés par la centrifugeuse  confessionnelle ou communautariste, y affecter de gré ou de force les moyens publics, reconstruire et élargir le champ de structures concordataires ), la réforme de la Police avec la liquidation de la Gendarmerie qui construisait du lien "Armée nation" et une police de proximité quelque soit par ailleurs les travers discutables d'une police au service d'un état et sa nature de classe).

 

Désarticuler et reconstruire selon des principes jurisprudentiels qui permettent au système de s'adapter au poids des rapports de forces sans perdre de vue son projet de fond. Les capitalistes lisent plus et mieux Marx que ceux qui jouent les exégètes de sa pensée en attendant la chute du système le 30 février prochain. Pour ses besoins, le capital est en permanence capable de transformer l'apparence des choses existantes.

 

Les discours de Latran et de Dakar trouvent là leur mise en perspective. D'un coté extraire la France de son histoire républicaine pour la mettre de force dans la grille de lecture du traité de l'UE dont  ses "racines" chrétienne que notre peuple rejette, organiser l'espace autour des régions plus à même de réaliser les mises en concurrence des populations, de spécialiser leurs espaces aux choix de rentabilité du capital et d'éclater les cohérences nationales avec la complicité de tous les partisans du oui de 2005 par les recompositions transfrontalière. On nous parle d'Alsace, c'est un fait mais que dire de la région phare du PS, Nord-Pas de Calais et son partenariat privilégié avec le Kent britannique, les socio-démocrates des deux cotés des Pyrénées?

Sanctuariser autour de critères communautaristes donc à glissement raciaux et racistes potentiels ici, réels là, est le moyen d'un projet politique qu'ils n'osent pas affirmer tel mais dont la mise en œuvre est portée par des actes lourds: le triptyque "justice-intérieur-immigration" en sont les arcs porteurs.

 

Cela permet d'organiser les hiérarchisations culturelles et d'alimenter des discours nauséeux sur un déterminisme biologique, des critères racistes de stigmatisation de groupe qui explique la crise à leur façon et donc les rejets des autres. Théories et leur pratique  qui produisent des replis communautaristes où attendent embusqués tous les chanoines de Lhassa, de La Mecque de Jérusalem, de Salt Lake City ou de Latran.

 

C'est en cela que les Zemmour, Dieudonné, Ramadan, Villers ou autres bateleurs d'estrade sont les outils de ces politiques. Voila pourquoi à chaque temps de crise quelle qu'en soit le niveau ou les formes les élus de républiques sont systématiquement contournés pour réunir des instances communautaires aussi illégitimes que contrainte à l'esprit et au corps de la loi de 1905 (en soi plus un garde fou qu'un modèle).   

 

L'exemple de Nantes comme les "caillassages" de bus sont  caractéristiques de cette démarche : stigmatiser un groupe pour resserrer les autres par rejet quelque soit par ailleurs la réalité de délits qui reste à prouver ici à fermement combattre là. Les tireurs de ficelles de l'idéologie dominante s'appuient sur les peurs qu'ils alimentent et les rumeurs qu'ils laissent ou font courir et gouvernent par "si" à l'exemple du ministre du charter-sinistre de l'exclusion : "s'il a fait cela faudra alors ". Dicton aussi trivial que populaire : " Quand on colporte les bruit de chiottes, on a rarement bonne haleine".

 

D'Orléans à Clichy sous bois ou de Nantes à Carpentras, de Calais à la gare du Nord susciter ces reflexes de peur pour faire avancer les dispositifs répressifs qui enserre progressivement le corps social et tendre vers ce que disait Raymond Marcellin, ministre de l'intérieur de la Vème République et idéologue du pacte sécuritaire : "faire de la police et de l'armée le dernier rempart de la société libérale".

 

Par contre partout, les enquêtes sur les actes de Nazillons piétinent quand elles ne se perdent pas dans les couloirs des complicités de satellites des facs de droit. Il est vrai que le tutorat politique est bien établi jusqu'autour de la table du conseil des ministres et des conseillers du prince.

 

Face à cela, les réactions du type "on dénonce une manœuvre odieuse" ou encore "si les choses sont répréhensible qu'on les réprime que pour cela" sont frappées  du coin d'un bon sens qu'il faut dépasser pour montrer quels projets se construisent à partir de la façon de traiter ces problèmes. Là encore englué dans le politiquement acceptable, l'opposition de s'oppose pas. Pourtant les munitions ne manquent pas pour mener ce combat.

 

Un exemple par la question du logement: Des archives pas encore ouvertes montreront comment pour casser les luttes sociales dans le nettoiement parisien la ville de Paris dans les années 1980 faisait venir de la main d'œuvre de pays de polygamie culturellement admise, puis incitait et permettait le regroupent familial en fermant les yeux sur les questions de polygamie, concentrait ces populations dans des citées de banlieue qu'elle transformait en Ghetto et enfin permettait aux élus à la tête de l'OPAC de mener des campagnes à caractère raciste contre ces mêmes familles et en rendant responsables les municipalités les accueillant. Droites et patronat ont façonné les ZUP "crisophiles" d'une société "crisogène".

 

Ce sont ces citées fruits de la politique des droites au pouvoir que la droite actuelle veut Karchériser. Les patrons du BTP et ceux de l'industrie automobile ont fait de même, ils ont de plus financé le regroupement familial  par des détournements- ponctions massifs du 1% logement restreignant massivement  ainsi toute politique de construction pour l'ensemble des salariés travaillant en France. La carte de la crise des citées épouse intimement celle de ces choix politiques et patronaux comme dans Paris où elle se fond dans celles des soutiens aux organisations communautaristes ou confessionnelles et leur dérives intégristes.

 

La République pour se reconstruire a besoin non pas d'une mixité sociale qui ne porte que de la juxtaposition de misère mais d'un brassage social et géographique. Cette mixité idéologiquement portée par les bailleurs et leurs collectivités ou Société Anonymes de rattachement n'est au brassage que ce que Jules Moch est au socialisme.

 

Déconfiscation de l'espace, stopper les pôles d'excellence et les ZUP. En matière d'espace géographique, certes il faut imposer du logement social à Neuilly et à St Maur marne la Coquette ou au Vésinet. Mais un bâtiment, un pâté de maison, sous les projecteurs, certes donnera aux familles l'accès au logement, mais sans bataille politique pour déstigmatiser le logement social, sans reconnaissance du droit culturel à ne pas être propriétaire, ces opérations sont condamnées à fabriquer des  ghettos qui même neufs entretiennent les comportements discriminant, des quartiers entiers de Paris en portent les stigmates (d’où le besoin de réquisitionner les logements vides qui contourne ces obstacles). Cela vaut partout sur le territoire. Brassage social, non contingentement de l'espace par les revenus et (ou) l'origine est le meilleurs moyen de combattre le communautarisme que le capital entretient pour construire le cadre politique idéologique et physique  son projet. Avec cet exemple pris dans le champ du logement on peu tirer le fil, les autres sont aussi pertinent.

 

Pourquoi ce débat ne s'ouvre-t-il pas?

A qui fait-il peur ?

Ceux qui veulent changer la société ne devraient-ils pas en faire un de leurs points forts pour emporter la conviction ? C'est vrai qu'on ne peut pas voter l'augmentation des loyers, les crédits aux écoles confessionnelles et privées ou ne plus revendiquer la municipalisation du parc des logements sociaux et mener ce combat.

 

 
Par canaille le rouge
Tag(s) : #Politique
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