ARDENNES
Ligue des droits de l'Homme
Libre pensée
C’est maintenant que les fusillés pour l’exemple
doivent être collectivement réhabilités
Dès la fin de la guerre de 1914-1918, la Ligue des Droits de l’Homme et la Libre Pensée, soutenues en cela par plusieurs organisations nationales, ont engagé un opiniâtre combat pour la réhabilitation collective des 650 fusillés pour l’exemple.
Ceux-ci ont été condamnés par des tribunaux militaires implacables où régnait l’arbitraire. Ces tribunaux ont fait fusiller des soldats de leur propre pays sous divers prétextes pour "maintenir le moral des troupes" et éviter l’envie de fraternisation entre combattants des deux camps.
De nombreux livres et films ont traités de ce sujet : Pour l’exemple, Les sentiers de la gloire, Blanche Maupas, Un long dimanche de fiançailles…
Sachons que les fusillés pour l’exemple britanniques ont été réhabilités dans le cadre d’une loi (un mémorial leur a même été consacré), que ceux du Canada ont été honorés, que ceux de Nouvelle Zélande ont été réhabilités. Retenons qu’il n’y a pas eu de fusillé dans l’armée américaine !
En France, nous devons malheureusement toujours devoir réclamer la vérité et la justice face à cette honteuse tache dans notre mémoire collective. Nous pouvons cependant nous féliciter de l’attitude de 13 conseils généraux (dont celui de Corrèze sous la présidence de François Hollande), des conseils régionaux de Corse, du Limousin, et tout récemment de Champagne-Ardenne, qui ont adopté des voeux réclamant une loi de réhabilitation collective. Dans tout le pays de nombreux conseils municipaux les ont rejoints, adoptant des voeux allant dans le même sens, à l'image de ceux de Charleville-Mézières et Nouzonville.
Depuis de nombreuses années, le 11 novembre, sont programmées dans plusieurs villes et départements plus de 80 initiatives, dont plus de 50 rassemblements, la plupart du temps à l’initiative de la Libre Pensée et de la Ligue des Droits de l’Homme. Celles-ci veulent faire savoir que des hommes ont le droit d’avoir peur, de se révolter contre la barbarie de la guerre et de refuser de se faire massacrer. Gardons en mémoire cette citation d’Anatole France : "On croyait mourir pour la Patrie, on mourrait pour des marchands de canons".
Dans les Ardennes, pour la première fois, la LDH et la Libre Pensée
organisent ce 11 novembre 2012 à 15 heures, un rassemblement à REVIN
près de l’espace Jean Vilar, devant le buste de JEAN JAURES
«Le capitalisme, porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage. »
Au-delà du sentiment de vouloir la réparation d’une profonde injustice commise contre 650 innocents, nous voulons faire reconnaître le droit à la désobéissance devant les ordres délirants d’un commandement militaire borné.
Amis, citoyens, associations démocratiques, partis politiques et élus qui se réclament des valeurs de la République, en participant à ce rassemblement vous exigerez la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple, vous refuserez la notion de pardon.
La République n’accorde pas le pardon, ce dernier est monarchiste. La République, elle rend la justice ! La justice, c’est la réparation, c’est la réhabilitation !
Vidéo réalisée par Horadrim pour le 90ème anniversaire des mutineries de 1917
LA CHANSON DE CRAONNE |
L'auteur des paroles de cette chanson est toujours demeuré anonyme. Lorsqu'en 1917, elle a commencé à circuler dans les tranchées, la légende veut que les autorités militaires aient offert la démobilisation immédiate et 1 million de franc-or à qui le dénoncerait, mais en vain. La musique de Charles Sablon a été composée avant la guerre pour une chanson d'amour enregistrée par Emma Liebel en 1911, et qui s'intitule "Bonsoir m'amour". J'en ai mis un couplet et un refrain ainsi qu'un extrait musical, en bas de page, pour que vous puissiez mieux comprendre l'origine de cette chanson exceptionnelle. Ne manquez pas la magnifique vidéo trouvée sur Daily Motion. |
Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé On va reprendr' les tranchées Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile Mais c'est bien fini on en a assez Personne ne veut plus marcher Et le coeur bien gros comm' dans un sanglot On dit adieu aux civ'lots Même sans tambour même sans trompette On s'en va là haut en baissant la tête REFRAIN Adieu la vie adieu l'amour Adieu toutes les femmes C'est bien fini c'est pour toujours De cette guerre infâme C'est à Craonne sur le plateau Qu'on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés Nous sommes les sacrifiés Huit jours de tranchées huit jours de souffrance Pourtant on a l'espérance Que ce soir viendra la r'lève Que nous attendons sans trêve Soudain dans la nuit et dans le silence On voit quelqu'un qui s'avance C'est un officier de chasseurs à pied Qui vient pour nous remplacer Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes REFRAIN C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards Tous ces gros qui font leur foire Si pour eux la vie est rose Pour nous c'est pas la mêm' chose Au lieu de s'cacher tous ces embusqués F'raient mieux d'monter aux tranchées Pour défendr' leurs biens car nous n'avons rien Nous autr's les pauvr's purotins Tous les camarades sont enterrés là Pour défendr' les biens de ces messieurs-là DERNIER REFRAIN Ceux qu'ont l'pognon ceux-là r'viendront Car c'est pour eux qu'on crève Mais c'est fini car les trouffions Vont tous se mettre en grève Ce s'ra votre tour messieurs les gros D'monter sur le plateau Car si vous voulez faire la guerre Payez-la de votre peau |